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« Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait », entendons-nous ce 25e dimanche ordinaire dans le psaume 144. Oui, le Seigneur est juste, mais cette justice est difficile à comprendre. Nous le comprenons à la lecture de l’Évangile de ce dimanche. Il est vrai que travailler toute une journée ou une heure ne doit pas donner droit au même salaire. Ce que nous présente Jésus ce dimanche est profondément injuste et révoltant à la première lecture. Toutefois, prenons le temps de bien comprendre cette parabole.

Le juste salaire des vignerons

Le maître de la vigne assure aux premiers vignerons de leur donner un denier. C’est tout à fait ce qu’il fait à la fin de la journée. Donc, le maître de la vigne est juste. Pour les seconds, l’engagement est de « donner ce qui est juste ». Quant aux troisièmes, il y a seulement un appel à aller à la vigne, sans promesse de rétribution. Mais, tous reçoivent un denier, car ils ont travaillé à la vigne. Nous pouvons donc saisir comment fonctionne le Seigneur. Ce qui lui importe n’est pas la quantité d’œuvres, de missions, de champs à labourer ou de vignes à vendanger.

A la suite du Christ

Pour Lui, ce qui compte c’est de se mettre à l’ouvrage. Il nous demande de venir travailler à sa vigne. Peut-être entendons-nous l’urgence de cet appel tels les apôtres. Alors, nous lâcherons tout pour le suivre. Mais nous pouvons aussi avoir du mal à entendre les murmures que Dieu nous adresse. C’est alors que nous prenons la route plus lentement. Ces temporalités n’importent pas à Dieu, même si « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux ». Ce qui est important c’est de prendre la route avec Jésus avec ce que nous sommes.

Entendre l’appel de Dieu

Mais pour cela, il nous faut entendre l’appel à le suivre, à se mettre en route pour travailler, avec Lui, en plein monde. C’est là que réside le souci qui devrait davantage nous préoccuper que de la juste rétribution. Car Jésus nous invite à le suivre de manière inconditionnelle. C’est le sens de cette parabole. Nous n’œuvrons pas pour le Royaume pour obtenir quelques rétributions, quelques récompenses. Nous œuvrons au cœur de la vigne du Seigneur, qui est ce monde, car son amour est premier.

La surabondance de l’Amour de Dieu

C’est cette surabondance de l’amour de Dieu qui nous met en route et nous conduit sur la route des hommes. Souvenons-nous aussi de ce que nous lisons dans la première lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins. » Ces paroles du prophète Esaïe nous aident à entrer davantage dans la volonté de Dieu en nous laissant conduire par l’Esprit.

La juste manière de répondre à l’appel de Dieu

Il ne nous revient pas de savoir la manière dont Dieu veut nous conduire. En revanche, il est juste de prendre la route à sa suite pour partir à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps. Cela est un appel à nous placer dans une disponibilité.

Me voici Seigneur

Chaque matin, nous pouvons reprendre ces quelques mots du psaume 39 : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ». Ainsi, nous ne serons pas comme ces ouvriers de la dernière heure que personne n’est venu embaucher. Cette disponibilité pour répondre de manière juste à l’amour de Dieu nous devons aussi la rechercher chez ceux que nous rencontrons.

Agrandir le cercle

Dans les responsabilités que nous portons, avons-nous le souci d’agrandir le cercle de notre champ d’action ? Voulons-nous faire grandir le nombre d’ouvriers à la vigne du Seigneur ou nous fatiguer à l’ouvrage pour le plaisir de nous rendre indispensables ? Au-delà de la réponse à cette question, il nous faut prendre le temps de nous interroger sur les raisons que nous aurions à faire grandir ce champ. Il est évident que nous n’avons rien à y gagner. Dieu ne nous juge pas à ce que nous faisons.

L’Amour au cœur

C’est l’amour, le cœur que nous y mettons qui nous permet d’atteindre la volonté de Dieu. Donc, le bénéfice de travailler pour Dieu est nul. Toutefois, même si nous n’y gagnons rien, car Dieu nous aime au-delà de tout, nous n’avons rien à perdre.

Cultiver notre désir

Pour autant, quel est notre désir lorsque nous travaillons pour Dieu ? Est-ce juste pour faire quelque chose ou bien est-ce une réponse à un appel qui nous vient de loin ? C’est cette question que nous pouvons prendre le temps de nous poser. C’est en nous interrogeant sur notre désir de rejoindre la vigne de Dieu que nous pourrons élargir le cercle de ses ouvriers.

Examiner nos motivations

Nos motivations peuvent nous mettre en route, nous conduire à répondre à la mission d’annonce de l’amour de Dieu. Ainsi, par nos motivations, nous pourrons aussi inviter d’autres à nous rejoindre.

Chercher à être utile

Prendre la route avec Jésus et d’autres compagnons c’est chercher à être utile aux femmes et aux hommes de ce temps. Une utilité qui est une raison de vivre et d’être. Paul, d’ailleurs, le souligne très bien dans la seconde lecture. Cette utilité consiste simplement à annoncer l’insondable amour de Dieu aux femmes et aux hommes de ce temps.

Annoncer l’Évangile est juste et bon

Il s’agit donc d’avoir l’Évangile au cœur et d’annoncer la justesse de son amour. Cette mission qui fait vivre n’est donc pas compliquée. Cela ne nécessite pas de grandes connaissances ou diplômes. En revanche, ce qui est important c’est d’avoir du cœur et des mains qui sachent accueillir les murmures du cœur. C’est ainsi que nous pourrons annoncer et faire vivre l’Évangile du Seigneur.

Servir à notre rythme

Certains sont déjà en route depuis quelque temps, d’autres depuis peu et certains sont sur le bord de la route. Ils attendent juste une main accueillante qui les invite à cheminer et à prendre leur part du service. Devenir amis de Jésus c’est chercher ce qui peut dire en plein monde la justesse de Dieu.

Annoncer l’Amour de Dieu

Humblement, chacun d’entre nous peut annoncer la force de l’Amour de Dieu. Qu’importent les modalités, les temporalités et le rythme qui scandent cette annonce. Dire Dieu par et dans toute notre vie exige que nous mettions de côté notre égoïsme et nos vaines querelles.

Dieu nous attend pour nous conduire à sa vigne pour l’entretenir et l’aider à porter de bons et beaux fruits. C’est ainsi que nous pourrons goûter à la tendresse de l’amour de Dieu qui ne cesse de nous être donnée dans l’abondance. Puissent notre vie et le service que nous y accomplissons nous conduire davantage à la louange de l’amour de Dieu.