La joie de goûter au pain de vie


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, juillet 24th, 2021
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pain de vieCe 17e dimanche ordinaire de l’année B nous conduit à contempler le discours du pain de vie au chapitre 6 de l’Évangile de Jean. Nous retrouvons, comme la semaine dernière, une grande foule qui est attirée par l’agir du Christ. Certes, son enseignement séduit et attire, mais c’est surtout sa capacité à guérir les malades qui fait que les foules le suivent. Cela se comprend fort bien. Nous pouvons profiter de ce comportement pour nous interroger sur notre manière d’être avec le Seigneur et les autres. Qu’est-ce qui importe le plus pour moi ? Quelle est l’intensité de ma relation avec le Christ, mais aussi avec ceux et celles avec lesquels je partage mon humanité. Grande est la tentation de l’égoïsme, de me servir des autres pour ce qu’ils m’apportent concrètement. Gardons ce point de vigilance dans un coin de notre tête et de notre cœur. Lorsque nous avons un peu de temps, laissons-nous l’opportunité de parcourir notre carnet d’adresses et posons-nous la question de l’authenticité de la relation. C’est d’elle que dépend notre capacité à reconnaître le Seigneur comme notre pain de vie.

Le défi de la vérité

Nous ne pouvons pas être en vérité avec Dieu, si nous ne sommes pas en vérité avec nos contemporains. C’est un véritable défi pour l’ordinaire de nos jours. Cela demande de la rigueur, de la passion, de l’exigence. Mais c’est un chemin qui peut, sans nul doute, nous conduire à la Paix et au bonheur. Car c’est la joie d’être ensemble, en vérité les uns avec les autres, qui nous fait devenir ce peuple d’un Dieu qui est justice. C’est ainsi, par ce témoignage, que nous pourrons être signe pour ce monde du dynamisme et de l’actualité de ce pain de vie partagé, broyé, glorifié par le Père qu’est le Seigneur Jésus.

Le Christ : notre pain de vie

Aujourd’hui dans cet Évangile, le Christ nous invite à entrer dans sa manière de faire. Il nous donne ainsi une clé pour comprendre qui il est, comme pour mieux marcher à sa suite. Pour accueillir le pain de vie qu’il vient nous donner par Sa Parole et l’Eucharistie. Il suscite en nous, comme pour Philippe, dans l’Évangile de ce dimanche, un acte de foi. Suivre le Christ ne va pas forcément de soi et nous constatons que, bien souvent, malgré notre bonne volonté, notre enthousiasme et notre dynamisme, nous lui tournons le dos. Notre moi, notre recherche de puissance, de gloire, de majesté sont, parfois, tellement envahissants, que nous mettons le Christ de côté. C’est pour cela qu’il est nécessaire de faire acte de foi. Nous avons à le reconnaître comme notre unique nécessaire et comme Celui qui est le Sauveur notre monde.

Coopérateur de l’œuvre de Dieu

Dès la création du monde, il a choisi de faire avec nous. Nous sommes des collaborateurs, des coopérateurs de l’œuvre Dieu, et notre baptême nous engage davantage dans cette mission. Preuve en est, cet Évangile du pain de vie. La foule est affamée, de la connaissance du Christ, de sa capacité à sauver, mais aussi, sans doute, au creux de son désir secret, de pouvoir être avec Jésus. A sa demande, ses apôtres vont la nourrir, mais avec ce qu’elle possède.

Nous voyons ainsi que le terreau de l’évangélisation est l’être même des personnes. C’est à partir de ce qui peut nous nourrir, même modestement, que le pain de vie qu’est le Christ peut nous rassasier.

La proximité de Dieu

Ainsi, ne négligeons pas la vie des gens. Elle est le lieu où le Christ vient les rejoindre. Jésus a passé sa vie au milieu des femmes et des hommes de ce temps pour leur témoigner d’un Dieu qui se fait proche d’eux, qui se soucie d’eux. Cette proximité qui s’exprime dans l’Évangile est une réalité pour nous également. Jésus, par sa Parole, se fait proche de nous. Aujourd’hui, il vient nous redire que sa Bonne Nouvelle est le pain de vie des femmes et des hommes de ce temps. Avec Lui, au nom du Père et par la force de l’Esprit, nous avons à en témoigner par et dans toute notre vie.

Faire confiance à Dieu

Comme les Apôtres, nous pouvons avoir l’impression d’être dépassés par les événements du monde. Comment pouvaient-ils rassasier les 5000 personnes avec « cinq pains d’orge et deux poissons ». Mission impossible. Les arguments de Philippe sont justes : c’est trop peu et aller en acheter est impossible, car ce serait trop cher. À vue humaine, c’est tout à fait recevable : Philippe est cohérent et réaliste. Sauf que Celui qui demande, c’est le Seigneur. Il est le même qui a demandé à la Samaritaine : « donne-moi à boire ». Surprenante requête comme seul le Christ peut en faire. Rassurons-nous, ce n’est pas pour nous provoquer ou nous conduire à l’erreur. Au contraire. Le Seigneur veut nous faire saisir qu’il est le maître de l’Univers et que sa grâce est surabondante.

La surabondance de Dieu

Nous le voyons bien, que cela soit dans la première lecture ou dans l’Évangile, avec peu, beaucoup sont nourris et il en reste. Si nous sommes avec le Seigneur, alors notre générosité sera surabondante. Il ne s’agit pas forcément d’argent : nous ne pouvons que donner notre superflu., Mais nous pouvons faire bénéficier les femmes et les hommes de ce temps de nos talents. Souvent, nous nous restreignons par peur de nous mettre en avant, voire même d’échouer. Nous pouvons, si nous avons la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, mettre en pratique cet adage attribué, à tort, à Ignace de Loyola :

« Aie foi en Dieu comme si tout le succès des affaires dépendait de toi, en rien de Dieu. Cependant, mets-toi à l’ouvrage comme si tu n’avais rien à faire, et Dieu tout. ».

La foi comme pain de vie

C’est la foi qui est notre pain de vie, c’est elle qui nous donne d’avancer même quand la route est longue et difficile. C’est ce que nous fait comprendre Jésus en ce dimanche. Il nous demande d’avoir foi en Lui. Ainsi, nous pourrons voir « toute chose nouvelle en Christ ». Gardons confiance en Lui et entretenons le dialogue avec Lui par la lecture de sa Parole, la contemplation du monde, tout ce qui peut nous aider à tisser avec Lui une amitié qui se construit dans un cœur à cœur.

« Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ; rendez grâce en rappelant son nom très saint » (Psaume 96, 12)

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