Dans la joie et la confiance


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, décembre 11th, 2021
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3e dimanche de l'AventCe 3e dimanche de l’Avent nous marchons vers la Joie de Noël. Les textes de la liturgie nous appellent à tourner notre cœur vers cette joie. Elle est multiple. Sans doute que nous nous réjouissons de pouvoir retrouver nos proches, malgré la présence de ce virus qui ne cesse de restreindre notre vie. Cette joie des retrouvailles familiales peut entrer en résonance avec la joie de la nuit de Noël. Mais, n’allons pas trop vite. Le chemin de Noël approche certes, mais il nous reste encore un peu de temps pour laisser le Seigneur creuser en nous le désir de sa rencontre. C’est bien pour cette raison que nous avons à ouvrir en grand les oreilles de notre cœur. Lorsque la liturgie insiste sur la joie, c’est sans nul doute parce que c’est un des sentiments les plus difficiles à expérimenter.

S’enraciner dans la joie véritable

Qu’elle est belle cette première lecture. Dans les mots du prophète Sophonie, nous sentons bien cet élan qui nous porte vers Noël. Il ne s’agit pas d’une joie passagère, tel un enfant devant un nouveau jouet. C’est une dynamique de vie dont il s’agit. Nous avons à faire confiance à Dieu, à mettre nos pas et nos mains résolument dans les siens. Ainsi, nous le reconnaîtrons comme Celui qui nous donne de vivre en plénitude. Parfois, nous percevons Dieu comme une sorte de père Fouettard, nous empêchant de vivre pleinement notre humanité. En fait, c’est tout le contraire. Dieu ne cesse de nous convoquer à la joie parce que c’est sa nature première. Il nous a créés pour que nous puissions communier à sa joie. Celle qui ne passe pas, car elle se nourrit d’un amour reconnaissant.

Reconnaître dans la joie que Dieu nous aime

La reconnaissance de l’amour de Dieu n’est pas de l’ordre de la supplication, mais de la louange. L’amour que Dieu nous porte nous invite à entrer dans une vie qui est davantage tournée vers la Paix, l’Action de grâce, l’ouverture que vers le repli sur soi. Le Seigneur est là à la porte de notre cœur pour que nous acceptions de nous confier dans le sien. Le cœur du Christ est le siège de la joie de Dieu. Dans son cœur réside toute la confiance du Père et de l’Esprit pour porter au monde la bonne nouvelle du Salut.

La joie de Dieu au cœur de nos vies

Dieu vient nous rejoindre dans nos vies, dans une douce miséricorde qui nous conduit à le reconnaître comme Celui qui nous sauve de nous-mêmes. Combien de fois nous prenons-nous pour Dieu ? Il y a tant à faire, nombreux sont les malheurs du monde. Nous pouvons être dépassés, démoralisés, abattus devant des impasses de nos vies. Mais, Dieu est là. Il met en nous « sa joie et son allégresse, il [nous] renouvellera par son amour », nous dit Sophonie, ce troisième dimanche de l’Avent. Tâchons de trouver et de goûter cette indicible joie de Dieu qui nous donne l’élan nécessaire pour avancer sur notre chemin quotidien. Ainsi, nous trouverons au cœur des déserts de notre monde des lieux sources où nous pourrons nous désaltérer.

Exulter de joie

Gardons toujours au cœur, au moins demandons-en la grâce, de pouvoir « exulter de joie », car nous découvrons l’amour de Dieu. Cette invitation que nous fait le prophète Isaïe dans le cantique de ce dimanche ne doit pas nous quitter. La louange est ce qui nous conduit à la Paix, car nous reconnaissons que c’est Dieu qui nous conduit. Nous sommes ses coopérateurs, ceux qui bâtissent son œuvre. Souvenons-nous également du premier verset du psaume 126 : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ». Cela nous responsabilise, mais, en même temps, nous déculpabilise.

Annoncer la Bonne Nouvelle

Ainsi, en ce temps de l’Avent, nous œuvrons pour faire advenir le Seigneur dans le cœur de nos contemporains. Nous essayons, comme nous sommes, avec nos pauvretés, nos fragilités, mais surtout notre amour. Même si la question de l’Évangile de ce dimanche nous taraude : « Que devons-nous faire  ?», n’en faisons pas une obsession. Jean-Baptiste vient nous répondre en nous demandant de ne « rien faire de plus que ce que tu fais déjà ». Il ne s’agit pas d’apprendre à ne rien faire ; au risque de devenir des chrétiens de canapé. Nous sommes plutôt appelés à être pleinement ce que nous sommes pour être avec Dieu.

Vivre une proximité avec Dieu

Cette proximité nous amènera naturellement à œuvrer pour davantage de justice dans la recherche d’une justesse d’attitude. Nous voulons toujours faire et bien faire. Œuvrer c’est une belle chose et il faut agir pour que le monde change. Toutefois, cette action ne sera utile que si elle est trempée dans le cœur du Christ. Notre proximité avec le Christ, dans un humble compagnonnage, doit nous permettre de nous convertir.

Avec Dieu, changer le monde

Notre chemin de vie doit nous donner d’être témoin de l’œuvre salvifique du Christ. Autrement dit, nous devons être force de proposition ou d’action – selon les occasions et les charismes – pour changer le monde. Il nous revient, par notre baptême, de le faire devenir davantage fraternel. Là est bien le message de Noël. N’oublions pas que le Seigneur vient se faire l’un de nous, prendre notre humanité, notre route pour nous faire devenir ses compagnons. Compagnons de Jésus nous avons aussi à être compagnon de ces femmes et ces hommes de ce temps.

Partager le pain de vie de nos contemporains

Apprenons du Christ la manière la plus adroite, la plus utile pour partager le pain de vie de nos contemporains. Ne brisons pas l’élan de notre ardeur à faire le bien. Continuons de chercher la manière la plus juste d’être témoin du Christ ressuscité. Cette quête, menons-là sans tension, sans crispation ; autrement nous passerons à côté du Seigneur qui vient. Vivons notre vie à la recherche de la paix. Ce n’est certes pas facile, mais si nous confions au Seigneur cette perspective nous trouverons un chemin, peut-être de crête, pour la vivre.

Se laisser réchauffer par le cœur par le Christ

C’est cet appel que nous fait Paul dans la seconde lecture. Laissons-nous entraîner vers ce mouvement qui invite à laisser notre cœur se réchauffer, se désaltérer, se rassasier auprès du Christ. Suivons-le avec confiance, dans la joie de nous savoir aimés et sauvés.

Vivons, non dans l’insouciance du jour d’après, mais dans l’assurance que l’amour de Dieu continuera de nous envelopper de sa tendresse. Que le Seigneur nous fasse sentir sa proximité et ouvre nos cœurs pour pouvoir l’accueillir avec joie à Noël.

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