Confiants dans l’abondance de la grâce de Dieu


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / vendredi, septembre 9th, 2022
Temps de lecture : 5 minutes(Last Updated On: )

 l’abondance de la grâce de DieuCe 24e dimanche ordinaire, nous entendons des textes qui nous donnent de connaître l’abondance de la grâce de Dieu. Même si nous nous reconnaissons dans ce « peuple à la nuque raide » dont nous parle le livre de l’Exode, nous savons que l’abondance de la grâce est présente. Notre chemin à la rencontre du Seigneur, à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps est perfectible. Sur notre route, nous trébuchons souvent et pouvons renier le Seigneur. Ses commandements, même si nous reconnaissons qu’ils nous conduisent vers un chemin d’abondance, nous les oublions. Telle est notre vie, celle de nos frères et sœurs en humanité. Mais, ce qui importe ce n’est pas que nous tombions.

Reconnaître l’amour du Seigneur

Le Seigneur connaît notre imperfection et cela ne l’empêche pas de continuer à nous aimer. Mais, nous, aimons-nous suffisamment le Seigneur pour lui faire confiance ? Entendons-nous chaque jour davantage son message qui nous conduit à reconnaître l’abondance de sa grâce ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, son amour demeure. C’est ce que Moïse lui rappelle dans notre première lecture. Quel serait l’intérêt pour Dieu de se détourner de nous alors qu’il nous a créés à son image ? Moïse invite Dieu à faire mémoire. Il est le Dieu de l’Alliance, alors pourquoi la rompre ? C’est peut-être la question de la liberté de l’Homme qui se pose là. Notre propension au changement est l’inverse de l’immuabilité de l’amour de Dieu.

La liberté ou l’abondance de la grâce de Dieu

Le choix de Dieu de nous créer est associé à celui de nous rendre libres. Nous le sommes tellement que nous pouvons renier Dieu, l’oublier et nous tourner vers de vaines idoles. Pourtant, Dieu continue de vouloir œuvrer dans nos cœurs. Il vient au cœur de notre monde, de notre vie et nous invite à prendre la route avec Lui. Chacun de nous est invité à prendre ce chemin individuellement, mais ensemble nous pouvons former une constellation resplendissante. C’est en cela que nous pouvons accueillir l’abondance de la grâce de Dieu. Il nous aime chacun d’une manière particulière, mais il souhaite faire de nous son peuple. Nous sommes, en ce monde et en ce temps, « l’héritage de Dieu ». C’est-à-dire que nous sommes dépositaires des grâces du Royaume.

Devenir lumière pour le monde

Chacun d’entre nous peut être une lumière qui montre à ce monde la brillance de l’Amour de Dieu. Mais, pour autant, reconnaissons tout ce qui, dans nos vies, dans notre quotidien peut ternir cette lumière. Nous avons besoin de nous convertir, d’ouvrir les yeux pour reconnaître l’abondance de l’amour de Dieu. C’est en acceptant que Dieu nous aime, qu’il veut faire alliance avec nous, dans notre vie quotidienne, même dans le plus banal, que nous transformerons ce monde.

Devenir un peuple

C’est donc un appel à la fois individuel et collectif. Dieu a choisi de nous faire devenir son peuple, nous sommes son Église. C’est donc ensemble dans la diversité des charismes et des différences que nous témoignons de l’unité de cette Église qui est son corps.

Comptons sur la force de nos différences

Mutualisons sur ces différences pour vivre davantage dans le dynamisme de l’amour de Dieu. Il y a de la place pour chacun, dans la variété de son charisme et de sa personnalité. Jésus nous fait comprendre l’importance de cette diversité dans les trois paraboles qui nous sont proposées dans l’Évangile de ce 24e dimanche ordinaire.

Pertes, joies et retrouvailles

Il est question à la fois de pertes, de joies et de retrouvailles. Jésus veut montrer l’abondance de sa grâce, la grande miséricorde du Père. Les scribes et les pharisiens sont toujours là, prêts à dénigrer Jésus à la moindre occasion. Ils donnent l’impression d’être en embuscade. Ne nous précipitons pas pour les juger. Nous aussi, il nous arrive de vouloir faire tomber l’autre ou du moins de nous réjouir de sa chute. C’est un sentiment humain, bien que peu chrétien.

La force de la conversion

Dans ces moments-là, nous pouvons nous tourner vers le Père avec le psaume 50 que nous prions ce dimanche. C’est aussi l’occasion de reconnaître, une fois de plus, notre nécessaire conversion. Nous avons vraiment besoin de mettre l’Évangile au cœur de notre vie pour briller de l’abondance de la grâce de Dieu. C’est ce que le Christ vient nous dire dans ces trois paraboles.

Dieu nous cherche

Dieu ne cesse de chercher ce qui est perdu en nous, il vient à notre rencontre pour que nous soyons comblés de son amour. Nos manquements, nos renoncements, nos ruptures d’alliance ne l’intéressent pas vraiment. Il se sert de ces manquements, de cette incomplétude dans son œuvre de création pour nous recréer, pour revivifier la grâce de notre baptême. L’amour de Dieu versé en nos cœurs est aussi simple que cela. Dieu n’est qu’amour et il œuvre continuellement pour que nous manifestions cet amour au cœur de nos vies.

Nous laisser rejoindre par Dieu

Souvenons-nous du récit de la Genèse où Dieu cherche Adam et Eve. Ils se sont cachés parce qu’ils ont désobéi. Ce n’est pas leur désobéissance qui les a chassés du paradis, mais leur refus de reconnaître que Dieu pouvait les comprendre, que son Amour était plus fort que tout. Dieu est toujours à la recherche de ce qui manque à l’unité de son corps. La 100e brebis manque à l’unité du troupeau, la pièce perdue à l’équilibre du budget, le fils perdu à l’unité de la famille.

Nous sommes le corps du Christ

Dieu veut faire de nous son corps et il a besoin de tout pour le faire. Il cherche continuellement à nous rassembler pour que nous vivions dans la plénitude de l’abondance de sa grâce. Regardons la figure de Paul dans la seconde lecture (1 Tm 1, 12-17). Il exprime sa gratitude pour l’action de Dieu à son égard. Jusqu’à sa conversion, il était contre les disciples du Christ, il mettait son zèle à les poursuivre. Mais, il s’est converti. Il a rencontré l’amour du Père et s’est passionné pour l’annonce de l’Évangile. Cette conversion l’a transformé intérieurement, mais son zèle et sa nature sont restés identiques.

Le dynamisme de l’abondance de la grâce

Entrons donc dans le même dynamisme, dans le même amour pour le Christ que celui manifesté par Paul. Nous ne serons pas déçus de l’abondance de la grâce que nous découvririons. Confions-nous donc à la miséricorde du Père par notre prière mutuelle afin que, comme le dit la prière après la communion de ce 24e dimanche ordinaire, « le Seigneur saisisse nos esprits et nos corps, afin que son influence, et non pas notre sentiment, prédomine toujours en nous ».