« Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? », avons-nous entendu dans la première lecture de ce dimanche. Nous entendons la réponse d’Isaïe : « Me voici : envoie-moi ! ». Ces phrases nous invitent à réfléchir à la mission que le Seigneur nous confie. Tous et toutes sommes appelés par le Seigneur comme le fut Isaïe et nous sommes invités à lui répondre avec liberté et confiance en cohérence avec ce dont notre cœur résonne. Paul, il y a quelques semaines, nous parlait de la diversité du corps du Christ et de l’utilité de chacun, qu’il soit grand ou petit. Il en est de même dans lesappels que le Seigneur nous fait pour aller « pêcher les hommes et les femmes de ce temps ».
Mission
Il s’agit, pour chacun et chacune de nous, de faire comme Pierre et ses compagnons : de jeter nos filets dans la mer de notre quotidien avec confiance et abandon dans l’œuvre de Dieu. La seule chose que nous devons demander au Seigneur c’est d’être son envoyé, de devenir partenaire de sa mission. Cette mission que l’Église, corps du Christ, a reçu pour que chacun de ses membres la déploie dans la diversité de ses charismes. Être serviteur de la mission du Christ n’est pas réservé au clergé ou aux consacrés. Ils et elles sont des baptisés qui ont une mission spécifique comme chacun des membres de l’Église.
Construction
Nous le voyons bien avec les mots que le Pape François a adressés récemment au cours de son voyage aux Émirats Arabes Unis lors de la rencontre interreligieuse : « Il n’y a pas d’alternative : ou bien nous construirons ensemble l’avenir ou bien il n’y aura pas de futur. Les religions, en particulier, ne peuvent renoncer à la tâche urgente de construire des ponts entre les peuples et les cultures ». Ces propos prennent place après un plaidoyer sur la prière. Celle-ci « incarne le courage de l’altérité par rapport à Dieu, dans la sincérité de l’intention, elle purifie le cœur du repli sur soi. La prière faite avec le cœur fortifie la fraternité ». Nous voyons donc que l’appel à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel demande l’engagement de toute notre vie, qu’il soit spirituel ou temporel. Sachant, de toutes manières, que l’un et l’autre doivent être en dialogue constant si nous voulons être pleinement ses disciples-missionnaires.
Consolation
Devant cet appel à rejoindre la mission du Christ, nous pouvons être paniqués à l’image d’Isaïe et de la vision de Dieu sur son trône sacré. Bien sûr que nous pouvons trouver une longue liste d’arguments mais si notre désir est celui de devenir davantage partenaire de la mission du Christ, remettons-nous-en à la miséricorde du Père. Il nous connaît dès avant notre naissance et sait de quoi nous sommes capables. Ce qu’il attend de nous c’est ce « me voici ». Phrase, qui d’ailleurs est prononcée, peu ou prou, lors des grandes étapes de la vie chrétienne.
Consentement
Servir, rejoindre le Christ et sa mission demande toujours un consentement de notre part. Il ne fait pas sans nous et ne vient pas violer notre liberté et notre volonté. Ce consentement est l’offrande de notre vie que nous faisons au Père afin que le Christ la porte, en présence de la gloire de Dieu, sur son autel céleste. Nous comprenons bien ainsi que servir la mission du Christ c’est faire de toute notre vie une Eucharistie et en même de rester en tenue de service, à l’écoute de la voix de Dieu dans notre vie.
Disponibilité
Pour suivre le Christ, il faut bien sûr être pleinement libre et consentant, mais surtout disponible pour servir et prêt à être envoyé en mission même si nous œuvrons déjà. Ignace de Loyola voyait dans cette disposition intérieure une caractéristique du « jésuite idéal ». Pourquoi ne pas y voir aussi une marque de l’identité chrétienne : être plus prompt à servir La mission qu’à servir sa mission.
Que le Seigneur nous donne donc la grâce d’être indifférent à tous nos attachements pour que nous osions le confesser là où il nous enverra porter sa Bonne Nouvelle.