Nous voici entrés dans le temps de Noël. Dans la nuit de jeudi nous nous réjouissions de la venue du Christ parmi nous. Il est couché dans la mangeoire, à l’écart de tous avec pour seule compagnie ses parents. Malgré cette pauvreté, reconnaissant qu »un sauveur nous est né, un fils nous est donné« . À la crèche, nous sommes invités à devenir des compagnons de Jésus, sa famille, attentifs à le servir chaque jour davantage en le suivant tel que nous sommes. Mettre ses pas dans ceux du Christ, c’est faire le choix d’un pèlerinage ininterrompu. Dès sa naissance, pour fuir la folie des hommes, jaloux de son autorité, il fuit en exode. Comment alors ne pas penser, aujourd’hui, à tous ceux qui continuent de fuir le fanatisme.
Exode
La sainte famille, que nous célébrons aujourd’hui, nous rappelle tous ces enfants qui meurent de la guerre, de la famine. Combien sont tués sous le feu des bombes ou bien noyés en Méditerranée dans l’indifférence de beaucoup. Nous sommes bien loin de cet enfant mignon de la crèche qui, comme tous les nouveaux-nés, dérident nos cœurs si souvent tristes, asséchés de suffisance, car avides de pouvoir. La sainte famille doit quitter Bethléem, la maison du pain, pour partir loin, en Égypte. S’enfuir pour mieux revenir est parfois la solution la moins mauvaise. Comme Joseph, il faut être attentif aux signes des temps pour prendre une décision qui soit la plus juste et la plus prudente.
Innocence
La famille que nous présente l’Évangile de ce dimanche est loin des clichés et des couvertures de revues en papier glacé. Elle nous présente une famille en danger, réellement, concrètement. C’est aussi l’avenir du monde qui est en quelque sorte en danger. Jésus, Marie, Joseph ont risqué leur vie dès le début de la naissance du Sauveur. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reconnu », nous dit saint Jean.Tellement oublié, méprisé, combattu par le cœur endurci d’un homme craignant pour son pouvoir qu’il a été jusqu’à tuer des innocents. Ces « saints innocents », fêtés hier, sont, pour nous, une occasion de réfléchir à l’orgueil du pouvoir et à la manière dont nous habitons le monde.
Figures
Deux figures s’opposent : Joseph et Hérode. Le premier, empli de sagesse, de justesse, de délicatesse, est attentif aux signes de Dieu. Il agit pour sauver, avec Dieu, sa famille. Le second est assoiffé de quête du pouvoir. Il est empli de colère et, comme pour la calmer, fait tuer tous les enfants pour assouvir et asseoir ce dernier. Deux types d’hommes qui peuvent parfois sommeiller en nous. Le premier nous rapproche de Dieu, le second nous en éloigne. Prions le Seigneur pour qu’il nous délivre des manières de procéder et qu’il nous amène à ressembler davantage à Joseph.
Sages
La famille humaine, que nous servons, n’a pas besoin de tyran; il y en a déjà trop. En revanche, elle a besoin de personnes qui se conduisent comme Joseph. Être attentifs aux signes de Dieu, justes, disponibles pour ses proches, est un profil plus difficile, plus délicat. Aussi, Pour nourrir notre prière et essayer de correspondre davantage à cet homme au cœur de Dieu, méditons la seconde lecture. Ces conseils de Paul nous aideront à devenir cet homme dont nous parle le psaume de ce dimanche.
Ensemble, habités du désir de Dieu, nous pourrons recevoir sa force pour partir sur les routes du monde et annoncer la joie de le connaître. C’est ainsi que nous pourrons faire croître la famille de Dieu et tâcher de faire disparaître de nos vies, de notre monde, tout ce qui nuit à la Paix. Que la lumière de Noël demeure la lampe de nos pas. Qu’elle éclaire notre route et celles de ceux qui contraints à l’exode.