Le cœur de la mission est la rencontre


Méditations au coeur du monde / vendredi, juillet 12th, 2024
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Le texte de l’Evangile de ce 15e dimanche ordinaire nous présentent l’envoi en mission des 12. Une mission radicale et sobre. Les apôtres sont envoyés deux par deux sans rien, juste un bâton. Ces conditions de mission nous sont un peu étrangères. Lorsque nous partons, nous sommes rarement légers et insouciants, comme le demande Jésus dans l’Évangile de ce dimanche

Notre mission : partir à la rencontre

Rarement, nous nous remettons à la grâce de Dieu, certains qu’il nous précède dans nos rencontres et autres apostolats. Nous avons souvent besoin de notre téléphone (et de son chargeur) et de tant de choses. De quelles manières ces besoins sont-ils une aide/obstacle à la mission ? Nous pouvons sans aucun mal nous dire que les apôtres avaient moins de choses que nous… Certes, mais si l’Évangile a retenu cette recommandation de Jésus c’est bien parce qu’elle fait sens pour eux comme pour nous.

Annoncer la Bonne Nouvelle avec légèreté

Nous pouvons entendre comme une invitation à être vraiment présents à l’autre avec ce qu’il est, d’où il vient. Notre mission de disciples-missionnaires, de baptisés est d’annoncer la Bonne Nouvelle du Jésus dans et par notre vie. Rien de plus, rien de moins ! Il nous faut donc parcourir la route des femmes et des hommes de ce temps et leur témoigner de la joie de connaître Dieu. Comment pouvons-nous accomplir cette mission si nous sommes toujours distraits par quelque chose ?

Ensemble dans la mission

Ce qui est en cause ce n’est pas notre capacité de concentration, mais l’intérêt que nous portons vraiment à l’autre. Autrement dit, ce passage d’Évangile nous interroge sur notre capacité à être disponibles pour l’autre. Jésus envoie les disciples deux par deux parce que c’est le début d’une communauté de disciples, mais aussi pour que les apôtres se soutiennent dans la mission. Mais, aussi, pour qu’ils s’entre-portent au bien, qu’ils soient solidaires et s’encouragent dans cette mission. Souvenons-nous qu’« un chrétien seul est un chrétien en danger » comme disait François de Sales. C’est-à-dire que seuls nous pouvons nous confectionner notre propre religion, notre propre Dieu. À deux, c’est plus difficile, car l’autre vient toujours nous interroger, nous solliciter, nous remettre face à nos propres choix.

Missionnaires et non mercenaires

Aussi, souvenons-nous que nous ne sommes pas propriétaires de la mission. Sinon, nous devenons des mercenaires de l’Amour de Dieu et non des missionnaires. Nous sommes tous et toutes des envoyés de Dieu en plein monde. Cet appel est pour tout le monde. Personne n’est exclu de cette vocation, mais tous ne l’entendent pas. Alors, nous pouvons tâcher par notre mode de vie, nos propos, de devenir des révélateurs de l’Amour de Dieu.

Une mission de prophète

C’est à une mission de consolation, de compassion au cœur de ce monde que le Seigneur nous convie ce dimanche. Comme pour le prophète Amos, le Seigneur nous convoque pour que nous soyons ses prophètes. C’est d’ailleurs l’un des marqueurs du baptême qui nous fait être prêtre, prophète et roi. Donc être prophète est pleinement dans notre mission d’annonce de l’Évangile.

Notre mission : annoncer l’Évangile

Mais que signifie annoncer l’Évangile ? C’est une activité qui n’est pas accessoire à celui ou celle qui reconnaît le Christ pour maître et pour ami et pourtant ce n’est pas évident. Dans l’Évangile de ce 15e dimanche, Jésus nous donne quelques indications. D’abord, il faut partir, quitter son chez-soi pour partir à la rencontre de l’autre. Il nous invite à ne pas être ces « chrétiens de canapé », comme le dirait le pape François.

Oser la rencontre

Oser risquer de rencontrer l’autre pour découvrir d’autres horizons, d’autres manières de procéder, d’autres manières de penser. Il est important de parcourir cette route qui nous sépare de l’autre. Car, dans cette rencontre, qui est une mission à part entière, il y a plus que nous-mêmes. Si nous restons seuls, nous ne nous enrichissons pas de la différence de l’autre, nous n’essayons pas de comprendre ce qui peut l’habiter pour le rejoindre sur son chemin.

Accueil et hospitalité

Aussi, ce qui est une autre dimension de l’évangélisation c’est de se laisser accueillir. Il s’agit d’être avec l’autre autant de temps que cela lui plairait. En fait, lorsque je vais à la rencontre de l’autre je n’ai pas à lui imposer ce que je souhaite. Nous devenons ainsi l’hôte de l’autre et c’est dans ce lien conjoint que je peux lui annoncer un peu de ce que je crois.

Dans la confiance et l’espérance

L’annonce de l’Évangile ne se fait donc pas à coup de principes, de vérités auxquelles il faut croire. C’est dans la rencontre, dans une hospitalité bienveillante que Dieu peut se dire. Souvenons-nous de l’Évangile de la semaine dernière où Jésus ne pouvait rien faire tant la défiance envers lui était grande. Ainsi en est-il de la foi qui ne peut grandir, se diffuser que dans le témoignage d’une amitié dans le Seigneur.

Être attentif dans toutes nos rencontres

Évangéliser c’est donc être avec l’autre et se laisser accueillir par lui. Sans accueil, il ne peut pas y avoir d’annonce de l’Évangile. Pensons-y lorsque nous rencontrons quelqu’un. Prenons-nous le temps de l’accueillir ou de nous laisser accueillir ? Sommes-nous réellement disponibles où passons-nous à côté des autres sans vraiment nous voir, nous considérer ? Cette vertu de l’hospitalité est essentielle, car elle nous ouvre à l’espérance et au dialogue.

Dieu se dit dans la proximité

Dieu se dit dans ses rencontres, il a choisi de dialoguer avec les hommes et les femmes de ce temps pour que sa Gloire soit manifestée. Elle passe par la proximité, le réconfort, la consolation que nous pouvons nous apporter les uns aux autres. C’est à une relation réelle et non virtuelle que le Seigneur nous invite en nous envoyant deux par deux sur les routes des femmes et des hommes de ce temps. Prenons le temps de savourer ce temps d’itinérance à la rencontre de nos contemporains. Ne cherchons pas à les convaincre, mais faisons l’effort de les rejoindre sur leur chemin. Ainsi, nous marcherons à la suite de Jésus dont le ministère consistait à partir à la rencontre de tous pour leur annoncer les grâces du Royaume.

Sans rencontre vraie, nous ne pourrons devenir des passeurs d’Évangile, témoins de la tendresse et de la miséricorde de Dieu pour chacun de nous. Que cette grâce d’être vrai en toute chose nous soit donnée.

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