Du discernement à l’Amour de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, juillet 28th, 2023
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Les textes de ce 17e dimanche ordinaire sont une bonne propédeutique à la saint Ignace de Loyola que nous célébrerons lundi. Ainsi, l’appel que le Seigneur nous adresse en ce dimanche est une invitation au discernement. C’est-à-dire à une manière d’exercer notre libre arbitre qui serve la communauté humaine. La volonté de Dieu pour nous est que nous construisions son Royaume ici et maintenant. Cela n’est pas une question de pouvoir, de puissance, d’influence — comme certains dirigeants de ce monde. Il s’agit davantage de discernement, de finesse et de service. Le Christ, lui-même, tout Fils de Dieu qu’il était, s’est fait le serviteur de tous. Souvenons-nous du lavement des pieds, mais aussi de l’épreuve de la croix.

Salomon et le discernement

La figure de Salomon qui nous est présentée dans la première lecture est le modèle de sagesse par excellence. Il reçoit la charge de conduire son peuple et manifeste, pour seul désir, de le faire bien. Ce que cherche Salomon c’est une manière ajustée d’exercer un discernement. La tâche de gouverner n’est pas aisée, c’est un véritable service sans doute ingrat, mais pourtant essentiel. Nous ne sommes pas tous en responsabilité de gouverner, de diriger, mais tous nous avons à prendre part à la marche du monde.

Participer à la marche du monde

Aussi, il est important de chercher avec discernement l’attitude la plus juste pour pouvoir y participer. Ce monde dépend de nous, de notre capacité à servir les uns les autres. Nous sommes interdépendants les uns des autres. L’égoïsme nous guette facilement et il est aisé de vouloir se servir soi-même. Mais, quel intérêt tirerions-nous de cette vaine gloire ? De la puissance, de la reconnaissance, du prestige ? Peut-être ! Mais, la question que nous pouvons alors nous poser est de savoir si cela contribue à nous rendre heureux. Cette question nous la retrouvons d’ailleurs dans le psaume qui nous accompagne ce dimanche. Le psalmiste nous confirme que c’est bien en Dieu que ce bonheur se trouve.

La bonheur et la loi de Dieu

La loi de Dieu dans lequel, le psalmiste trouve le bonheur n’est pas un simplex codex. Ce n’est pas une ligne droite à suivre qui nous donne le Salut. Ce serait trop simple. La loi de Dieu est celle de l’Amour, qui nous conduit au discernement et au service de tout autre. Pour avancer sur ce chemin d’alliance, nous pouvons puiser dans la Parole de Dieu. C’est un véritable trésor, une carte qui nous guide au milieu des déserts de notre temps. Dans cette Parole nous découvrons la surabondance de l’amour de Dieu. Cette passion de Dieu pour son Peuple attend notre réponse.

Chemin d’alliance et de service

L’incarnation du Christ témoigne du chemin d’alliance voulu par Dieu dès la création du monde. Une alliance qu’Il continue de nous proposer alors que nous sommes si souvent aveugles et sourds. Les signes des temps peuvent pourtant nous aider à entrer dans ce discernement qui peut nous enraciner dans l’amour de Dieu. Soyons attentifs à ces signes parfois petits, mais qui attestent bien de la présence aimante de Dieu en plein monde. Dans notre service de ce monde, c’est bien Dieu que nous servons. Non pas comme un esclave servirait servilement un maître, de peur d’être maltraité. Nous servons Dieu lorsque nous servons nos frères et sœurs. C’est-à-dire comme des invités de marque pour lesquels une belle table est dressée. Ce partage de la table, de ce que sont les uns, les autres doit nous réjouir, nous rendre heureux.

Exercer un discernement pour trouver la voie de Dieu

Même si ce n’est pas forcément évident c’est le chemin auquel le Christ nous invite. Dans l’Évangile de ce dimanche, nous voyons que les petites choses ont un grand prix. Il nous revient de trouver ce qui dans nos vies est le grand prix de la joie. C’est au cœur de ce discernement que nous trouverons le chemin du plus grand service. Il est peut-être escarpé, montagneux, pierreux, mais offre sans nul doute une belle expérience de contemplation et de rencontre. C’est bien cet essentiel qui doit conduire nos vies et nous aider à marcher à la suite du Christ. C’est son amour qui nous fait marcher sur cette route.

Choisir le Christ

C’est un choix que nous faisons. Cela ne signifie pas que ceux qui n’ont pas découvert la foi sont sur un chemin de ténèbres ou de perdition. Ils sont tout aussi aimés de Dieu que nous. Leur vie a tout autant de prix que la nôtre et leurs actions sont tout aussi bonnes. Notre condition de chrétiens ne nous donne pas un billet de bonne conduite. Elle consiste à chercher ce qui nous conduit davantage à vivre en harmonie avec l’Amour que Dieu nous porte. Le monde n’est pas mauvais en soi, il n’est pas un ennemi de Dieu que nous devrions combattre. Ne tombons pas dans une recherche de pureté absolue.

Imparfaits mais follement aimés

Souvenons-nous que nous sommes à la fois mauvais et bons et que l’ivraie et le bon grain sont mêlés en nous. Ainsi, il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Nous ne sommes pas dans le monde de Tintin. Acceptons d’avoir des sentiments mêlés et ambigus, mais ne cherchons pas pour autant à en faire une autosatisfaction. Prendre conscience de notre imperfection, de nos difficultés, doit nous conduire à la conversion. C’est ce discernement qui doit nous habiter non pas comme un but en soi, mais comme un moyen de faire de notre vie une vivante offrande à la louange de la Gloire de Dieu. Un des chemins pour se convertir est de compter en premier lieu sur la grâce et la miséricorde de Dieu.

C’est Dieu qui nous sauve

Ainsi, nous nous décentrerons de nous-mêmes, de nos efforts pour arriver à devenir meilleurs. Il s’agit de nous rappeler que ce n’est pas nous qui nous sauvons par nos bonnes actions, mais que c’est l’Amour de Dieu, cette surabondance qui à la fois nous dépasse et nous recrée, qui est premier. C’est Dieu qui nous sauve de nous-mêmes pour nous entraîner dans le sillage de sa grâce. Laissons-nous rejoindre par la générosité de Dieu qui ne cesse de vouloir nous associer à son œuvre pour que son Royaume advienne en ce monde. Il a choisi de nous configurer au Christ, comme le dit Paul dans la seconde lecture.

Alors, entrons joyeusement dans ce projet, mettons-nous à son école et demandons à Dieu la grâce de pouvoir mieux le servir et l’aimer au cœur de ce monde pour sa plus grande gloire, le salut du monde et l’amour de nos frères et sœurs en humanité.