Faire confiance, avoir confiance en Dieu et en ces femmes et ces hommes de ce temps. C’est ce qui nous est demandé dans les textes de ce 25e dimanche. Il est difficile d’entrer, humainement, dans ce chemin. Il ressemble un peu à celui de l’Amour. Aussi, pour nous libérer de toute velléité de crispation, souvenons-nous que le premier à nous manifester cette confiance, c’est le Seigneur. C’est Lui, qui, dès la création du monde, nous confie la Terre et tous ses habitants (Gn 1, 28). À sa suite, nous devenons cocréateurs et devons nous montrer dignes de cette confiance. Pas évident, tant le commandement de l’Amour, source et sommet de son Alliance, nous échappe.
Faire confiance à Dieu
Nous ne parvenons pas à aimer comme Il nous aime, à entrer dans ce chemin d’alliance, d’amour et de confiance. Si nous en sommes conscients, nous avons du mal à avancer, à nous convertir et à entendre le Seigneur nous susurrer au cœur de notre cœur : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is 43, 4). Pourtant, Il est bien là au cœur de nos vies. Son Amour, sa confiance, sa miséricorde nous donnent de tenir quand le vent se lève et que la mer monte et fait tanguer la barque de notre vie.
Rectitude n’est pas rigidité
Nous sommes certes invités à une rectitude de vie, mais pas à une rigidité au risque d’assécher notre cœur et de le faire mourir. Au contraire, l’Amour que le Seigneur verse dans nos cœurs est une invitation à vivre au cœur de ce temps, de ce monde, par l’annonce de l’Évangile. Vivre l’Évangile en plein monde, c’est entrer davantage dans la logique de Dieu. C’est chercher comment faire fructifier nos talents pour les mettre au service du plus grand nombre. Toutefois, il n’est pas interdit d’user d’agilité et d’inventivité dans ce service. C’est ce que nous enseigne l’Évangile de ce dimanche.
Avoir confiance dans notre agilité
Il ne s’agit pas de louer la roublardise du serviteur malhonnête, mais son habileté. C’est cela que souligne Jésus. Il ne nous demande pas d’être des falsificateurs, des menteurs, des voleurs, etc. Comprendre cela serait faire mentir l’Évangile. Il nous demande de trouver une habileté telle qu’elle puisse servir le Royaume et sa Justice. Ce n’est pas parce que nous avons des valeurs que nous ne devons pas être aussi agiles que ceux qui n’en ont pas. L’astucieux gérant malhonnête abuse de la confiance de son maître en falsifiant les reconnaissances de dettes. Il se fait mal voir de son maître, mais bien voir des débiteurs.
Agir sans trahir
Nous, qui, espérons-le, sommes ces fils de la lumière, trouvons des manières agiles et astucieuses pour alléger la dette de nos frères et sœurs en Christ, sans pour autant trahir la confiance de notre Dieu et Père. Agir sans trahir pourrait être la devise des disciples du Christ. Il s’agit là d’une manière de procéder, au nom de notre foi, de l’amour et de la reconnaissance de la confiance : Là encore, ne tombons pas dans une absolutisation. Aussi forte soit notre volonté de suivre le Christ, aussi grand soit notre désir de l’aimer en toute chose, reconnaissons nos nombreuses chutes. Mais, si nous prenons la route avec Lui, si nous faisons de sa parole, une voie pour chaque jour, nous trouverons une manière juste d’être ses disciples.
Entrer dans la louange
Le psaume 112 (113) que nous propose la liturgie de ce dimanche nous donne l’occasion de ne pas nous appesantir sur notre fragilité, sur nos difficultés à entrer dans le chemin qui nous donne de vivre l’Évangile. Nous y goûtons la tendresse de Dieu, sa miséricorde et sa proximité. Nous nous reconnaissons comme ses serviteurs, mais surtout nous reconnaissons qu’il vient nous sauver, nous donner l’élan nécessaire pour ne pas nous appesantir sur nos fragilités. Cette manifestation de la miséricorde de Dieu nous invite à entrer dans la louange pour l’action de Dieu au cœur de notre vie.
Redécouvrir la miséricorde de Dieu
Louer Dieu c’est reconnaître que son amour agit au cœur de notre monde, au cœur de notre vie. Toutefois, n’oublions pas que le Seigneur s’est choisi l’humanité comme actrice de son amour. Il a besoin de notre coopération pleine et entière pour faire advenir son royaume de justice et de paix. C’est en cela qu’il nous fait confiance et nous demande d’accomplir les œuvres du Père. Nous ne pensons peut-être pas souvent à louer Dieu, pourtant c’est essentiel. Cela nous décentre et nous invite à nous placer dans le dynamisme de l’Esprit.
Messire Dieu, premier servi
La louange c’est ce qui permet de nous dessaisir de toutes nos volontés de puissance. C’est rendre à Dieu la première place et prendre notre place de serviteur. Ce n’est pas rien, car en faisant de nous ses serviteurs, ses disciples, nous fait devenir pleinement participants à son œuvre. Notre mission, comme peuple de Dieu, est d’être « lumière des nations, pour que [le] Salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 6). Ce qui compte, ce n’est donc pas de briller par ses propres capacités, savoirs et autres connaissances.
Brûlés au feu de la charité
Ce qui importe c’est que notre orgueil soit brûlé au feu de la charité de Dieu pour que nous sachions aimer davantage. Ce désir, cette demande de grâce pourraient rentrer dans cette prière constante dont nous parle Paul, dans la seconde lecture. Il nous invite à prier pour chacun et spécifiquement pour ceux qui ont des responsabilités dans le monde.
Prier
La prière n’est pas une parole en l’air, c’est une invitation à faire entrer Dieu dans notre vie. Nous lui demandons de nous aider à lui faire confiance pour saisir combien son amour et sa grâce peuvent changer notre vie. Prier c’est un acte de foi qui doit nous conduire à nous rapprocher du cœur du Christ, là où siège l’ardent désir de Dieu.
Faire place à Dieu
Prier c’est inviter Dieu dans notre vie et lui faire une place au milieu de nos joies, nos peines, nos souffrances. Il ne s’agit donc pas d’en faire une idole païenne qui se laisserait fléchir par nos bonnes actions et nos offrandes.
Recevoir la force de Dieu
Lorsque nous prions, nous témoignons à Dieu de notre amour à son égard et venons puiser à la source même de la bonté la force pour devenir des disciples-missionnaires. Alors, mettons en pratique ce que Paul nous demande aujourd’hui. Prions en communion les uns pour les autres, les uns avec les autres pour que nous puissions toujours servir l’Évangile du Christ dans la confiance et la fidélité.
[…] pas un tract politique ou une analyse sociologique. Il est une suite de signes qui nous dessinent le désir de Dieu, pour nous et pour notre monde. Il est une pierre de fondation pour nous qui désirons bâtir le […]