Cette solennité de la Toussaint 2020 prend place dans un climat particulièrement anxiogène. Entre le confinement et les attentats, il nous est bien difficile de trouver une raison de vivre et d’espérer. Pourtant, comme témoins et disciples du Christ, nous ne devons pas baisser les bras. Notre baptême nous invite à vivre de la sainteté de Dieu. C’est-à-dire à être solidaire, fraternel et témoin de sa miséricorde. La sainteté, c’est assumer pleinement notre humanité et savoir qu’elle est transfigurée par le don que Dieu ne cesse de nous faire. Le sang des noces de l’Agneau, le don amoureux de Dieu, sont notre seule raison de tenir dans ce climat houleux.
Mission
Notre mission est de demeurer dans cette attitude de bienveillante vigilance pour que toute louange soit donnée au Seigneur. La louange n’est pas une glorification aveugle de Dieu, poussant à agir en ses lieux et place. Nous ne sommes pas Lui mais avons à porter sa Parole à temps et contre-temps. C’est cela être saint : avoir le courage de se reconnaître humble et pauvre devant le Maître. Nous avons à entrer dans cette intimité, ce climat de cœur-à-cœur où il est heureux d’être en sa compagnie. Les saintes et les saints du calendrier, mais aussi toutes celles et ceux qui ont désiré vivre du don de Dieu ont marché dans cette voie. Ils ont tenté de faire résonner leurs pas, leur cœur, au désir de Dieu.
Perfection
Cette recherche de perfection n’est pas celle que notre monde véhicule. Nous avons à apprendre de nos erreurs mais surtout à écouter la voix de Dieu qui susurre en nous : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime ». Jean, dans la seconde lecture, nous invite à entrer dans la reconnaissance de l’Amour de Dieu. Nous pouvons, voire devons, nous laisser rejoindre par cette constance de Dieu. Nul d’entre-nous n’est trop loin pour que la tendresse du Père le rejoigne. Qu’importe que nous nous en sentions indigne d’un tel amour, ce qui compte c’est d’accepter de se mettre en route avec Dieu sur le chemin de nos contemporains.
Espérance
Nous pouvons être comme lassés que la route qui mène à la béatitude céleste soit si longue et si escarpée, même si notre foi a en la ferme espérance. Cette joie à laquelle Dieu ne cesse de nous appeler est souvent ternie par le climat de nos jours. Notre défiance qu’alimente notre suffisance, nos opportunismes malsains, que nous confondons avec la saine ambition de servir de notre mieux, entravent notre marche. Nous sommes particulièrement inventifs pour oublier que la croix du Christ, suivie de sa résurrection, sont un signe de réconciliation. Cette nouvelle alliance qu’il est venu sceller doit nous inviter à trouver le repos bienheureux que le Christ nous promet.
Promesse
C’est bien dans cette promesse de vie que ceux et celles que nous vénérons en cette solennité de la Toussaint se sont enracinés. Leur désir d’imiter le Christ, d’être ses témoins en parole et en vérité, est pour nous un repère. Nous pouvons ainsi comprendre que si nos vies sont greffées sur le Christ, nous pouvons tenir dans l’Espérance. Aussi, enracinons-nous dans la prière, dans ce dialogue personnel avec le Christ. Cela nous permettra de supporter le poids du jour et de nous situer dans la communion des Saints. Même si nos mots sont insuffisants, que nous sommes dépassés par le climat de nos jours, envahis par des pensées contraires, tâchons de tenir bon.
Appel
Le Seigneur nous appelle à devenir ses saints, à rejoindre ce Peuple choisi pour devenir témoin de son amour. Sachons demeurer présents à ce monde. Offrons-lui, par notre sagesse, notre enracinement dans la Parole, une « vivante offrande à la louange de sa gloire ».
Entrons donc dans ce mois de novembre particulier, emplis de l’Espérance que nous ne sommes pas seuls à mener le combat pour une vie en abondance. Toutes celles et ceux qui nous ont précédés sur les chemins de la foi nous accompagnent par leurs prières d’intercession auprès du Père. Sachons faire mémoire de toutes ces saintes et saints anonymes ou célèbres que nous aimons. Leur exemple, que nous chérissons de notre affection, nous conduira vers la plénitude de l’Amour de Dieu.