Cette nuit nous voici rassemblés autour de l’enfant de la crèche couché dans une mangeoire. Pas n’importe quel enfant : un enfant roi de l’Univers. Il est tellement roi qu’il naît rejeté des siens, à l’écart du monde, dans une mangeoire. La royauté de cet enfant n’est décidément pas de ce monde. Dès sa naissance, cette royauté est pour nous le signe que le service est bien plus essentiel que le pouvoir. Le service du désir de Dieu consenti par Marie et Joseph. Ce soir, autour de la crèche, laissons-nous rejoindre par leur exemple, leur réponse à l’appel particulier de Dieu. Ils ont su consentir à l’inattendu, à l’inouï qui transforment la vie, et la manière de la percevoir de ceux et celles qui accueillent Dieu dans leur cœur.
Paradigme
Dieu, ce soir, en son Fils, nous invite à un changement de conception du monde. Avec la naissance du Fils de Dieu, nous entrons dans le mystère de son amour. Un amour fou, gratuit, désintéressé portant le seul souci du Salut. Contempler Jésus dans cette mangeoire nous fait comprendre l’immense puissance du don. Dès sa naissance, il se fait nourriture pour la vie du monde. Elle est la première eucharistie, la première action de grâce qui prend corps ensuite le soir du jeudi saint.
Rencontre
Rendre grâce est le sentiment qui peut nous animer en cette nuit particulière. Dieu vient à notre rencontre dans la fragilité, le dénuement et l’exclusion. C’est donc à contre-courant de ce qui importe pour notre monde. C’est dans ce mouvement inverse qu’il souhaite nous entraîner et ainsi éclairer notre quotidien.
Gloire
Voilà la Gloire de Dieu que nous chantons joyeusement cette nuit. Le poids de Dieu dans notre vie tient dans une mangeoire, humblement, discrètement, amoureusement. Nous devons remercier Dieu de nous inviter à un tel mystère. La louange doit nous habiter car son avènement, sa naissance, pauvre parmi les pauvres. Noël est un appel à s’engager à notre tour au cœur du monde. Nos pauvretés, nos insuffisances, nos hésitations ne sont des obstacles à la vie de Dieu que dans la mesure où elles nous étouffent. C’est notre égoïsme qui est le rempart à la vie de Dieu, voilà le véritable péché qu’il nous est demandé de dépasser.
Sortir
Dans l’action de grâce nous reconnaissons être appelés à sortir, à transformer nos hésitations en mission. Individuellement, comme baptisés et donc collectivement, comme membres du Peuple de Dieu, nous sommes invités à prendre soin, tels les bergers de l’Évangile, du troupeau. Là est la Bonne Nouvelle que nous annoncent les anges ce soir. Notre responsabilité de baptisés est bien d’annoncer au monde la joie de Noël dans une vigilante bienveillance mutuelle. Cette joie doit habiter l’ensemble de nos vies. Elle nous aider à surmonter toutes les angoisses, peurs, peines que nous pouvons traverser.
Grâce
Avec Marie et Joseph nous pouvons prendre appui sur la grâce de l’appel de Dieu. Elle nous donne l’élan nécessaire pour vivre la mission et quitter nos zones de confort. Elle est cette lumière qui ne cesse de resplendir dans les ténèbres de notre monde. Dans et par cet éclat et la chaleur de cette lumière, à habitons le monde dans lequel nous vivons. A Noël, nous pouvons renouveler notre confiance en Dieu. Notre désir doit être orienté davantage sur le cœur de son Fils. Dieu s’est incarné dans la fragilité de l’enfant de la crèche. Cela peut nous être une aide, nous qui sommes à la fois si souvent pressés et parfois désespérés.
Dans notre contemplation de la crèche, trouvons un élan renouvelé de l’espérance dont nous parle Paul dans la seconde lecture. Puisse cette dernière nourrir notre joie, notre foi au quotidien pour une gloire de Dieu toujours plus grande et le Salut de notre monde.
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