27e dimanche du temps ordinaire : Surmonter la « sclérose du coeur »


Méditations au coeur du monde / vendredi, octobre 4th, 2024
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Ce 27e dimanche du temps ordinaire, nous sommes invités à méditer sur notre « sclérose du coeur  » qui entrave la qualité de nos liens. Nous rencontrons, ce dimanche, des pharisiens qui veulent « mettre à l’épreuve » Jésus (Mc 10, 2). Quelle idée saugrenue ont-ils de vouloir « mettre à l’épreuve » Jésus ?

Reconnaître notre « sclérose du coeur  »

Nous pouvons aussi nous interroger sur nos manières d’être en lien les uns avec les autres. N’avons-nous pas, nous aussi, cette « sclérose du cœur » qui touche les pharisiens ? Sommes-nous réellement disponibles pour rencontrer l’autre comme il est ? Souvent – trop souvent peut-être – il nous arrive de juger. Nous aimons enfermer l’autre dans des certitudes, dans des cases, dans des images. Nous avons du mal à l’accueillir comme il est et pour ce qu’il est. Nous cherchons davantage ce qui nous rassure dans notre rencontre avec les autres que ce qui nous questionne.

Accueillir dans la simplicité

Cette « sclérose du cœur » nous empêche d’accueillir l’autre dans la simplicité de sa différence, dans la beauté de sa singularité. Pourtant, notre baptême, notre foi en Dieu – Père, Fils, Esprit Saint – nous conduit à être davantage ferment de fraternité, promesse de fécondité apostolique au cœur du monde. Mais reconnaissons que cela nous est bien difficile. L’autre peut nous agacer car il ne fonctionne pas comme nous. C’est une évidence contre laquelle nous avons à nous battre.

S’attacher au sens plus qu’aux normes

Jésus ne s’agace pas du comportement des pharisiens pour ce qu’ils sont, mais parce qu’ils font fausse route. Ils cherchent à diviser, à mettre les autres dans des cases. Ils voient les comportements humains comme une suite de choses qui se régissent à l’aide d’un code. Bien sûr qu’il faut des règles pour vivre en société, mais elles doivent être au service du sens et de l’égalité.

Dépister la « sclérose du coeur  »

Cette « sclérose du cœur » qui nous guette tous, ce virus qui fait de nos cœurs des cœurs de pierre, entraîne des phénomènes de cour. Il n’est plus question alors de vivre en frères et sœurs les uns avec les autres, mais de vivre en vase clos. Cette autoréférentialité est un vrai risque. Nos affinités, nos amitiés ne sont pas en cause. D’ailleurs, il est bon de se retrouver avec ceux que nous aimons. Mais cela ne doit pas nous enfermer. Ces profondes amitiés, l’amour qui nous lie de manière particulière, doivent nous déporter. C’est une invitation à aller en eaux profondes, à nous aventurer sur le chemin de la mission.

L’accueil, un principe intangible

Certes, l’autre est un risque, mais c’est un chemin de croissance. À Marie-Madeleine, le Christ a dit : « Va vers mes frères. » À nous aussi d’entendre cet appel du Christ à « aller ». Jésus n’a jamais rejeté personne. Il y avait le collège des 12, les 72 disciples et la foule qui l’accompagnaient. Tous étaient autour de Lui pour se laisser enseigner et donner du bon fruit. Il y a une diversité de manières d’exercer la mission du Christ. Pour autant, elle doit nous conduire sur le chemin de l’autre pour devenir davantage des femmes et des hommes pour les autres.

Que mon cœur ressemble au tien pour lutter contre la « sclérose du coeur  »

Aussi, il nous faut lutter de toutes nos forces, et avec l’aide de la grâce, contre cette « sclérose du cœur » qui nous guette. Un des moyens les plus importants est la prière. Nous pouvons demander au Seigneur, dans un cœur à cœur, de nous laisser convertir, de le laisser entrer dans notre cœur pour qu’il devienne davantage un cœur de chair. Aussi, nous pouvons dire cette petite prière que le pape François affectionne : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. » C’est une prière toute simple que nous pouvons répéter sur le chemin de l’école, du travail, du sport…

La prière est un chemin d’action

Ainsi, nous pourrons ressentir notre cœur s’ouvrir au cœur même de ce que nous sommes, tels les bras que le Christ nous tend largement. La prière est ce qui nous conduit à l’action, car elle nous fait sentir la proximité de Dieu. Elle nous enracine dans les sentiments du Christ et nous conduit à œuvrer pour la joie de Dieu. Mais il nous faut être patients. Le temps de Dieu n’est pas notre temps. De plus, la conversion est quelque chose de lent, il est nécessaire que la grâce de Dieu vienne infuser en nous.

Nous laisser transformer par le Christ

Nous qui sommes toujours pressés, apprenons du Seigneur le temps de nous laisser rencontrer par Lui. Ainsi, à son exemple, nous pourrons prendre le temps de la rencontre. Il faut du temps pour faire un chef-d’œuvre et cela, il nous faut aussi du temps pour le comprendre. Rencontrer le Christ pour se laisser transformer par Lui afin d’annoncer au monde ses merveilles, voici ce qu’il nous demande.

Contemplons la simplicité des enfants

Mais une fois encore, nous résistons, nous mettons des barrières comme les disciples avec l’enfant qui voulait voir Jésus. Ne nous transformons pas en douaniers, en censeurs. N’érigeons pas des barrières, des règles de permis/défendu avec ceux qui désirent rencontrer le Christ. Les routes qui y mènent sont nombreuses et nous ne les connaissons pas toutes. Laissons libre la route qui conduit au Christ, tels les enfants qui jouent et inventent leur monde. Regardons-les et contemplons-les agir. Ils nous disent quelque chose de la simplicité et de la sagesse de Dieu.

Appelés à la liberté et à la légèreté

C’est à cela que le Christ veut nous conduire dans cette seconde partie de l’Évangile de ce 27e dimanche du temps ordinaire. Il désire que nous nous laissions conduire par la spontanéité des enfants. N’oublions pas que nous avons été des enfants et que nous sommes surtout les enfants d’un même Père. Oui, nous, les adultes, avons des responsabilités, des factures à payer… Mais nous ne devons pas oublier que nous sommes invités à exercer notre liberté, notre légèreté d’enfant de Dieu. Nous pouvons déposer tout ce qui nous préoccupe au pied du Seigneur pour qu’il le transforme en source d’abondante joie.

S’offrir au Christ pour surmonter la « sclérose du coeur  »

Dans cette offrande de ce que nous sommes, de ce que nous portons, nous sommes conduits à nous décentrer de nous-mêmes et à nous centrer davantage sur le Christ. C’est dans ce lien intime avec Lui que nous pourrons porter du fruit en son nom et pour sa Gloire et le service de nos frères et sœurs. Alors, tout au long de cette semaine, tâchons de retrouver notre cœur d’enfant. Cela nous donnera de lutter contre cette « sclérose du coeur » qui enlaidit notre monde.