Ce 17e dimanche du temps ordinaire nous amène à réfléchir sur la prière, cet impératif de la vie chrétienne. La semaine dernière, l’Évangile avec Marthe et Marie nous a permis de comprendre l’importance de l’union de l’action et de la contemplation. Ce qu’il nous est demandé de rechercher avant toutes choses, toutes actions c’est d’être davantage ajusté. Notre pèlerinage sur la terre doit-être pour nous, comme un avant-goût du ciel. Il nous faut donc vivre dans et avec la présence de Dieu. Avec Lui, par le Christ, nous pouvons entreprendre un dialogue confiant, amical, de frère à frère dans le dynamisme de l’Esprit. Dans cette relation intime, nous pouvons puiser la force pour continuer la route. L’union avec Dieu nous permettra de devenir davantage prêtre, prophète et roi. Mission reçue lors de notre baptême qui nous amène à d’abord compter sur Dieu que sur nos propres forces.
Dialogue
Le dialogue entre Abraham et Dieu dans la première lecture nous donne une vision d’un Dieu qui se laisse détourner de son désir vengeur par la parole d’un de ses serviteurs. La prière d’Abraham est une réelle prière d’intercession. Il a conscience de la pauvreté des habitants de Sodome mais pour autant ne veut pas que s’abatte sur eux le joug divin. Il ne veut pas abuser de la clémence de Dieu alors il s’arrête à 10 personnes qui seraient justes à Sodome. Au-delà de la symbolique, qui est quorum nécessaire pour la prière publique juive, c’est un nombre infime au regard de toute une ville. Abraham désire que son Dieu vienne pardonner à toute la ville grâce à quelques justes.
Pardon
Le pardon de Dieu dépasse le nombre de pêcheurs ou de pêchés. Dieu ne cherche pas la rentabilité de l’amour, il cherche à ce que nous devenions justes par ce dernier. Son désir de nous rencontrer, d’assouplir nos « nuques raides » est bien plus important que nos ruptures d’alliance. Sa miséricorde est première pour qu’à notre tour nous la mettions en pratique dans nos relations quotidiennes. Cherchons dans ce dialogue confiant avec lui à devenir justes, ajustés à son amour, plongés dans son cœur miséricordieux.
Expérience
Quelle expérience de la prière avons-nous ? Avons-nous déjà fait l’expérience de ce cœur à cœur avec Dieu, de ce dialogue confiant avec cet ami qui nous veut du bien ? N’ayons pas peur de ces temps de désert, de sécheresse qui peuvent venir dans la prière. Ce sont des lieux où Dieu veut nous dire quelque chose, il vient se frayer un chemin dans nos impasses pour les ouvrir à sa grâce. Il nous faut tenir bon dans cette prière, garder le lien du cœur. Prier ne relève pas d’une méthode à suivre en quelques leçons telle la méthode Assimil. C’est faire l’expérience de la miséricorde de Dieu, de son fol amour pour nous.
Rencontre
Quand nous prions, nous venons à sa rencontre tel le Père prodigue de la parabole. Dieu ne cesse de nous attendre, de nous tendre les bras pour recueillir à la fois nos demandes mais aussi nos joies, nos peines… Faisons confiance à Dieu et demandons-lui ce qui nous semble impossible. Avec Lui, par Lui et en Lui, nos vies reçoivent la densité de la plénitude car croissent à la lumière de l’Amour. C’est la justesse de nos demandes qui font qu’elles deviennent réalité. Acceptons toutefois que le temps de Dieu ne soit pas notre temps. Il accomplit toujours ses promesses mais dans le secret de sa divinité.
Continuons donc de prier en tous temps, en tous lieux, là où nous sommes et comme nous sommes. Cette prière sera portée par le Christ, au Père, dans l’Unité de l’Esprit et sanctifiée dans l’Amour de son nom.