Nous voici arrivés au seuil de Noël. Il ne nous reste que quelques jours avant de nous réunir autour de la crèche. Nous serons alors invités à contempler le verbe de Dieu, la Parole faite chair par amour pour nous. Ce dimanche c’est la figure de Joseph qu’il nous est donné de regarder. Cet homme, qui a élevé Jésus, avec Marie, est le grand discret de l’Évangile. Nous n’en savons presque rien mais lui aussi a été choisi par Dieu pour accueillir le Christ. Savourons donc avec une délicatesse particulière cette annonce faite à Joseph que nous propose l’Évangile de ce 4ᵉ dimanche de l’Avent.
Surprise
Dieu ne cesse de nous surprendre. Il vient à notre rencontre et bouleverse nos plans, nos manières de penser et de concevoir. Joseph, pourtant de la lignée de David, en fait en quelque sorte les frais. Il a une fiancée, Marie, qui va avoir un enfant qui n’est pas de lui. Cette histoire d’amour commence mal, avouons-le. La réaction de Joseph est assez juste. Il veut alors mettre un terme à ce chemin de promesse entre lui et Marie.
Promesse
Sa décision douloureuse, sans doute, est entravée par la venue en songe de l’ange du Seigneur. Il remet Joseph au centre d’une promesse plus grande : le salut que Dieu vient donner par son Fils. Comme à Marie, l’Ange demande à Joseph de ne pas avoir peur. De quoi faudrait-il avoir peur ? Peut-être tout simplement de la proposition de Dieu dans nos vies. Acceptons-nous de laisser la Parole de Dieu prendre sa place dans nos vies, porter du fruit et la laisser changer nos plans ? Difficile dé-maîtrise qui pourtant est tellement à la mode.
Coopération
Dieu ne demande pas que nous nous effacions devant lui. Il nous choisit pour être ses coopérateurs, ceux et celles par qui la venue du Christ se poursuit. Toutefois, ce n’est pas sans notre consentement libre et éclairé. Il n’y a rien à abandonner, ou plutôt, il faut tout lui abandonner, faire pleinement confiance à son cœur miséricordieux. Nous avons à comprendre que nous ne sommes pas les acteurs du Salut mais ses vecteurs. Dieu, en son Fils, et par le consentement de Joseph et de Marie, passe parmi nous, vient s’incarner parmi nous pour que nos vies soient signes de son Salut.
Appels
Ce que l’Ange annonce à Joseph, est notre quotidien, nous les femmes et les hommes de bonne volonté. Nous sommes ses héritiers, ce peuple dont nous parle Paul dans la seconde lettre. Notre vocation, notre appel premier doit être missionnaire. Nos vies, nos cœurs doivent être habités d’un zèle jaloux pour le Seigneur, du désir d’accueillir les signes de Dieu, les signes des temps au cœur du monde. Ne soyons donc pas comme le Roi Acaz qui ne veut pas entendre l’appel de Dieu. Par fausse humilité, il ne veut rien lui demander.
Refus
Trop souvent, nous sommes comme lui, nous nous fatiguons mutuellement mais – le pire – est que nous fatiguons Dieu. Nous refusons d’entrer dans sa promesse d’Alliance, par orgueil. Choisis, appelés, par grâce, pour porter sa mission, nous avons à la vivre. Notre baptême exige de nous de la faire fructifier et, en même temps, à reconnaître qu’elle nous est sans cesse offerte. En Jésus, Dieu sauve, il est avec nous parce que nous acceptons de l’accueillir, de le reconnaître malgré nos faiblesses, fragilités et contradictions dans le quotidien.
Dans ces quelques jours avant Noël, demandons au Seigneur de nous libérer de toutes peurs. Puissions-nous entrer avec courage et audace dans la promesse de Salut qu’il ne cesse de nous faire. A la suite de Joseph, de Marie, apprenons à le mettre au cœur de nos vies, à le faire demeurer chez nous, pour qu’il demeure chez nous et ne cesse de nous faire porter du fruit.