« La vie est une chance, saisis-la ». Ces mots de Mère Teresa accompagnent le disciple du Christ, tout spécialement en ce 32e dimanche ordinaire. Même si la mort nous attend à l’issue de notre pèlerinage sur Terre, nous sommes appelés à profiter de la vie. Cette vie, qui nous est offerte, nous avons à la tourner vers le visage du Christ. Dans cette contemplation, nous trouverons l’énergie pour vivre ensemble, pour nous accepter malgré nos différences et faire taire la violence qui sourd dans nos cœurs. C’est cette espérance qui nous fait croire en la Résurrection.

Notre vie doit être contemplation du visage du Christ

Le visage du Christ nous conduit à découvrir, dans le dynamisme de l’Esprit, la miséricorde du Père, son fol amour pour chacun d’entre nous. Cette foi en la sagesse de Dieu nous donne de supporter cette vie qui parfois nous malmène, nous blesse. Notre baptême nous plonge dans la vie de Dieu pour faire germer dans notre quotidien des bourgeons d’amour. Il ne s’agit pas d’angélisme, mais de foi.

Témoins de la vie de Dieu

Notre foi exige de nous que nous soyons pour nos contemporains des témoins de la vie de Dieu qui nous déborde. C’est ce dynamisme qu’il nous est donné de comprendre dans la première lecture de ce dimanche, à travers l’exemple des 4 frères. Tous préfèrent mourir plutôt que de renier leur enracinement dans la foi de leurs pères dans la foi Ils se dessaisissent de leur propre vie par fidélité. Même s’il ne nous est pas demandé de vivre en martyrs, tous nous sommes responsables de témoigner de la vitalité de notre vie baptismale. Elle est ce qui est le cœur de notre foi en Jésus-Christ. C’est cette vie baptismale qui nous fait reconnaître que nous ne sommes pas suffisamment frères/sœurs de cet autre que nous rencontrons. C’est cet attachement au Christ que nous devons cultiver.

La Parole pour phare

La fréquentation de sa Parole doit alimenter notre vie, elle est ce qui peut donner sens à ce que nous vivons malgré les heurts de nos jours. Le Christ est le phare de nos vies, la lumière de nos pas. Nous cultivons cette force de vie dans ce cœur à cœur de la prière que nous avons à creuser. Cette rencontre avec le Christ, comme un « ami qui parle à un ami » comme nous l’enseigne Ignace de Loyola, est comme le levain dans la pâte de nos vies. Sans la prière, nous sommes comme « une terre asséchée sans eau », nous risquons de perdre ce qui fait sens et de nous affadir. Même le Christ, tout fils de Dieu qu’il est, a eu besoin de prier. C’est ce qui permet de garder l’unité de nos vies comme le Christ gardait l’unité avec son père.

Une vie de prière

Cette prière doit être le cœur de notre vie, car nous nous recevons ainsi du Christ. Paul insiste beaucoup dans la seconde lecture sur cette prière. Elle nous amène à harmoniser nos cœurs avec le cœur de Dieu. Prier, c’est aussi déposer entre les mains de Dieu le poids de nos jours pour qu’il le transforme en puissance de vie, en désir de le servir en ce monde et en ce temps. De même, cette prière nous permet de ne pas oublier que c’est Lui que nous servons, qu’il est notre frère, le sens de notre route, même au cœur de l’adversité.

Ne pas tomber dans la perversité

Regardons la vie du Christ. Il est très souvent en proie à la contradiction, comme nous le fait saisir l’Évangile de ce 32e dimanche ordinaire. Souvent, il est dit que ses contradicteurs souhaitent le mettre à l’épreuve pour le faire tomber. Même si cette perversité peut faire écho à celle qui habite nos vies, n’en faisons pas trop cas. Ce qui importe c’est le regard que Jésus porte sur ces personnes de peu de foi. Il n’envoie pas des légions d’anges punitives, ni fait tomber sur eux le tonnerre. Il les renvoie à leur propre contraction et surtout à l’Écriture.

Vivre notre vie à la suite du Christ

Cette attitude veut nous faire comprendre que le sens de l’action, le sens de notre vie, importent plus que d’éventuelles réactions épidermiques voire violentes. Le Christ ne s’est jamais positionné en ennemi de quiconque. Il est venu rendre témoignage à la vérité comme nous le dit le prologue de l’Évangile de Jean. Cette vérité est la vie même de Dieu, cette vie en abondance qu’il est venu nous donner dans le sacrifice de la Croix et sa Résurrection. C’est celle-là même qui doit animer notre vie.

Entrons dans l’Espérance

Nous avons à creuser l’espérance que nous donne la Résurrection du Christ. Elle nous ouvre à un « à-venir » et à l’assurance que la vie du Christ irrigue notre propre vie. C’est bien ce que Paul nous transmet dans la seconde lecture. Il nous encourage à nous laisser rejoindre par le Christ, pour qu’il réconforte nos cœurs. Ainsi, nous entrons dans la reconnaissance de la « bonne espérance par sa grâce ». Nous avons donc à nous laisser travailler spirituellement pour découvrir que la grâce nous devance.

Sous le règne de la grâce

Elle est ce qui donne de la saveur et de la couleur à nos vies. La grâce de Dieu nous permet, si nous lui faisons bon accueil, d’avancer vers la libération de toute perversité dans notre rapport aux autres. Les sophismes n’ont aucun sens pour ceux qui souhaitent entrer dans le dynamisme de la vie. Ce qui importe véritablement, plus que des raisonnements abscons, voire absurdes, c’est le sens que nous donnons à la relation que nous entretenons.

Vivre notre vie baptismale

Nous sommes fils/filles et en même temps disciples du Dieu des vivants. Il ne s’agit pas de dire que les morts, que nous avons célébrés lors de la commémoration des fidèles défunts, n’importent pas à Dieu. Mais, que nous avons à œuvrer pour que la vie de Dieu, celle à laquelle nous participons depuis notre baptême, jaillisse au cœur de ce monde. Il en va de notre responsabilité de « christien » de veiller à ce que la vie du Christ, par notre propre vie, habite la vie du monde. Cela passe par une manière d’être.

Humble à la suite du Christ

Nous avons à apprendre à nous situer en plein monde avec l’humilité . C’est à dire nous avons à chosir de nous mettre à la bonne distance. En fait, il s’agit de prendre exemple sur le Christ. Dans l’Évangile, nous ne le voyons jamais prendre une position de supériorité, de surplomb. Il se fait proche de chacun, même de ses contradicteurs et ennemis. Il indique ainsi que la seule voie possible pour ceux et celles qui veulent marcher à sa suite est celle d’une vie qui se veut au service des femmes et des hommes rencontrés.
Prions donc, comme nous y invite Paul, afin que notre foi s’affermisse dans l’espérance d’une vie qui se donne davantage.