La semaine qui vient de s’écouler fut riche en célébrations. Elles Inaugurée par la fête du Saint Sacrement, nous l’avons conclue par celle des apôtres Pierre et Paul. N’oublions pas non plus la saint Jean-Baptiste et le Sacré-Cœur, fête patronale du Réseau Mondial de Prière du Pape. Toutes ces fêtes sont un appel au réalisme et au radicalisme évangélique. Suivre Jésus n’est pas un chemin facile, même si l’Esprit nous y accompagne. Cela demande de notre part, une vigilance et un profond amour du Christ. Sans ce dernier, nous pouvons œuvrer, monter de beaux plans apostoliques pour la prochaine rentrée, ce sera vain. Nous ne serions alors que des intendants d’une institution comme les autres. Être chrétien demande force, courage et constance mais surtout une foi profonde dans la miséricorde du Christ.
Appel
Les textes de ce dimanche sont des textes d’appel. Ils nous invitent à réfléchir à notre manière de répondre au Christ. Ce dernier nous appelle, tous autant que nous sommes, à servir sa mission. Elle consiste à réconcilier les hommes et les femmes de ce temps entre eux et à les inviter à rencontrer l’Amour. Entendre un appel c’est une chose, y répondre cela en est une autre. Nous avons besoin de discerner, de relire nos vies pour y trouver les traces de Dieu.
Relecture
Pour autant, cela ne signifie pas rester dans le passé. Comme Élisée qui veut saluer ses parents. Le Seigneur ne veut pas que nous soyons discourtois ou malpolis, surtout à l’égard de nos aînés. Cela serait contradictoire avec ses commandements. Pour autant, il veut que nous soyons résolument tournés vers l’avenir. Seule la nouveauté de l’annonce de l’Évangile doit nous préoccuper. Le passé n’a de valeur que s’il éclaire le présent ; c’est cela la relecture. Mais s’il est là pour nous faire recaser en « si j’avais su, j’aurais dû ou j’aurais fait… », cela est un poison.
Avenir
Nous n’avons pas de prise sur le passé, mais nous en avons sur le présent et l’avenir. Il nous faut donc être résolument ancrés dans cet aujourd’hui de Dieu, dans cet appel qui nous est fait de demeurer avec Lui pour le service de tous. C’est ce que nous dit Paul dans la seconde lecture. Il nous invite à être libre au nom du Christ. Cette liberté doit nous conduite à la rencontre et à l’amour mutuel. Le mot « bienveillance » est à la mode et nous pourrions être tentés ici de l’utiliser. Paul va plus loin, il nous met en garde contre nos tentations de suffisance. Combien de fois, dans nos institutions, sommes-nous dans des luttes de pouvoir ? Au lieu de travailler à la concorde, à l’avènement du Bien Commun et à la construction du Royaume, nous nous divisons. Ces luttes fratricides fragilisent le corps du Christ et flattent l’Ennemi de la nature humaine ; celui qui a plaisir à nous diviser.
Amour
Résistons fermement à cette tentation en nous remettant fermement à l’Esprit d’Amour et d’Unité que nous avons accueilli à la Pentecôte. Ne soyons pas bienveillants les uns avec les autres mais apprenons du Seigneur à nous aimer. Aimer ne signifie pas être dans un rapport un peu gnagnan, « peace and love ». C’est un appel à vivre de l’Esprit en nous remettant avec confiance à la miséricorde du Père. Nous pourrons ainsi nous supporter, nous entraider, nous « entreporter au Bien » comme aimait le dire François de Sales.
En ce 13 ème dimanche ordinaire, entrons dans la dynamique de Dieu. Remettons-lui nos doutes, nos joies, nos peines, nos espérances dans une prière confiante. C’est dans cette intimité, dans ce cœur à cœur intime avec le Seigneur, que nous pourrons trouver la force pour la mission. Remettons-nous à sa grâce pour vivre dans sa lumière pour sa plus grande gloire et le salut du monde.