De quelle eau avons-nous besoin en ce 3e dimanche de Carême ? De quoi sommes-nous assoiffés ? Quelle(s) grâce(s) pouvons-nous demander au Seigneur en ce temps ? Nombreuses pourraient être les réponses, tant les situations des uns et des autres sont diverses. En contemplant Jésus dans l’Évangile dans sa rencontre avec la Samaritaine, nous découvrons son audace. Il n’a pas peur de franchir les règles ancestrales qui faisaient que Juifs et Samaritains ne se parlaient pas. Il a cette audace de demander quelque chose à cette femme. En fait, il lui demande qu’elle lui manifeste son désir pour vivre en plénitude. Il se comporte avec cette femme comme avec chacun dans une relation de vérité, d’égal à égal.
Relations
Ce peut être l’occasion pour nous de revoir notre relation aux autres et à Dieu. Par rapport à Dieu, le prenons-nous pour un faiseur de miracle en attendant tout de Lui ou bien sommes-nous dans une attitude d’un « ami qui parle à un ami et qui sait se taire pour s’écouter » ? C’est dans une écoute du désir de Dieu pour nous, pour ce monde, que nous pouvons avancer sur la voie de la construction du Royaume. Comme la Samaritaine, c’est ce dialogue avec Jésus, cette proximité, qui fait de nous ses témoins. Cette mission consiste à conduire au Christ, à l’exemple de la Samaritaine qui, par ses paroles, a permis à ses concitoyens de le rencontrer.
Désir
Notre conduite, notre éthique personnelle doivent être habitées du Christ pour que ceux qui nous fréquentent aient le désir de le découvrir. Nous sommes donc des passeurs de la grâce du Royaume et non ses propriétaires. La Parole que nous rencontrons dans la contemplation du monde doit nous inciter à être des rassembleurs. La force que nous avons reçue de Dieu lors de notre baptême nous invite à habiter ce monde comme des femmes et des hommes d’espérance. C’est dans cette dynamique que Paul nous place dans la seconde lecture. Être des disciples du Christ doit nous placer dans l’audace de la rencontre. Ce qui ne veut pas dire être imprudent.
Résistance
Le contexte actuel de vigilance mutuelle peut conduire à la désespérance, au découragement, voire à la méfiance. Certes le COVID-19 est dangereux et les mesures préventives édictées doivent être suivies. Pour autant, n’oublions pas l’espérance et la fraternité. Nos bras et nos mains ne doivent pas rester inertes de peur d’être contaminé ou contaminant. Ils doivent continuer à être des instruments du Salut. Il nous faut trouver l’audace du disciple du Christ qui est appelé à vaincre les ténèbres et le pays de l’ombre. Ne récriminons pas, entrons en résistance active contre tout ce qui conduit à la peur, au mensonge.
Désert
Nous sommes au milieu d’un désert, d’un lieu peu connu où nous pouvons, légitiment, ressentir de l’angoisse. Tels les hébreux avec Moïse dans la première lecture. Pour autant, Dieu nous invités à lui faire faire confiance, à faire confiance à ceux qui nous soignent. Ensemble, avec bienveillance, nous trouverons un lieu pour refaire nos forces, même si nous ne pouvons pas communier au corps du Christ. Souvenons-nous qu’il est présent au cœur de nos vies, que nous pouvons le rencontrer dans sa parole mais aussi dans la vie des femmes et des hommes de ce temps.
L’eau vive de la miséricorde de Dieu dans laquelle nous sommes baptisés doit nous faire habiter les carrefours du monde. Nous avons à être ces signes d’espérance, ces femmes et ces hommes d’audace, toujours disponibles et disposés à répandre la Paix de Dieu au cœur de ce monde. Puisse ce Carême particulier ne pas nous placer en quarantaine les uns des autres mais être l’occasion d’une plus grande proximité, d’une fraternité renouvelée.