Ce 4e dimanche du temps ordinaire nous retrouvons Jésus et ses nouveaux disciples, tout juste appelés, en situation de mission. Ils apprennent, avec Jésus, sur le terrain, à apprivoiser sa mission prophétique. Point de séminaire, de longues études religieuses. C’est au contact du « verbe de Dieu » qu’ils apprennent leur mission de « pêcheurs d’hommes ».
Nous retrouvons dans cet Évangile, l’« aussitôt » de la semaine dernière. Accompagner la Parole, à temps et à contre-temps, n’attend pas. Nous retrouvons le même mouvement d’urgence apostolique chez Luc : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (2, 49b). Il faut que Jésus soit (Il est Celui qui Est) en étant au plus proche de son Peuple. Cette mission prophétique, de rendre présent l’amour de Dieu est l’essentiel du ministère du Christ.
Par notre baptême, nous avons, nous aussi, à exercer une mission prophétique. Il nous revient de porter la parole dans ce monde, à temps et contre-temps.
Présence
C’est donc dans une proximité avec les croyants de son temps que Jésus manifeste sa mission. D’où sa présence à la synagogue. Jésus est ainsi vraiment présent au cœur du monde de son temps. Il est présent les lieux de prière, d’enseignement comme sur les lieux de travail. Dans cette contemplation de l’agir du Christ, nous pouvons en tirer un enseignement pour notre vie de témoin-missionnaire.
Par notre baptême, nous avons, nous aussi, à exercer une mission prophétique. Il nous revient de porter la parole dans ce monde, à temps et contre-temps.
Mais, nous devons être vigilants dans cette mission comme la première lecture nous met en garde. Exercer la mission prophétique c’est vraiment porter la Parole de Dieu. Donc, il est important de nous recevoir de Lui, de garder le contact avec cette Parole. Nous avons à la diffuser pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Parole
D’où l’utilité de nous ménager des temps pour rencontrer intimement le Seigneur dans sa Parole. Il est toujours disponible pour nous écouter, nous insuffler son Esprit Saint afin qu’il inspire cette mission prophétique à laquelle nous sommes appelés au cœur de nos vies.
Ce qui est mémorable dans la manière dont le Christ vit sa mission c’est son autorité. Il est là au cœur de la synagogue expliquant sans doute le sens que prend tel ou tel passage de la Parole. Ce qui marque ce n’est, sans doute, pas tant la qualité de son art oratoire mais la manière dont son message est perçu.
Notre parole est-elle vide de sens, parlons-nous pour ne rien dire, pour séduire notre auditeur et l’amener à nous croire sur parole ou bien peut-on « bâtir une cité dessus » ?
Autorité
Cette autorité n’est pas à confondre avec le pouvoir de convaincre par la force ou la ruse. La présence de Jésus, l’exercice de sa mission prophétique, suffisent à faire saisir que sa parole est un message de qui sert la gloire de Dieu, qui a du poids. Elle est cette parole de Dieu qui accomplit ce qui est prononcé.
Souvenons-nous des récits de création du livre de la Genèse : « Dieu dit et cela exista ». Cette qualité de parole de Jésus peut nous faire réfléchir sur la manière dont nous manions notre propre parole. Est-elle vide de sens, parlons-nous pour ne rien dire, pour séduire notre auditeur et l’amener à nous croire sur parole ou bien peut-on « bâtir une cité dessus » ?
Racine
Pour que notre parole ait du poids, pour qu’elle dise quelque chose de l’amour de Dieu, il est nécessaire que l’Évangile, la Bonne Nouvelle, ait pris racine en nous. Nous avons à œuvrer au quotidien pour que cette parole ne s’étiole pas, ne s’enfouisse pas dans l’obscurité de nos souvenirs ou bonnes intentions. Nous avons à avoir en tête cette question que nous pose le psalmiste ce dimanche : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? ». Elle s’adresse individuellement à nous, dans l’intimité de notre vie et notre relation personnelle avec le Christ. La parole de Dieu doit être ce qui nous fait sortir de l’ordinaire de nos vies pour nous conduire à l’extraordinaire de l’amour de Dieu.
la prédication de l’Évangile doit impérativement s’associer à la diaconie, au service de l’autre. D’ailleurs, elle n’est que diaconie.
Mission prophétique
La preuve en est l’action de Jésus dans l’Évangile de ce dimanche. Non seulement, il incarne la Parole de Dieu en l’expliquant, la commentant, mais il la met en pratique. Il nous montre ainsi que la prédication de l’Évangile doit impérativement s’associer à la diaconie, au service de l’autre. D’ailleurs, elle n’est que diaconie.
Souvenons-nous de la place que tient lavement des pieds dans l’Évangile de Jean. Il est le signe des noces de l’alliance nouvelle et éternelle entre le Seigneur et nous ,dans son Eucharistie.
Souffrance
Ainsi à la synagogue de Capharnaüm, Jésus découvre un homme en souffrance, habité d’un esprit impur. Par la bouche de son hôte il manifeste son refus d’entrer en contact avec le Christ. L’obscurité craint la lumière et la fuit. Ainsi, nous avons nous aussi à nous exposer à la lumière de la miséricorde du Christ.
Même si nous ne sommes pas possédés, parfois le mal peut nous entourer de son ombre. « Comme un lion qui rugit, [il] va et vient, à la recherche de sa proie » ; il nous faut alors lui « résister avec la force de la foi » nous dit Pierre (1 P 5, 8-9a). C’est-à-dire que nous avons à ancrer notre prière dans la puissance salvatrice de l’Amour du Christ.
C’est en nous reconnaissant humble et pauvre devant Dieu que nous découvrirons la grandeur de son Amour.
Mission prophétique
Il s’agit pour nous d’entrer dans la reconnaissance que notre mission prophétique ne peut tenir que si elle est soutenue par la grâce de Dieu. Notre péché, notre incapacité à entrer dans la rencontre avec l’autre et peut-être avec Dieu n’est franchissable que s’il vient nous en donner la force. C’est en nous reconnaissant humble et pauvre devant Dieu que nous découvrirons la grandeur de son Amour. Ce n’est pas une invitation à un quelconque masochisme ou auto-sacrifice.
Si nous déposons, simplement, le poids du jour, nos craintes, nos doutes et toutes ces peurs qui nous paralysent dans les mains de Dieu, nous sentirons sa force. C’est à cela que nous invite la prière sur les offrandes du 4e dimanche du Temps Ordinaire.
Puissance
Soyons convaincus que cette puissance qui a expulsé le démon de la synagogue de Capharnaüm peut aussi mettre loin de nous ce qui nous entrave. Il craignait le nom du Seigneur, car sa puissance lui était néfaste ; nous qui portons son nom depuis notre baptême, laissons-nous revêtir de cette puissance pour aimer davantage.
Puisse le Seigneur nous aider à le reconnaître dans l’ordinaire de nos jours pour entrer dans une louange qui nous fera reconnaître que sa lumière vaut mieux que les ténèbres de nos cœurs.