En ce dimanche de l’Épiphanie, nous sommes toujours invités à contempler la crèche. La liturgie nous place au tout début du chapitre deuxième de Matthieu. Chez cet évangéliste, point de récit de la naissance du Christ. Du songe de Joseph, nous passons directement aux mages. C’est ce passage qui nous annonce que le Christ est né à Bethléem. L’Épiphanie est donc la proclamation de la naissance du Christ au monde. Ce qui annonce la Bonne Nouvelle, c’est cette étoile qui guide ces mages venus de l’Orient. Elle est de ces signes des temps que nous sommes appelés à rechercher et à discerner. L’étoile a indiqué la direction vers laquelle il fallait marcher, cheminer, mais elle n’a pas dispensé de médiation humaine.
Occasion
Hérode, malgré sa fourberie et sa soif de pouvoir, aurait pu aller honorer l’enfant de la crèche. Les mages lui ont offert une occasion de conversion, une main tendue, un moment favorable. Ce peut être une occasion pour nous de réfléchir à toutes ces médiations humaines, à toutes ces personnes que nous rencontrons. Prenons le temps de réfléchir, de méditer, de discerner sur la manière dont elles peuvent être une occasion de rencontrer le Christ. Dans leur rencontre avec Hérode, les mages n’ont pas vu sa malice : ils ont vécu le présupposé favorable si cher à Ignace de Loyola. Ils ne sont, en aucun cas, responsables de la folie d’Hérode.
Adoration
L’adoration des mages vient témoigner du projet de Salut universel de Dieu. Ces étrangers le reconnaissent comme roi, digne d’adoration et de louange. Par leurs gestes de reconnaissance, c’est le monde « païen » qui vient se prosterner devant le Christ. Il ne s’agit pas de soumission mais de respect pour Celui qui nous fait devenir ses frères. C’est ce que nous dit Paul dans la seconde lecture. Par cette Épiphanie, cette manifestation glorieuse du Christ aux mages, nous sommes invités à partager le souci de l’annonce de l’Évangile. Nous devons rechercher dans les nuits de nos vies, de notre monde, la lumière de l’étoile qui nous indique le chemin du Christ. Avec lui, même l’obscurité la plus épaisse peut devenir une aurore lumineuse. Il nous faut juste lui faire confiance, marcher dans l’espérance et l’assurance de la fidélité de son Amour.
Risques
Balthazar, Gaspard et Melchior ont aussi pris la route de l’étoile, pris des risques en quittant leur confort, le connu pour aller vers l’inconnu et offrir des présents à ce roi d’humilité. Le suivre c’est aussi prendre le risque de l’inconnu du chemin. Même si, avec Lui, nous sommes en bonne compagnie, le chemin de l’Évangile comporte pour autant des risques. Mais le plus important est que la présence du Christ, à nos côtés, demeure. Alors, il n’y aucune raison d’être immobile et de craindre une parole courageuse, pourvue qu’elle soit trempée dans la charité du Christ.
Pentecôte
Cette Épiphanie, c’est un peu comme un avant-goût de la Pentecôte. Avec les mages nous sommes renvoyés « chez nous », pour vivre l’ordinaire. Cet ordinaire n’est pas sans goût, ni couleur. C’est à nous d’y apporter tout ce que nous aurons compris du mystère de l’amour de Dieu. Il ne cesse de nous conduire, de nous amener à le découvrir toujours davantage, dans la diversité de nos routes. Son unique but est que nos vies soient signes de sa joie. Celle qui n’est pas une satisfaction immédiate et fugace mais l’assurance d’une invitation pérenne à l’amour.
Que la lumière de Dieu qui se révèle en cette fête de l’Épiphanie soit pour nous l’occasion de resplendir de la lumière de Dieu et de « guider nos frères et sœurs sur leurs chemins. ».