Cinquante jours de grâce


Méditations au coeur du monde / samedi, mai 22nd, 2021
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A la Pentecôte, l'Esprit nous donne la vie de DieuNous voici cinquante jours après l’inouï : la merveille de Pâques. Nous sommes invités, comme les apôtres, à accueillir l’Esprit Saint. Quels sont donc les sentiments qui nous ont habités au cours de ces cinquante jours ? L’audace évangélique, l’élan pascal nous ont-t-ils conquis pour reconnaître dans nos vies la puissance de la merveille de la résurrection du Christ ? Rien n’est moins sûr. Nous sommes peut-être habités par la peur. Celle d’un avenir incertain où les jours heureux seraient une vaine promesse.

Promesse de vie

Pourtant, nous sentons bien, au cœur de notre intimité, qu’il y a une promesse d’espérance qui ne déçoit pas. Avec le Christ, nous avons l’assurance d’un compagnon de route pour lequel chacun d’entre nous compte. Aujourd’hui, au terme de ces cinquante jours pendant lesquels nous avons cheminé avec le crucifié-ressuscité, nous recevons la force de l’Amour qui unit le Père et le Fils. C’est cet amour qui permet de comprendre, dans sa propre langue, le message de Dieu.

Cinquante jours pour découvrir la grâce

Même si parfois, la parole de Dieu versée en nos cœurs reste confuse, nous savons qu’elle nous entraîne au-delà des possibles. Il faut du temps pour que l’Esprit du Christ infuse en nous. Faire un chef-d’œuvre qui rayonne et annonce la Gloire de Dieu prend du temps. Acceptons donc de prendre patience pour entendre et comprendre l’appel personnel que le Seigneur nous fait. L’Esprit que nous recevons, cinquante jours après la résurrection du Fils, est comme l’interprète de la merveille que constitue cet appel. Il nous fait saisir les mots de Dieu petit à petit. Nous avons besoin de les intérioriser, de les faire nôtres. Nous pouvons ainsi répondre à son amour. Cette révélation que vient nous communiquer l’Esprit, nous avons à la mettre au service de la communauté. Le charisme personnel est utile que s’il est mis au service de la communauté humaine.

Discerner pour mieux servir

Chacun d’entre nous, dans la diversité de son histoire, est capable de servir le monde. Nous trouvons ce charisme de différentes manières. Un discernement mûri au bénéfice du temps, dans la confrontation au réel, grâce à la relecture personnelle et communautaire, nous aide dans ce chemin. Prenons vraiment le temps de faire cette expérience, même si elle n’est pas de cinquante jours. Nous pourrons ainsi être ces serviteurs bons et fidèles de l’Évangile. Le Christ demeure auprès de nous, même auprès du Père.

Invités à la liberté

Lorsqu’il nous envoie l’Esprit, c’est pour nous faire entrer dans la liberté, pour nous donner l’élan nécessaire pour vivre la mission de manière personnelle. Si nous prenons le temps de contempler l’Évangile et, peut-être, de relire ces cinquante derniers jours, l’étonnement peut nous saisir. Le Christ se manifeste surtout pour leur faire comprendre aux apôtres que tout est dit dans l’Écriture. Toutefois, il faut la clef d’interprétation qui est l’Esprit Saint.

Comprendre l’Écriture

Nous aussi, nous avons besoin de comprendre l’Écriture et surtout quelles actions elle entraîne. Elle ne doit pas rester lettre morte dans nos vies. Non seulement, parce qu’elle est la Parole du Christ, mais surtout parce que c’est elle nous donne la vie, l’espérance et l’être. N’oublions pas que la Parole du Christ nous révèle sa divinité pour que nous en soyons embrassés. Aujourd’hui, le feu de l’Esprit qui nous est offert vient sceller, définitivement, l’alliance entre Dieu et les femmes et les hommes de ce temps. Elle a été donnée – certes – une fois pour toutes, mais aussi avec chacun et chacune d’entre nous.

Devenir la bonne terre de Dieu

Nous sommes le peuple que le Seigneur a choisi, la terre où il veut planter sa tente de la rencontre et en même temps faire porter du fruit en abondance. La grâce de l’Esprit que le Christ nous confie cinquante jours après sa résurrection doit nous aider à incarner dans nos vies cette promesse. Heureusement ou malheureusement, il nous faut la découvrir jour après jour et savourer cette présence discrète, humble et surtout amoureuse de Dieu en nos cœurs. L’Esprit que Dieu nous confie aujourd’hui fait de nous le jardinier de Dieu. Nous avons à prendre soin de sa création et surtout à entrer chaque jour davantage dans sa louange, son service, en reconnaissant Dieu comme Père.

Découvrir la merveille de Dieu

C’est un chemin de joie qui nous est proposé. Il nous invite à prendre le temps de découvrir la merveille que l’autre recèle. L’Esprit Saint ne change pas notre nature, ne fait pas de nous des êtres différents, mais des femmes et hommes pour les autres. Ce don de l’Amour du Père et du Fils nous invite à bâtir davantage la fraternité dont notre monde à tant besoin. Si le Père et le Fils nous aiment avec une telle intensité, comment alors, ne pas vouloir répandre dans le monde la merveille de son Amour ?

Vivre notre mission

C’est la mission principale que nous recevons lors de notre baptême. Il nous plonge, imprègne. Dieu nous donne son amour pour que notre vie soit davantage tournée vers chaque femme et chaque homme, dans la singularité de notre charisme. Cette merveilleuse mission que le Père nous propose en son Fils par le don de l’Esprit doit nous remplir d’allégresse. Elle nous aide, sur notre route et dans nos tâches quotidiennes, à devenir des témoins vivants, crédibles, audacieux, de l’Amour de Dieu.

Transformer le monde

Le Seigneur compte sur nous pour transformer le monde. Il nous fait confiance et le don de l’Esprit est en le gage. Alors, réjouissons-nous d’être associés, chacun dans la diversité de notre charisme, à sa mission. Ainsi, nous participons pleinement à la mission de l’Église. D’ailleurs, nous construisons l’Église en vivant la merveille de notre consécration baptismale grâce au feu de l’Esprit. Elle n’est autre que ce rassemblement des femmes et hommes qui ont reçu l’Esprit Saint et qui veulent transformer le monde en vivante offrande à la louange de sa gloire. En fait, il s’agit de contribuer à la justice dans notre monde. L’Esprit qui nous fait être dépositaires de l’Amour de Dieu nous rend responsables de nos contemporains.

Demandons donc, en cette fête de la Pentecôte, de ne pas faire obstacle à l’Amour. Que l’Esprit nous aide à être fidèle à ce don gratuit et éternel et nourrisse en nous l’Espérance.

Une réponse à « Cinquante jours de grâce »

  1. […] L’Esprit de Pentecôte nous laisse vivre l’ordinaire du temps, comme disciples missionnaires du Christ. Aujourd’hui, la liturgie nous propose de récapituler tout ce que nous avons vécu durant tout le temps pascal. La Sainte-Trinité, que nous fêtons aujourd’hui, doit nous aider à comprendre que Dieu est relation. Ce n’est pas un Dieu solitaire, qui règne en maître sur la création. Notre foi n’est pas dans un démiurge tout-puissant. Nous croyons en Dieu, qui est à la fois trois personnes distinctes. Ces dernières ne sont pas des tiers de « Dieu ». Ce qui les caractérise, c’est l’unité dans la mission. Celle qui consiste à annoncer au monde les merveilles de Dieu afin que nous devenions disciples. C’est une dimension de notre vie que nous n’aurons jamais fini de découvrir, et c’est tant mieux. […]

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