Devenir humbles comme Dieu


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / vendredi, août 26th, 2022
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Ce 22e dimanche du temps ordinaire nous invite à devenir humbles comme Dieu. Cette humilité de Dieu, à laquelle les textes de la liturgie de ce dimanche nous conduisent, nous font communier à la peine, à la souffrance de nos frères et sœurs en humanité. Devenir humbles comme Dieu, c’est entendre son appel à nous considérer les uns les autres comme ses bienheureux héritiers. Cet héritage est une pure grâce, nous ne faisons rien pour la mériter. Cela nous est donné par Dieu grâce à son amour pour chacun d’entre nous.

Un appel à devenir humbles comme Dieu

Cette simplicité de Dieu, son humilité va jusqu’à s’offrir pour nous, dans le sacrifice de la Croix, mais aussi dans cette Eucharistie. Lorsque nous communions au Christ, à son corps et à son sang, nous recevons la grâce de devenir davantage humbles comme Dieu. Autrement dit, Dieu nous appelle à prendre la suite de son Fils qui s’est fait le serviteur de cette humanité souffrante pour la conduire à la plénitude de l’amour. Devenir humble comme Dieu ce n’est pas s’effacer, renoncer à ce que nous sommes au cœur de nous-mêmes. C’est justement reconnaître pleinement ce que nous sommes : des serviteurs, des compagnons de l’amour de Dieu.

Vivre l’Évangile en plein monde

Nos compétences, nos capacités, nos souhaits ne doivent pas être confondus avec de l’orgueil. L’important est notre désir de servir, de nous mettre en route à la suite du Christ, pour vivre l’Évangile en plein monde, au cœur même de notre vocation baptismale. Le psaume 67 (68) de ce dimanche nous donne à voir ce que peut signifier être humble comme Dieu. Il s’agit de soulager par une discrète présence ce qui peut être difficile à porter. Il agit, au milieu de nous, telle une pluie bienfaisante un soir d’été. Cette délicate présence nous appelle à prendre à notre tour le tablier du serviteur.

Se laisser ajuster par la tendresse de Dieu

Servir ce n’est pas s’effacer, mais répondre présent pour manifester au monde la tendresse de Dieu. Devenir humble comme Dieu c’est pouvoir répondre aux appels de ce monde pour le servir. Nous pouvons y entendre également une invitation à nous laisser ajuster à la tendresse de Dieu. Il nous propose d’entrer dans sa sagesse, dans sa lumière, pour pouvoir danser de joie à la louange de son nom et apporter Sa paix à notre monde encore désuni. C’est certes difficile de devenir humble comme Dieu, de nous reconnaître tels que nous sommes, sans faux-semblant. Pour autant, c’est essentiel si nous désirons construire le Royaume que Dieu nous confie.

La miséricorde nous conduit à devenir humbles comme Dieu

Apprenons donc à compter sur sa miséricorde, sur la force de son amour, pour partir aux carrefours du monde, témoins de cette tendresse. Ainsi, nous trouverons, au contact de nos frères et sœurs, le sens de l’appel que le Seigneur nous fait pour travailler à sa vigne. Tous, croyants ou non, sommes invités à nous laisser rejoindre par sa tendresse, à devenir davantage ressemblance au Christ ressuscité en devenant disciples-missionnaires. C’est cela répondre à l’appel à devenir humbles comme Dieu. Être là où nous sommes le plus utiles pour cette humanité souffrante, pour nos frères et sœurs en humanité.

Élargir l’espace de notre tente

Pour cela, il nous faut être attentifs aux appels du Seigneur et surtout vivre pleinement notre vie dans la vérité à notre être profond, en cohérence avec ce que nous professons au cœur du monde. Ainsi, nous sommes invités à vivre le plus près possible la communion avec notre Dieu, Père, Fils, Esprit saint.L’Évangile de ce dimanche nous invite aussi à élargir largement les portes de notre tente.
Ce que nous demande le Seigneur aujourd’hui n’est pas facile. Il requiert notre attention, notre sens de l’hospitalité pour accueillir le tout-venant, ceux qui ne sont pas nos familiers. Cet Évangile va même jusqu’à nous demander d’accueillir les exclus. En fait, c’est là aussi une manière d’entendre l’appel à devenir humbles comme Dieu. Lorsque l’on parcourt l’Évangile, Jésus fréquente les infréquentables. Non parce qu’il méprise les autres, mais parce qu’ils sont le signe de la sollicitude de Dieu.

Accueillir les pauvres

La pauvreté n’est pas une malédiction, c’est un état de fait, conséquence de plusieurs facteurs, variables selon les personnes. Pour autant, elles ont le droit comme tout un chacun à la considération, à la reconnaissance, au respect. Cette recommandation que nous fait le Seigneur ce dimanche peut nous inciter à être davantage accueillants dans nos communautés chrétiennes. Souvent, nous avons tendance, et c’est bien normal, à nous associer à ceux qui nous ressemblent. Aussi, il y a un risque de « consanguinité » dans nos communautés.

Une Église, corps du Christ

Soyons attentifs à ceux qui arrivent, à ceux qui ne nous ressemblent pas et se mettent sur les sièges du fond. Ils sont aussi légitimes que n’importe lequel des autres membres de la communauté. Ces personnes sont membres de cette Église corps du Christ, ni plus, ni moins, mais pleinement. S’intéresser à lui, prendre le temps de lui parler peut être une véritable occasion de devenir davantage une communauté ouverte et fraternelle. Cela nous demandera certes un effort, de sortir de nos conforts, mais ce sera le signe d’une Église qui sait devenir servante et pauvre. C’est assumer cette dimension diaconale de l’Église, de la communauté chrétienne, que de tâcher de vivre cet « allez vers ».

Une discrète charité

Prenons donc le temps de recevoir cette invitation de Dieu au début de cette année scolaire. Non seulement nous ferons acte de charité, de manifestation de l’amour, de la tendresse de Dieu pour chacun, mais nous rendrons service à l’Église, donc à nous-mêmes. Souvenons-nous que le Corps du Christ n’atteint jamais sa plénitude tant que sa communion n’est pas parfaite, tant qu’un seul des enfants de Dieu n’a pas trouvé sa place en son sein.

L’exigence d’Emmaüs

Ainsi, c’est bien être invité à devenir humble comme Dieu que de chercher à réaliser la plénitude de son corps. Ne craignons pas de risquer nos pas à la rencontre des inconnus, de partager notre pain avec eux, car ils nous révéleront sans doute un visage du Christ. Si jamais la peur nous immobilise, nous tenaille, rappelons-nous Emmaüs. C’est bien cet inconnu sur la route qui s’est révélé être le Christ lorsque les disciples ont partagé avec lui le pain de vie !