Il est d’usage de dire que la curiosité est un vilain défaut. Dans la première lecture, Dieu use de cette capacité de la personne humaine à aller vers l’étonnement pour entrer en dialogue avec elle. Un peu comme dimanche dernier, avec la transfiguration de Jésus. Se laisser étonner, se laisser déplacer dans tous les sens du mot par ce qui nous étonne est loin d’être une mauvaise chose. La preuve : elle a permis à Moïse d’entrer en dialogue avec Dieu, de découvrir qu’Il EST celui qui EST, par excellence, par définition.
Permanence
La permanence de Dieu nous dit qu’il est le Dieu de notre histoire. Il celui qui ne cesse de nous accompagner, comme il l’a fait pour nos prédécesseurs. Cette présence dans l’histoire de l’humanité est agissante comme il le dit à Moïse. Il est le Dieu qui libère et qui tient promesse. Celui de l’Alliance éternelle qui ne s’arrête pas à nos lâchetés, pauvretés et autres mensonges. Il nous emmène vers la terre promise de son amour, il est « tendresse et pitié ; lent à la colère et plein d’amour » comme nous le dit le psaume de ce dimanche.
Colère
Alors, pourquoi être en colère contre Dieu, pourquoi lui faire porter ce qui est de notre responsabilité ? C’est la question que Jésus nous pose en substance dans l’Évangile de ce dimanche. Aussi, il nous faut chasser de notre Esprit l’image d’un Dieu vengeur qui frapperait ses ouailles du haut du ciel. C’est certes assez simple voire simpliste comme image mais ce n’est pas la réalité de notre foi.
Présence
Le Dieu et père de Jésus-Christ est celui qui nous accompagne jusque dans le tréfonds de notre existence. Il vient demeurer au cœur de ces mêmes pauvretés et lâchetés du quotidien. Il y est présent parce que le Christ s’est fait l’un de nous, pleinement homme et pleinement Dieu. Son incarnation vient pour nous transformer de l’intérieur. Elle vient inonder de la lumière de son amour et de sa grâce nos vies et nos cœurs. Sa venue au cœur de nos vies veut réchauffer ce qui se meurt de ne pas être aimés. Dans un même mouvement, Dieu vient transformer ce qui nous empêche de vivre l’élan nécessaire pour aimer l’autre.
Amour
L’amour de Dieu ne vient pas forcer notre porte, il n’entre pas par effraction dans notre vie. Dieu se tient toujours devant nous, à notre porte et nous demande de le suivre, de le faire entrer dans notre demeure. Il se présente comme l’Ami fidèle et bienveillant qui veut demeurer en nous pour que nous demeurions en Lui. Et pourtant, nous ne cessons de lui résister. Tant de fois nous lui fermons la porte de notre cœur, de notre vie. Tant de fois nous le chassons parce que son amour dérange et déplace nos plans de vie bien lisses, gris, ternes et sans relief mais ô combien confortables.
Conversion
Aujourd’hui, Jésus nous demande de nous convertir, de nous laisser rejoindre par son Père. C’est une invitation à nous laisser nous dépouiller par la force de son amour. Cela nous demande davantage d’ouverture, de compréhension. Comme fils dans le Fils nous ne pouvons pas nous contenter de la médiocrité d’une vie dans relief, sans passion, sans amour. Nous sommes chaque jour invité à entrer dans le dépassement de nos égoïsmes, de nos habitudes qui nous condamnent à l’immobilisme. Apprenons du Fils à nous laisser entraîner au risque de la gratuité de son amour. Cet amour qui irradie de son cœur blessé sur la croix.
Prenons le temps tout au long de ce Carême pour contempler le cœur ouvert du Christ, ce cœur transpercé par amour. Le cœur du Christ nous fait saisir que la vie de Dieu est ouverte. Elle est la source de l’Amour, de la vie. Cette vie que le Christ ne cesse de nous donner en abondance. Nous sommes appelés à en vivre et à en faire vivre ceux et celles que nous sommes appelés à rencontrer au cœur de notre vie.
[…] inaltérable d’un amour offert librement et éternellement. Cette joie de pouvoir compter sur le cœur ouvert du Christ pour être emporté dans le mouvement de sa miséricorde. La joie d’un père qui retrouve son […]