Quel beau monde nous présente le prophète Isaïe dans la première lecture de ce second dimanche de l’Avent. La violence, la haine, les rancœurs trouvent leur apaisement ; la Paix et l’harmonie règnent en maîtres. Malheureusement, il nous faut reconnaître que ces conditions sont loin d’être réunies. L’injustice, l’insatisfaction, la jalousie… sont bien trop présentes au cœur de notre société. Les origines de ces maux sont diverses et nous pouvons y remédier de manière concrète. Toutefois, cela ne suffira pas. Il faut aller à la racine : le cœur de l’homme. En choisissant de venir nous rejoindre, par la nativité de son Fils, Dieu vient sauver ce cœur tortueux et parfois torturé. Il veut le conduire par la justesse de son Amour vers une purification intérieure, une conversion.
Discernement
Si nous ne nous remettons pas devant Dieu, si nous ne prenons pas le temps de le rencontrer, de déposer sur l’autre nos vies, nous aurons grand mal à nous convertir. C’est un travail quotidien, patient et parfois aride. Cela demande du temps pour écouter et discerner avec son cœur l’appel du Seigneur. Il s’agit d’entrer dans une disponibilité intérieure comme Marie et Joseph.
Cheminement
Ne pas craindre de prendre la route, d’engager son « oui » à sa suite, de partir à l’aventure avec Lui. Cela est différent des postures et des rubriques des catéchismes et autres codes. Il ne suffit pas de respecter la loi – ce qui est déjà bien – il faut en vivre. C’est le reproche que fait Jean-Baptiste aux Pharisiens et aux Sadducéens. Ces mots durs sont pour nous une invitation à prendre du recul, à entendre l’appel du Christ à le rejoindre dans la vérité de ce que chacun est.
Ajustement
Rejoindre le Christ n’est pas une question de pureté, mais de sainteté. C’est le désir d’être ajusté à son nom, plongé dans sa mort et sa résurrection, unis à son cœur, qui est essentiel. Le reste est, sans être second, secondaire. Le Salut que Dieu nous offre du soir de Noël au matin de Pâques n’est pas une récompense mais une Bonne Nouvelle. Il ne dépend pas de nous, de nos capacités. Il nous est offert. Ensuite, c’est à nous de l’accueillir, d’être prêt à entendre cet appel à changer notre cœur et à reconnaître la fidélité de Dieu.
Conversion
L’action de grâce est chemin de conversion, car elle nous ouvre à ce qui nous fait de bien, à la bénédiction. Reconnaître les bienfaits que Dieu nous offre est une invitation à l’accueillir en nos vies. Toutefois, nous ne pouvons pas accueillir Dieu sans accueillir nos contemporains. Sinon, nous serions idolâtres.
Incarnation
Le Dieu et Père de Jésus-Christ se révèle dans les rencontres, dans ces témoins du quotidien au travail, dans nos familles et autres lieux de vie. Par son incarnation, il a pris chair en chaque homme pour que nous prenions chair en Lui. Chaque rencontre, vécue en vérité, est, en quelque sorte, un moment passé en compagnie de Jésus. Il est, par conséquent, fondamental d’apprendre à s’accueillir mutuellement, dans la différence et la richesse de la singularité.
Annonciation
Marie a su accueillir l’annonce de l’ange, malgré la surprise, lors de l’Annonciation. Il y a sans nul doute des annonces de Dieu qui passent au travers des anges du quotidien. Que l’Esprit Saint nous aide à les discerner avec à la fois audace et humilité. Nul ne peut savoir où le vent de l’Esprit le conduira. Il faut donc demander au Seigneur la grâce d’être disponible pour recevoir ses appels et servir davantage son Royaume. Puisse ce temps de l’Avent, où notre vigilance est convoquée, nous donner la joie d’un cœur disponible et accueillant.
Que l’annonce de l’Amour de Dieu, par et dans toute notre vie, soit notre seul souci. Alors, nous marcherons véritablement sur le chemin de la conversion et nous œuvrerons pour un monde qui sera définitivement plus beau, plus juste et plus fraternel.