Chercher davantage la richesse de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, octobre 11th, 2024
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Dans les textes de ce 28e dimanche ordinaire, il est question de richesse et d’entrer dans le Royaume de Dieu. Nous pourrions rapidement faire le raccourci que Dieu n’aime pas la richesse et privilégie les pauvres. Ce serait avoir une lecture politique de la Parole de Dieu. Ce qui est important, pour suivre le Christ, ce n’est pas la grosseur de notre compte en banque. L’essentiel pour lui n’est pas là.

Notre vraie richesse : suivre la route du Christ

Ce qui importe, c’est notre désir de prendre la suite du Christ, de découvrir qu’il se dit et se donne au cœur du monde. Ainsi, ce qui est plus important que la richesse ou la pauvreté, c’est la générosité de notre cœur. Sommes-nous centrés sur nous-mêmes ou avons-nous le désir de faire de la place à l’autre dans notre vie ? Là est le cœur de la vie chrétienne.

Disponibilité et richesse

Car, pour rencontrer le Christ, il faut être disponible, accepter que la vie, que les autres nous débordent. C’est la générosité, la curiosité dans les relations humaines qui font la richesse d’une vie. Même si le confort matériel ne doit pas être négligé. Mais n’en faisons pas un critère moral, une norme qui définirait notre rapport à la foi, notre lien au Christ. Ce que nous possédons ne doit pas nous posséder. Nous avons à en user de manière à ce que cela ne nous aliène pas, ne nous coupe pas les uns des autres, ni de Dieu.

Au-delà des commandements

Ainsi, les commandements connus par l’homme riche de l’Évangile de ce dimanche ne sont pas suffisants pour suivre le Christ. Ils sont nécessaires, car ils donnent un cadre pour vivre ensemble, mais ne garantissent pas que nous sommes sur le chemin qui conduit au Christ. Certes, ce que réclame Jésus à cet homme est difficile : « Tout vendre et le donner aux pauvres. » Nous ne sommes pas tous François d’Assise et nous tenons à nos biens. Toutefois, il n’est pas demandé à cette personne de quitter sa richesse au profit des pauvres pour rien, mais bien pour suivre le Christ. Là est la clef de cette parole de l’Évangile. Le Christ invite cet homme à le suivre en laissant derrière lui ce qui l’entrave.

Libres et pauvres pour suivre le Christ

Aussi, prenons le temps de nous interroger sur ce qui nous empêche de suivre le Christ de plus près. Il y a sans doute des richesses que nous avons du mal à laisser derrière nous. À nous d’y prêter attention pour regarder de quelles manières elles sont un obstacle à notre désir. C’est ce dernier qui doit orienter notre vie. Aussi, nous devons le cultiver, l’entretenir et le présenter au Christ, telle une offrande, pour que ce désir devienne une vraie richesse en vue de la construction du Royaume de Dieu. Parce que c’est bien cela qui est bien plus important que les obstacles sur le parcours. Si nous désirons suivre le Christ, c’est pour bâtir le Royaume de Dieu ici et maintenant. C’est ce que le Christ demande dans cet évangile à l’homme riche et c’est aussi ce qu’il nous demande.

La richesse de l’Amour de Dieu

Pour autant, et nous le constatons aisément dans la suite du texte, ce n’est pas une aventure aisée. Les paroles de Jésus nous en font faire l’amer constat. Mais – et cela est peut-être important – il nous faut lâcher notre volonté propre pour rejoindre celle du Seigneur. Ce qui importe, c’est de nous situer sous le regard de la grâce, de ce don que le Seigneur nous donne pour mieux l’aimer et le suivre. Ainsi, petit à petit, nous nous dessaisirons de notre volonté de tout contrôler, de tout
maîtriser, de tout avoir.

Contemplation et action

Bien sûr que nous devons conduire notre vie et ne pas attendre, sans agir, que le Seigneur nous donne de quoi subsister. L’action n’est pas contraire à la contemplation. Mais elle doit être véritablement orientée vers la croissance du Royaume, vers la construction de relations plus vraies. C’est là la vraie richesse à laquelle le Seigneur nous appelle.

La richesse de bâtir l’Église, peuple de Dieu

Il s’agit, pour nous, de construire une communauté de disciples, frères et sœurs, amis dans le Seigneur. Il nous appelle à une pauvreté de cœur, comme nous le rappelle le verset de l’Évangile de ce dimanche. Cette disponibilité intérieure nous permet d’être davantage attentifs à ce qui germe dans ce monde et à devenir davantage serviteurs de la réconciliation.

Comprendre l’Alliance

Aussi, il nous faut prêter l’oreille de notre cœur à la voix de Dieu. Sa présence au cœur du monde et sa Parole nous donnent de mieux comprendre son Alliance. Il est ainsi important d’être attentifs à ces lieux qui nous disent la richesse de l’Amour de Dieu. Car c’est elle que nous avons à rechercher plutôt que les coffres pleins d’or ou les greniers pleins de blé. Cette réconciliation que nous recherchons dans et par toute notre vie est à la source de l’alliance nouvelle et éternelle.

La richesse de la tendresse de Dieu

Le Christ est venu nous faire découvrir la tendresse de Dieu pour que nous soyons un seul peuple qui travaille à la fraternité, à la sororité. Être en lien les uns avec les autres, chercher l’unité dans la diversité est une richesse qui est essentielle à cultiver. Aussi, dans cette mission qui nous fait devenir des dispensateurs de l’Amour de Dieu, nous avons besoin de discernement. Il nous est utile de bien prendre en compte les puissances de vie, les puissances de mort qui nous travaillent. Elles nous font comprendre ce qu’il faut abandonner si nous voulons suivre le Christ.

Demander la grâce du discernement

Cette grâce du discernement que nous demandons est véritablement une « richesse incalculable », comme nous dit le livre de la Sagesse. C’est un bien spirituel qui est indispensable pour partir à la rencontre de l’autre et témoigner de la tendresse de son amour. Ainsi, nous avons vraiment besoin d’apprendre ce discernement pour avancer ensemble sur la route du Christ qui nous mène aux femmes et aux hommes de ce temps. Il nous donne aussi de rencontrer des frères et sœurs sur notre chemin avec lesquels nous partageons nos joies, nos peines, nos souffrances… Ces partages sont de vraies richesses et nous donnent de contempler, dans l’autre, ce visage du Christ qui nous aime avec tendresse.

Un monde en 3B

Alors, tâchons de travailler à construire des ponts les uns avec les autres et à chercher ce qui nous conduit davantage à servir les uns les autres pour bâtir un monde où le bien, le beau et le bon aient pleinement leur part. Que la richesse de l’Amour de Dieu nous aide sur ce chemin de croissance humaine et spirituelle.