L’autorité de la parole de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, janvier 26th, 2024
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Ce 4ᵉ dimanche ordinaire nous faisons l’expérience de l’autorité de la parole de Jésus. Cette autorité dans l’enseignement surprend ses auditeurs à la synagogue. Elle est mise en parallèle avec celle des scribes. Ces hommes de lettres, de connaissance ne semblent pas atteindre, à la différence de Jésus, le cœur de leurs auditeurs. C’est peut-être là que réside l’autorité de sa parole. Elle est une parole qui fait signe, qui fait sens, et agit au plus profond des cœurs. Cette parole a du poids, car elle est autorisée par le Père.

L’autorité de la parole nous conduit vers la vie

Lorsque Jésus parle, il le fait toujours pour nous sauver, pour nous conduire vers la vie. L’esprit impur qui hante l’homme tourmenté de l’Évangile ne s’y trompe pas. Jésus est bien venu perdre cet esprit. Il veut éloigner de nous tout ce qui peut nous conduire à notre perte, à un quelconque tourment.

La parole de Dieu nous libère

Au-delà de cette consolation, de cette pleine assurance, entendons vraiment cette notion d’autorité dans ce que dit Jésus. C’est une parole à laquelle nous ne pouvons que répondre avec vigueur et foi. Elle n’est pas là pour nous enfermer, nous manipuler, mais nous libérer. Cette libération doit être aussi pour nous une invitation à entrer dans une contemplation de la parole. Nous ne devons pas faire de cette autorité une voie pour enfermer les autres dans une liste de prescriptions, d’interdits ou de soumissions.

Une autorité bienfaitrice

L’autorité de la parole de Jésus nous conduit vers des « prés d’herbe fraîche » comme nous le disons dans le psaume 22. Ce lieu de repos n’est pas là pour nous laisser bercer par la vie, tranquillement. Au contraire, c’est pour mieux reprendre des forces et partir sur les routes des femmes et des hommes de ce temps et devenir témoins de la tendresse de Dieu.

User de discernement

Même si notre vie nous pousse à annoncer l’autorité de la parole à temps et à contre temps, il faut le faire avec discernement, tact et mesure. Ainsi Jésus fait taire l’esprit car ce n’est pas encore le moment pour révéler sa mission. Il y a bien un temps pour tout et pour chaque chose. Jésus prépare les cœurs à le recevoir comme Fils de Dieu et cela prend inévitablement du temps.

Apprendre la patience

Nous le voyons bien dans notre parcours de vie et de foi. Tout n’est pas évident tout de suite. L’évidence n’est pas évidente et nous avons besoin, comme Paul, de temps pour que la grâce infuse et dessille les écailles de nos yeux. C’est important dans la mission, dans le cours du temps de savoir se poser et laisser les choses importantes s’installer. Notre tendance naturelle nous pousse à vouloir tout et tout de suite. Notre patience n’a pour limite que notre impatience.

Autorité et créativité

Pourtant, nous le savons, il faut du temps pour faire un chef-d’œuvre, pour donner naissance à la créativité qui fait autorité. C’est le message de Jésus de ce dimanche : patience, le temps n’est pas pleinement venu de vous révéler qui je suis. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’œuvrer et de guérir. Sa parole rejoint non seulement le cœur de ses contemporains, mais aussi leur corps. Son autorité conduit à la fragilité et à la perte de ceux qui nuisent à la santé du corps. C’est important de prendre conscience de cette réalité.

Laissons-nous à Dieu le soin d’exercer son autorité ?

Dans les corps que nous fréquentons, surtout en Église, laissons-nous la Parole de Dieu prendre toute sa place ? Avons-nous l’audace de lui laisser l’autorité et la préséance ou bien voulons-nous parler à la place de Dieu comme l’esprit impur ? Avec cette question, nous pouvons penser aux travaux du Synode sur la synodalité mis en place par le pape. C’est vraiment une convocation à laisser l’autorité de la parole, celle-là même du Christ, circuler dans l’Église. Il vient nous rappeler que chacun de nous a reçu l’Esprit saint qui lui apporte la révélation de l’amour du Père.

Au service du corps entier

Ainsi, nous saisissons davantage que chacun est légitime pour participer à la croissance du corps entier. Ainsi, nous entrons dans cette prise de conscience que nous sommes tous et toutes au service de la croissance du corps entier. C’est une conviction qui vient de l’Esprit saint que nous avons reçu lors de notre baptême. Laissons donc cet Esprit infuser nos cœurs pour que nous laissions pleinement la parole se frayer une place en nos vies, avec toute l’autorité du Père.

L’autorité du prophète

Cette parole qui n’est autre que le Fils est ce prophète dont nous parle la première lecture. Il est cet homme qui a autorité pour parler de la part de Dieu, parce que Dieu met en lui sa parole. Vraiment, n’oublions pas cette réalité et demandons la grâce d’être vraiment enraciné dans cet amour de la parole. Pour cela, ouvrons nos cœurs au souffle de l’Esprit pour être pleinement disponible et accueillir cette Parole.

Service et disponibilité

Paul, d’ailleurs, dans la seconde lecture, nous invite à la disponibilité intérieure. Il ne nous encourage pas à quitter nos attaches familiales et affectives pour suivre le Christ. Ce que l’apôtre des Nations nous encourage à faire c’est à mettre le Christ en premier dans nos vies. Suivre le Fils de Dieu est ce qui peut irriguer le reste de notre vie. Si nous ne faisons pas de place dans nos vies, dans nos cœurs à cette parole d’autorité, qui suscite l’écoute, nous oublions l’essentiel. Il ne s’agit pas de tout quitter pour Dieu. Tous ne sont pas appelés à une vie de ce type. Il s’agit de mettre dans nos vies, ce « davantage » qui nous invite à faire un pas de plus pour être mieux libres. Ainsi, nous pourrons être « attachés au Seigneur sans partage ».

Ne rien préférer au Christ

Ce n’est pas évident, de vivre cette préférence, car tout nous pousse à ne pas mettre en premier le Christ au cœur de notre vie. S’arrêter à cette évidence équivaut à baisser les bras, à ne pas prendre part à la mission du Christ. Aussi, il nous faut, bien sûr, compter sur la grâce de la méditation de la parole, mais aussi sur celle de la prière. Dans ce cœur à cœur, dans ce face-à-face amical, quasi amoureux, entre Dieu et nous recevons, à l’intime de notre être profond, la force de l’Amour de Dieu. C’est elle qui nous fait d’abord compter sur Dieu pour nous mettre pleinement à l’action.

Faisons confiance à l’autorité de la parole de Dieu pour guider nos pas sur un service encore plus grand de nos contemporains.