Avec la fête de la Pentecôte, dimanche dernier c’est le temps pascal qui s’est clos. Nous sommes dorénavant dans le temps liturgique dit « ordinaire ». Pourtant, les ornements de ce dimanche ne sont pas verts mais blancs. La liturgie nous invite à prolonger la fête et à approfondir le mystère de l’amour de Dieu. Ce n’est pas une énigme mais une invitation à entrer en profondeur dans l’alliance nouée entre Dieu et les êtres humains. Cette alliance qui est l’être même de Dieu puisqu’il est trinité. C’est cela la sainte trinité que nous fêtons ce dimanche. Un Dieu qui est trois personnes et pourtant qui est un.
Amour
Cette altérité dans l’unité est une invitation à comprendre l’indispensable unité pour annoncer l’Amour du Christ. L’Unité de Dieu n’est pas une opportunité mais une réalité tangible qui se dit dans un seul mot : l’Amour. Cet Amour qui unit mais qui ne cesse d’envoyer en mission car il n’est pas enfermé sur lui-même. Ce qui scelle l’Amour entre Dieu et les êtres humains c’est l’Esprit Saint, fêté dimanche dernier. Il est le souffle, l’air qui nous est donné pour vivre et permettre au feu divin de faire sa demeure en nous.
Air
Pour vivre et aimer nous avons besoin d’air et si possible d’air pur qui ne corrompt pas, ni ne cherche à posséder. Voilà ce que produit l’Esprit Saint. Il est ce dynamisme qui permet au Père et au Fils d’entrer dans la liberté d’aimer leur création jusqu’à chercher à la sauver. La liberté de l’Amour, qui est le cœur de la sainte trinité, a laissé les femmes et les hommes aller jusqu’au seuil de leur perte.
Alliance
L’histoire de l’alliance nous fait saisir que nous sommes plus enclins à préférer chercher le pouvoir et la domination et non la concorde et la fraternité. Cette liberté, malgré les prophètes, a conduit le peuple hébreu à l’esclavage au lieu de goûter à la responsabilité de la liberté. Vivre la liberté de Dieu c’est accepter l’imperfection de ce monde et chercher à le réparer.
Louange
Dieu n’est pas responsable de ce que nous faisons. Il supporte nos actions et continue de verser en nos cœurs la force d’en faire une « vivante offrande à la louange de sa gloire ». La manifestation de la résurrection fêtée le jour de Pâques en est une parfaite illustration. Il a transformé définitivement nos ruptures d’alliance en un amour qui transcende toutes nos fragilités, trahisons et imperfections. C’est ce que nous célébrons dans l’Eucharistie. Alors, ne renonçons pas à vivre de cet amour, ne tournons pas le dos à l’amour du Christ.
Contemplation
Peut-être pourrions-nous prendre le temps de contempler davantage ce mystère de la trinité qui fait tant obstacle à notre raison. Regardons la force qui les anime, le désir qui les habite et l’amour qui fait leur unité. Il n’y a pas entre eux de recherche de pouvoir ou de puissance puisqu’ils ne sont rien sans l’autre. Sans le Père et le Fils pas d’Esprit Saint, souffle de la vie divine donc pas de communication de l’Amour de Dieu aux femmes et aux hommes.
Absence
En revanche, nous sommes bien souvent absents à l’Amour de Dieu. Il nous arrive de refuser de rentrer en communion les uns avec les autres. Ou bien encore lorsque nous recherchons le pouvoir et la domination nous quittons l’influence de Dieu. Ainsi nous faisons le jeu du diviseur, l’ennemi de la nature humaine. L’Amour que manifeste la Sainte Trinité est une force de miséricorde et de conciliation. C’est une puissance, une sagesse créatrice comme nous le fait entendre la première lecture.
Bien souvent nous préférons vivre et rechercher des puissances mortifères et de domination. Cela nous donne l’illusion d’importance mais la réelle importance c’est d’être des femmes et des hommes saisis de l’Amour de Dieu. Demandons la grâce d’être capable de devenir des femmes et des hommes qui travaillent à l’unité, comme la Trinité Sainte, pour devenir des femmes et des hommes pour les autres.
[…] le pain et le vin consacrés, est un appel à l’émerveillement et à l’action de grâce. Ce Dieu qui est relation, comme nous l’avons fêté dimanche dernier, a choisi de nous rencontrer dans la simplicité, […]