Ce 18e dimanche de l’année B, nous continuons de méditer sur le discours de Jésus à propos du pain de vie (Jn 6). La liturgie nous conduit aussi à regarder le comportement de la « communauté des fils d’Israël » lors de la traversée du désert. Elle entame un chemin de libération qui passe par le désert, mais récrimine contre Moïse. Ainsi, nous constatons que l’esclavage peut sembler « plus confortable » que la libération. Tout chemin de conversion demande d’abandonner les voies qui nous poussent à l’esclavage. Nos entraves sont, parfois, plus confortables que le goût de la libération. C’est un peu comme la différence entre les autoroutes et routes nationales. Sur ces dernières, nous allons moins vite, le voyage est plus long et parfois sinueux, le confort offert y est moindre, mais le paysage est plus diversifié.
Le temps des regrets
Le peuple hébreu, qui était tout de même maltraité en Égypte, regrette ce temps où il mangeait à sa faim. Certes, le travail était rude, mais un certain confort était assuré. Alors que, dans cette traversée du désert, même si le chemin est rude, il y a l’assurance de la Terre Promise. Même si c’est encore loin. Donc, ça râle. Ce comportement ne nous est pas complètement étranger. Nous aussi préférons un certain confort à l’inconnu. Mais, il faut nous souvenir que le chemin de libération proposé l’est par le Seigneur. Il a promis à son peuple une terre.
La libération de cheminer en Terre Promise
Cheminer en Terre Promise demande de la confiance. C’est ce que le Seigneur demande à son Peuple et nous demande encore aujourd’hui. Marcher à sa suite pour apporter au monde la libération installée par la croix et la résurrection nous demande de l’énergie. Nous avons à oser avancer dans l’inconnu lorsque le Seigneur nous appelle à sa suite. La seule assurance que nous pouvons avoir est que nous ne serons pas seuls. La présence de Dieu à nos côtés nous est assurée ; soyons-en certains.
Chemin de libération
Certes, sur ce chemin de libération, ce ne sera pas toujours des viandes grasses et du vin fin qui nous seront proposés. Il y aura des moments âpres, difficiles parfois, où le doute prendra le pas sur la confiance. Mais, nous pouvons être rassurés : la « Mann hou » sera toujours à nos côtés. Comme les Hébreux, nous ne savons pas forcément ce que c’est. Mais au creux de nos vies, nous ressentirons les effets de ce qui nous est donné par le Seigneur.
Mann hou
Certes, sur ce chemin de libération, ce ne sera pas toujours des viandes grasses et du vin fin qui nous seront proposés. Il y aura des moments âpres, difficiles parfois, où le doute prendra le pas sur la confiance. Mais, nous pouvons être rassurés : la « Mann hou » sera toujours à nos côtés. Comme les Hébreux, nous ne savons pas forcément ce que c’est. Mais au creux de nos vies, nous ressentirons les effets de ce qui nous est donné par le Seigneur.
Avancer avec humilité vers un discernement
Cela demande de l’attention, de la vigilance, du discernement. Nous pouvons comprendre que ce n’est pas ce qui brille, ce qui paraît succulent, qui nous rassasient. En ce domaine, nous pouvons nous souvenir de ce qu’Ignace, que nous avons célébré hier, disait : « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement. ». Il s’agit de laisser place à l’inattendu de la rencontre et de la grâce. Nous avons à laisser le Seigneur nous entraîner vers le chemin de la libération de notre cœur. C’est là ce qu’il nous propose pour vivre, en abondance, de Sa vie. Cela demande de notre part, de cheminer dans l’humilité et l’abandon à Sa propre volonté.
Au service de la mission du Christ
Nous avons à mettre notre désir, notre volonté au service de la mission du Christ et ainsi entrer davantage dans ce projet de libération. C’est l’appel que nous adresse Paul dans la seconde lecture. Il encourage les Éphésiens à vivre en « homme nouveau créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité ». Nous pouvons y entendre les engagements qui découlent de notre baptême. Il nous demande de vivre en plein monde notre dignité d’enfants de Dieu. C’est-à-dire que nous avons à être en ce monde et en ce temps des porteurs d’unité.
Être témoins de l’espérance
Nous vivons des temps complexes, et le virus et ses variants ne nous simplifient pas la tâche. Dans ce monde, nous avons à témoigner de l’espérance que donne le Christ. C’est-à-dire ne jamais céder à la facilité et aux raccourcis. C’est à cette tentation que sont tentés de recourir les contemporains de Jésus. Ils le cherchent, car il nourrit les foules avec presque rien et guérit les malades. C’est l’homme providentiel. Avec Lui plus besoin de travailler, de chercher à soigner les gens : tout est donné.
Tout est donné
Oui, c’est vrai que tout est donné, que tout est accompli. Mais pas à n’importe quel prix. Si la venue du Christ au cœur de notre monde est une libération, ce n’est pas pour nous laisser aliéner par notre désir de toute-puissance. Au contraire, il est venu vraiment nous rendre libres. C’est-à-dire achever l’œuvre qu’est sa Création, annoncée dès les premières pages de l’Écriture. C’est bien pour cela que le Seigneur ne cesse de nous de nous faire devenir ses coopérateurs. Soyons vigilants dans notre réponse : il ne nous est pas demandé de tomber dans un activisme spirituel. Notre mission n’est pas de faire quelque chose pour le Seigneur, mais d’être avec lui.
Les œuvres de Dieu et l’œuvre de Dieu
Dans l’Évangile de ce dimanche, le Seigneur nous met en garde : ne confondons pas « les œuvres de Dieu » et « l’œuvre de Dieu », c’est-à-dire la foi en ce Dieu sauveur qui nous conduit à la vraie libération. Il y a des choses qui, en ce monde, nous permettent de subvenir à nos besoins, mais qui ne nourrissent pas. Peut-être, pouvons-nous prendre le temps, durant cet été où les activités sont moins prenantes, de poser devant le Seigneur cette problématique.
Demandons-lui de nous aider à séparer l’ivraie du bon grain de nos vies. Tâchons, à la lumière de son Esprit Saint, de trouver ce qui, dans nos vies, nous emprisonne. Les identifier permet de marcher vers la liberté. Nous pouvons lui demander son aide afin qu’Il nous guide vers le chemin de son plus grand amour.
Aller au désert
Ce ne sera sans doute pas une partie de campagne, nous connaîtrons le désert. Mais c’est dans ce lieu que le Seigneur sait le mieux nous parler. Dans l’aridité de la prière, il nous appelle à nous séparer de tout ce qui nous encombre et à le lui confier. Gardons en tout temps notre confiance en sa miséricorde et en sa grâce, elles sont inépuisables. Sans elles, nous ne pourrions pas avancer dans la foi.
Réjouissons-nous donc d’être conviés à la table du Seigneur et souvenons-nous que la recherche d’une rencontre de qualité doit être notre pain de vie.