« Consolez, consolez mon Peuple ». Qu’ils sont doux ces premiers mots du prophète Isaïe (Is 40, 1-5.9-11), dans la première lecture de ce second dimanche de l’Avent. En ces temps incertains et troublés, nous avons besoin de consolation. Nous avons besoin que le Seigneur nous manifeste son amour pour être à notre tour ses témoins, disciples missionnaires. Ce temps d’attente qui nous tend vers Noël, est une proposition à être doux les uns envers les autres, à nous faire du bien, de la part du Seigneur.
Bénédiction
Cette invitation à la bénédiction mutuelle est un encouragement à préparer la route du Seigneur. Elle doit nous conduire à la conversion. Nous avons donc à assouplir nos raideurs intérieures. Ainsi, nous pourrons davantage servir, louer et révérer Dieu notre Seigneur. C’est bien une des grâces de ce temps d’Avent qu’il nous faut demander.
Endurance
Il nous faut de l’endurance pour suivre les chemins proposés du Christ. Ce dernier nous conduit à la découverte que son doux amour. Même s’il est incommensurable et exigeant. Par conséquent, nous avons à être ces messagers aux pieds agiles qui proclament à temps et à contretemps l’Évangile qui est « plus doux que le miel ». L’enfant de la crèche que nous accueillerons le soir de Noël est cet homme-Dieu qui sera crucifié, le Vendredi saint. C’est dans ce doux et unique mystère que nous avançons jour après jour. Il exige de nous un engagement plein et entier et, en même temps, une vive conscience de la fragilité de notre « oui ». Toutefois, ayons bien conscience c’est le Seigneur, lui-même, qui nous appelle à son service. Aussi, il nous donne la grâce qui va avec.
Engagement
Notre foi nous expose au quotidien. Le Seigneur nous demande de vivre et annoncer l’Évangile en plein monde. Cela demande de notre part une certaine radicalité, qu’il ne faut pas confondre avec la raideur. Nous avons à être doux, comme le Seigneur l’est à notre égard. C’est-à-dire que nous avons à nous laisser rejoindre par sa miséricorde. Elle nous conduit sur un chemin que nous n’aurions pas forcément choisi. Nous avons à la fois à « élargir l’espace de nos tentes » et à nous enraciner dans l’appel à la conversion que le Seigneur nous adresse. Il s’agit, pour nous, de laisser le Seigneur aplanir le chemin sinueux de nos cœurs ; de le laisser œuvrer, par sa grâce, pour que nos cœurs deviennent semblables au sien. Puissent nos cœurs être à l’écoute de la voix du Père et nous conduir sur les chemins de son plus grand service.
Rencontre
C’est dans la rencontre avec l’autre, dans cette manière d’œuvrer le plus justement possible que nous nous approchons de la vérité de Dieu. Il ne s’agit pas de dogmes, de catéchismes et autres rubricimes. La vérité de Dieu est un appel à être passionné pour rendre les choses justes. C’est une invitation à être ajusté à l’amour de Dieu. Il s’agit, en fait, d’être attentif à ces voix qui crient dans le désert. Dieu ne se révèle pas dans le fracas. Il se dit, et se manifeste à nous, dans tout ce qui est doux et fragile.
Fragile
Le signe de la crèche est en l’exemple suprême. Qu’il y a t-il de plus fragile qu’une femme enceinte ? Qu’il y a t-il de plus doux qu’un bébé ? Et pourtant, ils ont été rejetés de toutes parts. Difficile de ne pas penser à toutes ces femmes et tous ces hommes rejetés, discriminés, humiliés. Ils sont pour nous un des visages de Dieu. S’engager à leurs côtés n’est pas aisé, cela demande goût et professionnalisme. Mais les regarder avec un regard doux et digne ne demande ni goût, ni capacité professionnelle. Souvenons-nous des regards de Jésus dans l’Évangile.
Sentiments
Prenons le temps d’en faire mémoire en visualisant la scène et demandons la grâce d’être habité des mêmes sentiments que le Christ. Prendre un temps de prière pour contempler le Christ dans sa parole doit nous conduire à être davantage doux. Alors, le Royaume de Dieu sera à notre portée. Profitons donc ce temps d’Avent qui nous est offert pour laisser le chemin du Christ naître en nous.
Laissons-nous conduire par sa douce miséricorde pour que, comme nous y invite l’oraison de ce dimanche, que « le souci de nos tâches présentes [n’]entrave[r] pas notre marche à la rencontre [du] Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. »