Libérés pour accueillir à la suite du Christ


Méditations au coeur du monde / dimanche, avril 14th, 2019
Temps de lecture : 3 minutes(Last Updated On: )
Rameaux 2019
Rameaux 2019

La semaine sainte débute ce dimanche par cette fête des Rameaux. Nous entendons aussi la proclamation de l’Évangile de la Passion du Christ. Entre l’accueil royal de Jésus à Jérusalem, et sa crucifixion, comme le pire des malfaiteurs, la liturgie nous invite à prendre conscience du paradoxe de notre attachement au Christ. Cette semaine puissions-nous prendre le temps, grâce à une liturgie parfois longue, de nous laisser rencontrer par le mystère du Christ. Mystère qui se révélera dans toute sa clarté, le soir de la vigile pascale.

Compagnon

L’entrée messianique de Jésus à Jérusalem se fait sur un âne. Cet animal, peu considéré dans notre culture, est apprécié dans celle des contemporains de Jésus. Il est le compagnon de travail et de voyage.Il est celui qui à porte le roi qui entrera à Jérusalem. Il est donc tout à fait normal que ce soit lui que Jésus ait choisi. Pour autant, arrêtons-nous sur une précision que nous dit l’Évangile des Rameaux. A plusieurs reprises, nous entendons que l’âne sur lequel doit s’asseoir Jésus doit être détaché ; dans le texte grec, « libéré ». Les disciples libèrent celui qui portera le Christ « car le Seigneur en a besoin ».

Libération

Comment ne pas entendre une invitation à porter le Christ aux hommes et au en étant nous aussi libérés. Quel est notre besoin de libération ? Sans doute de notre certitude et de notre autosuffisance. La libération de l’âne passe par un envoi en mission de la part du Seigneur. Ils prennent l’âne à d’autres pour l’apporter à Jésus. Dans notre mission de baptisés, ne sommes-nous pas nous aussi appelés à conduire au Christ des personnes qui ne sont pas ses familiers. N’avons-nous pas pour mission de leur apporter la libération de sa part, car « le Seigneur en a besoin » pour porter son amour au monde ? Dieu choisit des médiations pour porter le message de l’unique médiateur.

Accueil

Accueillons son invitation à porter son message en étant pleinement ouvert aux uns et aux autres que nous rencontrons au cœur du monde : dans notre quotidien. Un des axes principaux du message du Christ est l’accueil de l’autre ; croyant ou non. Recueillir la parole, la présence de l’autre comme ce quelque chose, cette manne, qui nous déplace, nous donne de découvrir qu’il est présence, message de Dieu en ce monde et en ce temps. Accueillir l’autre comme la multitude des disciples ont acclamé Jésus à Jérusalem est un véritable enjeu pour notre monde, pour notre Église.

Rencontres

Si nous nous taisons pour proclamer la dignité de chaque personne, ce rang royal dans lequel l’amour du Christ la plonge, par le baptême mais aussi par sa naissance, nous péchons ; nous loupons la rencontre. C’est en cela que les pierres crieront car notre action serait alors injuste et malhonnête. Tout comme l’est de ne pas reconnaître le Christ comme Celui qui vient nous entraîner au-delà de nos propres limites si nous mettons notre foi, notre confiance en Lui.

Déplacement

Mettre sa foi en Jésus-Christ, fils de Dieu, c’est accepter d’être déplacé dans ses certitudes. Suivre un Dieu qui donne pour preuve ultime de son amour son Fils qui connaîtra l’humiliation et la mort réelle. Ce n’est pas pourtant pas acceptable. Pourtant, c’est bien ce que nous célébrons aujourd’hui et dont nous ferons mémoire vendredi. Nous sommes appelés à consentir à ce don. Car même s’il nous dépouille et nous confronte à une logique qui n’est pas la nôtre, il est porteur de fruit.

Don

Le don du Christ ne cesse de se donner dans l’Eucharistie, mémoire de la vie du Christ qui se donne dans le service. Que cette semaine nous conduise à méditer sur le sens du don par amour, sans calcul. Entrons dans une dynamique de gratuité, de gratitude pour cette vie donnée ; pour la vie que nous donnons, que nous offrons, que nous portons. Puissent nos actes raisonner de manière juste avec nos mots. Qu’ils nous entraînent dans une réconciliation avec Dieu mais surtout avec nos frères et sœurs en humanité.

2 réponses à « Libérés pour accueillir à la suite du Christ »

  1. […] Le silence que nous entretenons du jeudi saint jusqu’au samedi saint est rompu ce soir par le crépitement du feu pascal. Ce bruit quasiment imperceptible fait jaillir la lumière dans la nuit de ce soir. Les flammes – nous ne le savons que trop bien – peuvent être de terribles ennemies ; Notre-Dame de Paris en est la victime récente. Mais, si nous en faisons un bon usage nous les voyons nous éclairer et nous réchauffer. C’est le sens de cette lumière de la vigile pascale. Elle vient jaillir dans la nuit et éclairer l’Église rassemblée pour célébrer la résurrection du Seigneur. Il se lève du tombeau, du silence où nous l’avons enfermé. Le Christ passe à travers la mort pour que nous saisissions l’occasion de ne pas passer à côté de Lui. […]

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