Dimanche dernier, nous avons laissé Jésus à la crèche avec les mages. Aujourd’hui nous le retrouvons quelques trente ans après, au bord du Jourdain, avec son cousin Jean-Baptiste. Il est celui qui dans le ventre de sa mère, Élisabeth, bondissait de joie lorsque Marie vint à leur rencontre. Il y a un lien au-delà du sang entre Jésus et Jean-Baptiste ; celui de l’Esprit qui guide et féconde leur ministère d’annonce de la Bonne Nouvelle. Cet Esprit les remplit de confiance, de joie en Dieu. Il est Celui qui les fortifie.
Esprit
Dans l’Évangile de ce dimanche nous voyons l’Esprit à l’œuvre. Il descend sur Jésus et inaugure ainsi sa vie publique. Il est engendré et envoyé par Dieu. Cet Esprit que le Christ reçoit au baptême le fait devenir fils de Dieu en plénitude, dépositaire de l’Amour de Dieu pour le monde. Luc dans son Évangile souligne que l’Esprit descend sur Jésus une fois que Celui-ci a prié. La prière de Jésus le place en pleine communion avec son Père et lui permet d’être pleinement disponible intérieurement pour se recevoir de Lui.
Prière
Ce passage de l’Évangile qui nous montre la prière de Jésus peut nous permettre de comprendre cet impératif de communication avec son Père et notre Père. Elle est ce qui nous donne d’entendre la voix de Dieu qui nous dit qu’il nous sauve de nous-même « non pas à cause de la justice de nos propres actes, mais par sa miséricorde » comme nous le dit Paul dans la seconde lecture. Habités de cette conviction que Dieu nous aime nous pouvons dans la prière l’entendre nous appeler par notre nom et nous envoyer en mission. Elle est une présence aimante, un cœur à cœur avec Dieu dans une attitude de disponibilité intérieure. Voir Jésus prier c’est comprendre la prière comme une relation d’affection et de confiance entre Lui et son Père. Jésus tout Fils de Dieu qu’il est a besoin de cette force du lien que l’Esprit vient sceller lors de son baptême.
Baptême
Ce baptême du Christ, que nous célébrons aujourd’hui, est l’occasion de faire mémoire de notre baptême. Saint Jean XXIII, disait qu’il était le plus beau jour de sa vie. Notre baptême est le premier sacrement que nous recevons et il conditionne tous les autres. Il est le viatique de notre vie chrétienne car il nous configure à Dieu. Nous sommes plongés (c’est le sens du mot baptême) dans le nom du Père, du Fils et de l’Esprit et devenons des fils dans le fils, membres à part entière de la communauté chrétienne. Le baptême fait de nous des disciples missionnaires. Nous n’avons pas d’autre choix que de « louer, servir et respecter » le Seigneur. Dieu, par notre baptême, nous fait grandir et tenir debout. Il n’exige pas de nous des sacrifices, offrandes ou soumission. Il nous appelle à devenir « en espérance héritiers de la vie éternelle ».
Espérance
C’est bien dans cette espérance que nous avons à tenir ; conscients d’être sans cesse envoyés en mission dans notre monde là où nous sommes dans la variété de nos appels. Baptisés nous avons à prendre pleinement notre part dans ce monde et dans ce temps. Il en va de la vitalité de notre Église, porte ouverte sur le monde, qui porte son poids du jour pour le transformer par nos vies qui se donnent en « vivante offrande à la louange de sa gloire ». Voilà ce que nous célébrons lors de chaque Eucharistie, cette vie du monde que nous transformons par la vie du Christ, qui doit irriguer notre vie jour après jour.
En cette fin du temps de Noël, faisons nôtre cette demande du Préposé Général des Jésuites, Arturo Sosa : « Tournons-nous vers Marie et Joseph, le couple qui a su visiter l’avenir et préparer de nouvelles outres pour recevoir la nouveauté de Dieu, afin qu’ils nous conduisent par la main vers la rencontre avec Jésus et que nous puissions devenir messagers de l’espérance ».