Les textes de ce 18ème dimanche ordinaire sont un bon prolongement des fêtes igniatiennes de cette semaine. Ignace de Loyola tout comme Pierre Favre nous conduisent vers la découverte de ce qui résonne en nos cœurs. À leur exemple, en suivant le Christ, au plus près, nous sommes conduits à discerner, à désirer, ce qui fait vraiment sens pour nous. Les textes de ce dimanche nous conduisent à nous interroger sur nos priorités et notre postérité. Que voulons-nous léguer, transmettre aux autres ? Nous ne parlons pas de biens temporels ; c’est le travail des impôts et des notaires. Il est davantage question des biens spirituels, de ce que nous portons en nous, ce qui fait notre joie. Il est nécessaire de prendre le temps d’examiner cette question.
Vanité
Cette phrase de la première lecture : « Vanité, vanité, tout est vanité » nous guette tous. Malgré notre bonne volonté, nos résolutions, nos efforts, notre désir de conversion, l’orgueil nous guette tous. Nous avons tous en nous le désir de réussir, d’être quelqu’un devant les autres, d’être reconnu à notre juste valeur. Ce sont des mouvements intérieurs qui sont sains, s’ils sont ajustés à l’Évangile.
Annonce
Ce désir de reconnaissance doit être mu par le souci d’annoncer, Celui qui est par excellence : le Christ. C’est pourquoi, Paul dans la seconde lecture nous invite à faire « mourir en nous ce qui n’appartient qu’à la terre… la soif de posséder, l’idolâtrie ». Sinon nous passerons notre temps à courir après la « gloire » qui ne cessera de s’éloigner au fur et à mesure de notre vaine quête. C’est la gloire de Dieu que nous devons rechercher et désirer. Cherchons davantage à nous mettre au service de tout homme, de toute femme. Apprenons aussi à nous reposer sur le Seigneur afin que lui-même vienne « consolider l’ouvrage de nos mains » comme nous y invite le psaume de ce dimanche. Nous sommes ses serviteurs quelconques comme le dit un passage bien connu de l’Évangile.
Jalousies
Dans cette recherche du service nous pouvons être tentés de regarder les autres. L’Évangile de Marthe et Marie, que nous avons entendus en est une belle illustration. Nos jalousies sont des poisons non seulement pour notre croissance spirituelle mais aussi pour le monde qu’il nous revient de bâtir. Demandons au Seigneur de nous en libérer. Qu’il nous aide à nous centrer sur nos propres charismes, nos propres désirs. Si nous les travaillons, nous leur faisons porter beaucoup de fruits. Ainsi, nous serons alors ajustés au Royaume de Dieu qu’il nous revient de construire.
Talents
Ce qui est important c’est de choisir de désirer fleurir là où Dieu nous a plantés. Nous sommes remplaçables dans nos tâches sans aucun doute mais aucunement dans notre capacité à être. Nul n’est de trop sur cette terre. Les faiblesses, les fragilités des uns et des autres sont de véritables forces si elles sont plongées dans la grâce de l’Esprit. Nous devons donc souvent faire acte d’humilité et faire l’effort de reconnaître le talent des autres.
Richesse
Le Seigneur ne cherche pas à faire de nous des surhommes, exempts de toute aspérité. Il cherche à faire de nous ces femmes et ces hommes pour les autres. Des personnes qui acceptent de se poser devant Lui pour recevoir la force de son fol amour. C’est la seule richesse qui compte aux yeux du Seigneur. Les greniers pleins de blés sont utiles en cas de famine ou de disette. En revanche, un cœur empli de miséricorde, accordé au cœur du Christ fera grandir les femmes et les hommes de ce temps.
Désirer faire grandir l’autre, lui permettre de croître car aimé passionnément par Dieu et par les femmes et les hommes d’aujourd’hui devrait être notre quête quotidienne comme chrétien. Puisse notre prière être habitée de ce désir de faire grandir ceux que nous rencontrons, du plus proche au plus lointain.