Chemin d’Avent et de conversion


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / vendredi, décembre 2nd, 2022
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Chemin d’Avent et de conversion
Photo by Laura Nyhuis on Unsplash

Ce deuxième dimanche de l’Avent nous invite à la conversion. C’est la figure de Jean-Baptiste que nous contemplons dans ce chapitre 3 de l’Évangile de Matthieu. Jean-Baptiste ne mâche pas ses mots ; son jugement est sévère et ses incantations sérieuses. Pourtant, des foules nombreuses viennent le trouver.

L’appel à la conversion de Jean-Baptiste

Cette radicalité de Jean-Baptiste, son appel à la conversion, font venir toutes sortes de personnes à lui. Peut-être ont-elles, comme nous, des sentiments mêlés en voulant s’approcher de Dieu. Mais, pour autant, elles sentent, sans nul doute, l’urgence de la conversion. Se convertir, c’est changer de chemin, se retourner. Il ne s’agit pas de faire la girouette pour aller dans le sens du vent. Jean-Baptiste met d’ailleurs en garde contre une attitude hypocrite.

Préparer les chemins du Seigneur

Nous avons à chercher justement la manière la plus juste de sentir, dans nos vies, le vent de l’Esprit. C’est lui qui nous donne de partir sur les chemins de la justice, d’oser inventer notre vie à la suite du Christ. Ce temps de l’Avent, que nous commençons depuis la semaine dernière, est un temps propice à la conversion. Même si nous avons en tête les fêtes et les cadeaux. L’Avent nous invite à « préparer les chemins du Seigneur », à essayer de prendre de la distance avec notre quotidien.

Produire des fruits de conversion

Dans trois semaines, nous fêterons Noël. Dieu qui vient dans notre histoire, dans la fragilité d’un enfant qui nous est donné. Cet inouï de Dieu doit nous entraîner à « produire un fruit de conversion » comme nous dit Jean-Baptiste dans l’Évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent. C’est une invitation à passer à l’action, à sortir des incantations comme les pharisiens de l’Évangile.

La conversion, c’est choisir l’essentiel

Se convertir c’est être attentif à la voix du Seigneur et orienter notre vie vers l’essentiel. Nous passons beaucoup de temps à œuvrer pour des choses qui nous semblent importantes, nous sommes « des femmes et des hommes pressés » tel le businessman du Petit Prince. Mais, nous oublions trop souvent l’essentiel qui est d’être présent à l’autre. Bien sûr que nous avons à réaliser notre devoir d’état, mais n’oublions pas notre devoir de frère/sœur en humanité et aussi surtout en Christ.

Entrer dans une dynamique de conversion

Il y a là, sans nul doute, une dynamique de conversion dans laquelle nous pouvons nous insérer dans ce temps de l’Avent. C’est le temps liturgique idéal pour une telle démarche. À Noël, c’est la rencontre charnelle entre Dieu et son Peuple qui se fait. En Jésus, Dieu se fait notre prochain pour que nous nous fassions le prochain de chacun. Ce n’est pas chose facile, avouons-le. Nos rencontres avec les autres ne sont pas toujours de longs fleuves tranquilles. Nos affectivités, nos soucis du monde actuel nous éloignent souvent de la qualité de présence que nécessitent les relations humaines. Pourtant, c’est bien à ces rencontres que notre foi nous ordonne.

Découvrir la charité du Christ

Elles sont une occasion favorable pour manifester notre charité, qui nous vient du cœur miséricordieux du Christ. Également, toutes ces rencontres, même à la machine à café au bureau, au supermarché, dans cette banalité quotidienne nourrissent notre prière. Dans toutes ces rencontres, nous pouvons essayer, par notre qualité de présence, de manifester au monde la tendresse du Christ. Nous pouvons essayer de mettre davantage une garde à notre bouche pour ne pas colporter de rumeurs ou porter de jugement. Ces attitudes sont d’ailleurs la manière d’être du Christ présentée par le prophète Ésaïe dans la première lecture.

Devenir ressemblance du Père

La conversion qui nous est demandée est de ressembler davantage au Christ dans notre quotidien. Ce n’est pas facile quand tant de vents contraires nous assaillent. Cet appel à la conversion peut ressembler au mythe de Sisyphe tant nous sommes rattrapés par notre caractère. Pour autant, ce que le Christ nous demande ce n’est pas de renoncer à ce que nous sommes, à notre caractère, mais de nous laisser rejoindre par son fol amour. C’est en rencontrant davantage le Christ dans sa parole, ses sacrements, et la prière que nous pourrons nous convertir. Ce désir de conversion doit nous habiter. Mais, nous savons que nous avons besoin de temps. Il est notre allié même si nous sommes toujours pressés.

Devenir vrais

L’urgence est celle de la conversion, d’une démarche de vérité dans notre rapport aux autres et au Christ. Regardons Jean-Baptiste, malgré sa radicalité, il a bien conscience de sa mission. Il ne se prend pas pour Dieu, ni même pour son esclave. Il est là pour préparer la route au Seigneur, pour permettre aux femmes et aux hommes de son temps de rencontrer le Christ. Dans cette humilité pleine de vérité, nous pouvons comprendre que le Seigneur nous veut à son service tel que nous sommes. La conversion qu’il nous demande c’est d’être davantage nous-mêmes, sans faux-semblants, ni hypocrisie. Nos rapports avec nos contemporains doivent être habités de la même charité et de la même liberté qui caractérisaient Jean-Baptiste. Nous ne devons pas craindre de dénoncer l’hypocrisie, sans pour autant oublier d’œuvrer à la fraternité.

Bâtisseurs de paix

Malgré nos différences, efforçons-nous d’œuvrer pour la concorde et la paix au cœur de ce monde. C’est l’enseignement que Paul nous donne dans la seconde lecture. Son appel à l’espérance peut nous rejoindre au milieu de nos vies heurtées par tant d’événements qui nous bousculent. Notre unité, dans la diversité, est une manière de servir le Christ. Ensemble, nous formons un seul chœur qui, dans la diversité de nos voix, peut créer une belle harmonie.

Devenir des chefs-d’œuvre

La seule condition à la réalisation de ce chef-d’œuvre c’est la justesse de nos vies. Aussi, prenons le temps non seulement de nous accorder les uns aux autres, mais aussi au chant des anges qui proclame la Gloire du Père. Alors, allons avec assurance sur les chemins de notre vie.

Ne renions pas ce que nous sommes, mais soyons attentifs à toujours agir avec justice. Ainsi, nous marcherons sur un chemin de conversion et nous serons pour nos frères et sœurs en humanité des témoins fidèles et crédibles de la fraternité que Dieu vient sceller avec nous le soir de Noël. Alors, n’hésitons pas un seul instant et préparons, confiants en la miséricorde du Père, les chemins du Seigneur.

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