L’Épiphanie que nous célébrons ce dimanche marque la fin du temps de Noël. L’étoile qui brille dans le Ciel nous conduit à manifester notre foi en Jésus-Sauveur. Avec les mages, nous attestons que Jésus vient se révéler au monde entier. Il est cette étoile qui peut guider nos vies, si nous y prenons attention.
Se laisser guider par l’étoile
Nous comprenons ainsi que nous avons à être attentifs aux signes des temps. De même, pour aller à la rencontre de Jésus, nous devons prendre la route. Se laisser guider par l’étoile qui est le Christ c’est prendre le risque de quitter le connu pour l’inconnu.
Étoile, galette et Épiphanie
Prendre la route avec Jésus c’est le sens profond de notre foi. Nous sommes des pèlerins marchant sur cette terre pour témoigner de la vitalité, de la lumière, de la croissance que nous apporte le Christ. L’Épiphanie, pour beaucoup de nos contemporains, c’est d’abord la galette des Rois qui se partage. Ne nous précipitons pas pour critiquer cette pratique. Le partage est bien au cœur de notre foi et de cette fête liturgique. Les mages sont venus offrir au Christ l’or, l’encens et la myrrhe.
Le sens du partage
Au-delà de la signification de ces cadeaux, l’acte en lui-même mérite que l’on s’y arrête. Les mages suivent l’étoile pour signifier que le monde reconnaît le Christ comme sauveur. Également, par leur présent, ils signifient que le monde s’offre au Christ. C’est ce que nous prions au cours de la messe lors de la présentation des dons. C’est avec ce que nous sommes, ces fruits de la terre et du travail de l’homme, que le Christ se donne à nous et au monde. C’est donc au sein d’un cercle vertueux que nous nous situons. Dieu se donne à nous pour que nous donnions au monde ce qu’il nous donne. Ainsi, nous saisissons davantage l’importance du don.
Suivre l’étoile
Également, nous pouvons comprendre l’urgence de prendre soin de cette terre qui nous est donnée en partage. Et, prendre soin de cette terre c’est prendre soin des femmes et des hommes qui l’habitent et qui sont invités à la cultiver. Nous voyons ainsi que tout est lié. Pour avancer dans cet appel, nous recevons l’invitation de suivre l’étoile qui nous conduit à servir, par et dans ce que nous sommes, la Gloire de Dieu. Elle est ce qui s’est manifesté à Noël, dans l’intimité et l’humilité de la crèche. Pourtant, sa manifestation au monde est éclatante. À sa naissance, la lumière illumine la terre et les peuples marchent vers cette aurore qui resplendit au cœur des ténèbres.
Dieu se révèle aujourd’hui
Ce qui était vrai, il y a 2000 ans, l’est toujours aujourd’hui. Dieu ne cesse pas de se révéler, de se donner à nous dans ce qui paraît petit ou insignifiant. La splendeur de sa lumière n’est pas le débordement d’un orgueil, mais le scintillement d’une étoile qui guide nos vies vers la surabondance de son amour.
Un appel universel
Cette étoile qui éclaire notre chemin est universelle. C’est-à-dire que Dieu s’adresse à toutes les femmes et tous les hommes sans aucune condition. C’est ce que nous dit Paul à la fin de la seconde lecture : « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps,
au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile ».
L’urgence de la proclamation de l’Évangile
Annoncer l’Évangile est le but de notre route sachant qu’il y a de multiples manières de le faire. Toutefois, il y a des prérequis à cette annonce, même si nous y sommes tous appelés.
L’importance de la loyauté
Un des premiers peut être la loyauté. Cette qualité n’est pas celle d’Hérode. Il ruse, il ment aux mages, car il se sent menacé dans son pouvoir. C’est bien ce dernier qui attriste le cœur de l’homme. Cela peut sans nul doute nous aider à réfléchir dans notre rapport les uns aux autres. Sommes-nous fourbes et manipulateurs tel Hérode ou bien loyaux comme les mages ? Ce qui peut orienter notre réflexion c’est la finalité de notre comportement. Quelle est la fin que je vise et de quelle manière est-elle est un service, une manière d’annoncer loyalement la Parole de Dieu ? Il n’est pas interdit d’être rusé et adroit à condition que cela serve le Royaume et sa Justice. Voilà un des premiers piliers qui peut nous aider dans notre quotidien.
Les personnes et non les structures
Ainsi, nous comprenons que ce qui importe ce sont davantage les personnes que les structures. Cette compréhension doit dépasser notre intelligence, elle doit descendre dans notre cœur. Il s’agit d’une grâce à demander chaque jour comme nous y invite François dans Evangelii Gaudium (n° 264). La fourberie n’est pas le chemin de l’Évangile. Sinon pourquoi les mages seraient-ils repartis par un autre chemin ? Si jamais cette attitude nous guette, si nous nous sentons menacés dans notre quelconque pouvoir il est toujours temps de choisir un autre chemin. La conversion nous est toujours offerte. Elle nous conduit à choisir la lumière de l’Évangile et non le chemin ténébreux de la manipulation, de la flatterie et de l’égocentrisme.
L’étoile du discernement
Dans l’exercice de nos responsabilités, demandons la grâce de discerner la lumière de l’étoile qui scintille dans notre monde. Cela réclame de nous un effort, une mise en route. Méditons ces mots du pape adressés à la Curie en décembre 2023 à ce propos : « Nous avons besoin de pratiquer le discernement spirituel, de scruter la volonté de Dieu, d’interroger les motions intérieures de notre cœur, puis d’évaluer les décisions à prendre et les choix à faire ». Ainsi, nous pouvons toujours changer de regard sur les choses, les événements, les personnes.
Cheminer vers le Christ
Prendre la route du Christ c’est avoir rendez-vous sous son étoile pour prendre la tenue de service. Si nous reconnaissons avoir été saisis par le Christ, si notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Dieu, cherchons à cheminer sur les routes du Christ. Elles sont davantage des chemins herbeux, glaiseux, escarpés que de larges autoroutes. Pour autant, elles permettent de contempler la création, de laisser le Christ nous rejoindre et, à notre cœur de ressembler davantage au cœur du Christ.
Que la grâce de Dieu nous donne de consentir, tout au long de cette année 2024, à ce rendez-vous sous l’étoile qu’il nous donne. Nous pourrons ainsi, tels les mages, chanter la plus grande gloire de Dieu par et dans toute notre vie.