« Dieu qui peux mettre au cœur de tes fidèles un unique désir, donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et d’attendre ce que tu promets ; pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies ». Ce texte de la prière d’ouverture de la liturgie de ce dimanche nous place au cœur du mystère de ses textes. Ils nous invitent à entrer dans un discernement libre et fondamental pour y trouver les « vraies joies » ; celles qui demeurent malgré le gros temps. Choisissons-nous Dieu pour compagnon de route et ami ou d’autres dieux dont les dons semblent plus immédiats ou plus attirants ?
Alliance
Dieu ne nous force pas à le choisir, à entrer dans son alliance éternellement offerte et proposée. Il nous invite à entrer dans le dynamisme d’une terre promise qui est déjà là mais qu’il nous faut sans cesse rejoindre en nous mettant en route vers nos frères et sœurs humains. Le découragement peut nous saisir devant les nombreuses insatisfactions de vie et la tristesse devant la pauvreté et la faiblesse humaine. Ils conduisent parfois à des actes aux graves conséquences humaines et sociétales. Nous aimerions sans doute que Dieu agisse de manière plus efficace, plus visible dans notre monde ; qu’il réagisse telle la vision que nous avons des dieux de l’Olympe, qui jettent leurs sorts aux Hommes selon leur conduite. Le Dieu que nous invitons à choisir est le Dieu qui nous rend responsables de nos choix, qui nous rend libres tout en nous invitant à devenir participants à sa nature divine, titulaires d’une alliance inaliénable avec lui. Cette alliance se nourrit d’un amour plein et entier de la part de Dieu.
Don
Paul dans la seconde lecture fait le parallèle entre l’amour conjugal et celui du Christ pour son peuple. L’un comme l’autre sont invités à porter du fruit aux périphéries. L’un comme l’autre prennent leur source dans le don du baptême. Par ce baptême, l’amour conjugal peut se renouveler sans cesse par la force du don de la vie de Dieu et ce même baptême nous constitue comme membre de l’Église, pierres vivantes qui font sa force et sa grandeur. Par le baptême nous sommes appelés à construire cette maison commune qui est l’Église, elle est fondée sur l’amour de Dieu. Cet amour est un engagement plein qui devient constitutif de la personne. Refuser d’aimer c’est faire entrer les fissures dans les fondations et risquer d’entraîner l’écroulement de l’édifice. D’où l’importance de prendre soin les uns des autres dans l’amour conjugal comme dans l’amour ecclésial.
Cheminement
Le Christ prend soin de son Église en nous demandant d’aider les femmes et les hommes de ce temps à devenir les serviteurs les uns des autres, à contribuer à faire advenir la justice en tous lieux en tout temps par amour, en guise de témoignage de cette foi qui nous anime et qui nous fortifie depuis le jour de notre baptême. Vivre de la vie de Dieu ce n’est pas faire du prosélytisme mais c’est entrer dans le dynamisme de Dieu, dans le sillage de son cheminement pour annoncer aux femmes et hommes la force de la liberté d’aimer gratuitement. Pour vivre de cette force, Dieu nous invite en son fils à devenir son corps et son sang partagés, pain et vin donnés pour la vie, pour la joie du monde. Participer à l’Eucharistie c’est entrer avec foi dans l’Amour de Dieu qui nous entraîne à notre tour à avoir foi en l’autre, en ce monde.
Vivre de la vie de Dieu, choisir de suivre le Christ ce n’est pas attendre des miracles, que Dieu fasse à ma place. Nous avons à être au milieu de ce monde des personnes qui cherchent, peut-être à contre courant, dans la discrétion et la solitude apparente, à faire de ce monde une vivante offrande à la louange de la gloire de Dieu. Nous avons à chercher en communion les uns et les unes avec les autres dans la prière, l’action de grâce et l’engagement quotidien à devenir davantage un homme, une femme pour les autres.
Cheminer humblement dans la foi
Méditations au coeur du monde / dimanche, août 26th, 2018
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