Les jalousies, les querelles de chapelle sont nombreuses dans nos familles, nos lieux de travail et même dans l’Église. Si certaines récriminations peuvent être justes, elles font surtout la part belle à l’Ennemi de la nature humaine qui se délecte de ces divisions et qui œuvre pour qu’elles s’amplifient. Moins l’unité sera présente au cœur de notre monde, plus nous aurons des difficultés à contribuer à bâtir notre maison commune sur la foi reçue des apôtres. C’est le message que Jésus veut nous faire saisir dans l’Évangile de ce dimanche. Il n’y a pas d’un côté les purs, les premiers de cordée et d’un autre côté ceux qui seraient contraints de les écouter tels des moutons bêlants et abrutis. Le Christ est venu nous libérer de ces entraves. Il nous confie son Évangile de liberté, sa bonne nouvelle qui nous invite à bénir et à servir.
Prophétie
Dans la première lecture, Moïse souhaite que tout le peuple devienne prophète. Être prophète c’est être messager de la Bonne Nouvelle du Christ au cœur de notre vie, au cœur de notre monde. Ce ministère, ce service nous l’avons tous reçu lors de notre baptême. C’est une mission à la fois collective et personnelle puisque par ce sacrement nous devenons pleinement ressemblances du Christ et membres de son Église. Ressemblant au Christ nous vivons en plein monde pour y amener l’Église et au cœur du monde nous amenons l’Esprit du Père et du Fils. C’est cet Esprit pacificateur et missionnaire qui appelle à l’unité dans la diversité des talents, des appels, des ministères des uns et des autres.
Discernement
« Qui peut discerner ses erreurs ? Purifie-moi de celles qui m’échappent » nous dit le psalmiste ce dimanche. Le psaume de ce dimanche pourrait nous accompagner tous les jours pour entrer davantage dans l’humilité du Ressuscité, renonçant à toute gloire pour manifester celle de Dieu son Père. Nous avons beaucoup de difficultés pour être pleinement ressemblance du Christ. Il y a en nous encore beaucoup de résistances au don de l’Esprit qui nous est donné. Nous sommes comme aveuglés par nos propres limites et – en même temps – notre propre orgueil. Nous avons besoin d’être conduit sur notre route pour que nous soient révélées les embûches que nous tend le tentateur, celui qui ne cherche qu’à semer discordes et divisions. Ces pièges nous sont tendus collectivement et individuellement. Pour y résister, une seule solution : intensifier notre prière. Nous devons nous unir davantage au Christ serviteur pour qu’il nous donne la grâce de ne chercher qu’une seule chose : manifester Gloire de Dieu au monde et à tous les femmes et les hommes que nous rencontrons.
Pauvreté
Cette pauvreté individuelle et collective doit être l’image de l’Église que nous donnons à contempler. Trop souvent, nous avons une attitude péremptoire, moralisatrice, affirmant le permis et le défendu. Les disciples de Moïse et de Jésus ont cette même attitude. L’un et l’autre les ont invités à sortir de ce schéma de pensée pour s’atteler sur les fruits qui émanaient de ceux qui prophétisaient ou guérissaient les malades. Souvenons-nous des premiers mots du successeur de Pierre, François : « Je souhaite une Église pauvre et pour les pauvres ». Cette pauvreté à laquelle appelle François est une pauvreté en esprit, une Église qui est humble car servante du Christ, humble et pauvre. Une Église qui sait reconnaître ses pauvretés, ses lèpres et qui prie avec ferveur, simplicité et volonté le maître de mission. Entrons donc dans cette dynamique à laquelle le François nous appelle.
Confions-nous davantage à la miséricorde du Père et demeurons, le tablier noué, aux carrefours du monde pour témoigner, par nos vies, par nos mains, aux femmes et aux hommes de ce temps la joie d’être les serviteurs du Serviteur.
Serviteurs humbles et pauvres
Méditations au coeur du monde / dimanche, septembre 30th, 2018
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