Comme Élisabeth, discerner et tressaillir d’allégresse


Méditations au coeur du monde / jeudi, décembre 19th, 2024
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Dernière modification 3 mois by Chrétien en ce temps

Nous voici déjà au 4e dimanche de l’Avent. Noël est dans trois jours. Nous avons l’impression d’être comme Marie, dans l’Évangile de ce dimanche, qui se hâte chez sa cousine Élisabeth. Le temps nous presse de retrouver les nôtres et sans nul doute de prendre le temps de célébrer la Nativité du Seigneur.

L’empressement de Marie et la joie d’Élisabeth

Qu’il est beau, cet empressement de Marie ! Qu’il est beau, ce tressaillement de Jean-Baptiste dans le sein de sa mère ! Ainsi, la connaissance de Dieu devrait nous prendre tout entiers, nous atteindre jusqu’aux entrailles pour que nous sachions lui faire une demeure.

Faire en nous une place à Dieu

Durant l’Avent, nous avons sans doute chanté « Aube nouvelle » et son refrain entraînant « Il faut préparer la route au Seigneur ». Il est donc important de disposer nos cœurs à la rencontre du Seigneur. Pour cela, il est important que nous sachions laisser la première place à Dieu. C’est ce mouvement que Jean-Baptiste n’a cessé de vouloir impulser, comme nous l’avons vu la semaine dernière. La première place est bien à Dieu afin qu’il règne sur notre cœur et enveloppe nos vies de sa douce miséricorde.

Laisser Dieu nous rejoindre

Il est encore temps de préparer ces cœurs à la rencontre du Sauveur. Marie est un bel exemple de cette disponibilité, elle qui a fait place, en son corps, à cet enfant qui va naître. Mais n’oublions pas non plus Joseph, dont nous avons médité l’annonciation mercredi dernier. Lui aussi a dû faire un chemin intérieur pour accueillir le Christ, son Fils et le Fils de Dieu. Son songe, qui lui a donné d’accepter que Marie soit la mère du Seigneur, a dû être un combat. Lui, l’homme juste, a accompagné ce chemin intérieur proposé par l’Ange. Il a eu cette grâce d’être invité, comme Marie et tant d’autres, à ne pas craindre d’être approché par Dieu.

À Noël, Dieu s’approche et se fait proche de nous

Lorsque nous disons que Dieu vient à Noël, nous devrions dire, plus exactement, que Dieu s’approche. Il se fait proche de nous dans la discrétion, à l’image de Joseph tout au long des Évangiles. Nous nous trouvons alors dans un double mouvement. Le premier, à l’image de Joseph, est caractérisé par sa discrétion et la tendresse que Dieu lui manifeste Le second est ce zèle empressé dans l’annonce qui s’établit en Marie et le frémissement de Jean-Baptiste. Peut-être est-ce là un signe de l’agir qui doit habiter tout disciple du Christ. Car, même si l’annonce de la Nativité a réjoui le chœur des anges, elle eut lieu dans la discrétion d’une étable.

La joie d’Élisabeth

Pourtant, l’annonce de la Bonne Nouvelle ne laisse pas indifférents ceux et celles qui l’accueillent. Regardons comment Élisabeth se réjouit lorsqu’elle reconnaît le Christ dans le cœur de Marie. Cela peut nous aider dans notre travail de discernement de la présence de Dieu au cœur de nos vies, aux carrefours du monde.

Découvrir la joie de Dieu

Lorsque nous sommes ajustés à cette proximité de Dieu, une joie profonde nous rejoint. Pour autant, cette joie n’est pas l’exubérance ou ce bonheur facile que nous promettent des campagnes publicitaires. La joie de Dieu, c’est cette assurance de sa présence discrète, humble, confiante qui vient poser sa main sur l’épaule. C’est ce souffle d’un commencement de fin d’une brise légère du livre des Rois (1 R 19, 12).

Relire nos vies pour trouver la joie de Dieu

C’est donc cette joie de Dieu que Jean-Baptiste a discernée lors de cette Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth. Nous, nous n’avons pas fait cette expérience sensible ; pourtant, nous pouvons prendre le temps de relire nos vies pour y chercher cette joie de Dieu. Dans les déserts de notre monde où Dieu veut faire jaillir sa voix, ne l’avons-nous pas déjà entendue ? Notre cœur n’a-t-il pas tressailli de joie et d’allégresse grâce à un événement, une occasion même ordinaire ?

Comme Élisabeth, faire l’expérience de la proximité de Dieu

Oui, Dieu, tout au long de notre vie, de notre pèlerinage sur terre, se fait proche de nous. Pour le découvrir, il faut vraiment lui faire de la place et abandonner nos images d’un Dieu qui se révèle dans le tonnerre et le grondement.

Ressentir le souffle de l’Amour de Dieu

C’est le souffle du baiser, cette voix de l’Esprit, source de l’Amour de Dieu qui parcourt nos routes et nos vies humaines. Voilà l’élan qui nous donne la force d’aller porter la joie de Dieu dans une discrète présence à l’autre.

Contempler la Visitation pour vivre avec le Christ

Prenons vraiment le temps de contempler cette page d’Évangile. L’empressement de Marie, la joie d’Élisabeth, la reconnaissance du Sauveur sont comme le résumé de ce chemin d’Avent sur lequel nous sommes. Un chemin qui nous fait aller à la rencontre d’un nouveau-né couché dans une mangeoire. Ainsi, le mystère de notre foi nous remplit de zèle, de dynamisme et d’empressement pour célébrer un Dieu qui, pour nous rejoindre, se fait tout petit et vulnérable.

La beauté de l’humanité aimée de Dieu

Comme Élisabeth, nous pouvons proclamer avec conviction que le fruit des entrailles est béni. Dieu vient dire du bien de nous, de l’humanité, car il vient l’habiter, notre humanité. Même si elle est loin d’être parfaite, que son cœur est malade et compliqué, cette humanité est belle. Cette beauté naît de la volonté de Dieu de l’avoir désirée et recréée par la naissance et la résurrection du Christ. Il vient rejoindre notre humanité pour la sauver, car il est fidèle à sa promesse de conduire les femmes et les hommes au-delà de leur enfermement, de leur étroitesse, de leur égoïsme.

Se retrouver dans le cœur du Christ

Dieu vient à notre rencontre, il se propose de nous conduire vers des chemins de paix et d’espérance, mais pas contre notre gré. Pour autant, tous, sans exception, nous sommes concernés par cette promesse de nous retrouver dans le cœur du Christ. Il est ce lieu où nous pouvons connaître et surtout faire l’expérience de la puissance de l’Amour de Dieu. Si nous nous greffons à son cœur, nous pourrons alors l’entendre battre au rythme du fol amour de Dieu.

À la suite d’Élisabeth et des proches de Jésus

C’est sans doute cela qui a fait tressaillir Jean-Baptiste dans le ventre de sa mère et lui faire proclamer les louanges de Dieu. Alors, nous qui sommes pressés d’arriver à Noël pour célébrer la Nativité, mais aussi retrouver nos proches pour la fête, apprenons, comme Marie, Joseph, Élisabeth (et aussi Zacharie) et Jean-Baptiste, à discerner les mouvements que Jésus fait dans nos vies. Par ce discernement joyeux et attentif, nous pourrons recevoir la grâce d’aller témoigner aux carrefours du monde de la joie de connaître le Seigneur.