Aujourd’hui, nous célébrons le baptême du Seigneur, marquant également la fin du temps de Noël. À partir de lundi, nous entrerons dans le temps ordinaire. Cela nous permet de comprendre que le baptême, qu’il soit celui de Jésus ou le nôtre, fait partie intégrante de notre quotidien. Le baptême représente le début de notre mission en tant que témoins de l’amour de Dieu. Les paroles de Dieu qui concluent l’Évangile de ce dimanche nous en révèlent toute la profondeur : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Cette déclaration, bien que prononcée par le Père à Jésus, s’adresse également à nous tous, baptisés.
Le baptême : un chemin d’espérance
La joie et l’amour de Dieu sont destinés à chacun, sans distinction entre les baptisés et les autres. Ce sacrement ne nous intègre pas dans un club exclusif et ne nous rend pas meilleurs que les autres. Toutefois, il représente un engagement qui nous appelle à suivre le chemin de Jésus. Nous sommes ainsi immergés dans sa vie pour témoigner de la vitalité du don de l’Esprit saint. Cette force, que nous avons reçue le jour de notre baptême, est essentielle à notre vie quotidienne. C’est le même baptême qui nous unit, et nous devons vivre pleinement notre identité d’enfants de Dieu.
Notre baptême et celui de Jésus
Il est donc crucial de célébrer l’anniversaire de notre baptême et de vivre pleinement la fête en l’honneur de celui de Jésus. C’est l’occasion d’entendre de nouveau que nous avons de la valeur aux yeux de Dieu. Écoutons également sa voix qui nous invite à prendre la route avec Jésus, à le suivre de plus près dans notre quotidien. Cette manière d’être et de proclamer le Christ dans notre vie est unique à chacun d’entre nous.
Accepter la diversité
La diversité est au cœur de l’Église. Jean-Baptiste, les apôtres, les femmes qui suivaient Jésus, et le peuple qui se rassemblait autour de Jean-Baptiste, tous étaient différents. Pourtant, leur cœur brûlait d’un désir commun : avancer, chacun à sa manière, vers l’Amour du Père, en suivant le Christ.
C’est cela qui compte et qui peut nous aider à surmonter nos différences. Au lieu de construire des barrières entre nous, entre disciples, qui vivent leur foi de manières différentes, concentrons-nous sur la manière d’agir de Jésus. Son approche n’est pas un nivellement par le bas, mais une présence aimante. C’est ainsi que Jésus a vécu, et c’est ce qu’il nous demande de faire, tels que nous sommes. Cependant, en tant qu’êtres humains souvent limités dans notre capacité à aimer, Jésus nous a donné la force de l’Esprit pour que, dans les détours de notre vie, nous puissions trouver le bon chemin.
Le baptême : un chemin de consolation
Cette consolation, que le prophète Ésaïe évoque dans la première lecture (Es 40,1), ne doit pas seulement être interprétée comme une expression de la tendresse du Père, mais comme une invitation à entrer dans la paix que Dieu nous offre. Cette paix nous aide à avancer sur les chemins parfois sinueux de notre vie, en étant certains de la présence aimante du Christ. Cette certitude doit nous conduire à confesser notre foi en Dieu. Peut-être pas sur une haute montagne, comme Ésaïe nous y invite, mais il est essentiel de témoigner de la consolation et de la présence de Dieu. Même au milieu des incertitudes de la vie, Dieu est présent au cœur du monde.
Soyons le changement dans ce monde
Cependant, c’est à nous de lui permettre de siéger dans notre cœur afin que nous portions son amour à travers nos actions et notre existence. C’est par nous que le changement que Dieu souhaite pour le monde se produira. Ainsi, nous deviendrons ce « peuple ardent à faire le bien » dont Paul parle dans la seconde lecture (Tt 2,14).
Devenir témoins de l’espérance
Faire le bien ne consiste pas seulement à agir, bien que cela soit important. Il s’agit surtout de témoigner de l’espérance que Dieu nous offre chaque jour. Cela exige de l’agilité et de la perspicacité, car nous pouvons facilement sombrer dans le désespoir. Mais si nous faisons réellement confiance à Dieu, en nous enracinant dans son appel, nous saurons vivre cette espérance.
Elle nous permet de tenir debout et de nous relever. Comme dans le baptême, nous sommes plongés littéralement dans l’eau, puis nous en ressortons.
Le baptême : chemin de résurrection
Ce mouvement illustre parfaitement l’espérance. En suivant le Christ, nous ne devons pas nous résigner. Nous choisissons de résister et de renoncer au mal, comme nous nous y engageons lors du baptême. C’est refuser la facilité, la fatalité, et tous ces « à quoi bon » qui nous tentent. Ainsi, nous devons véritablement « espérer contre toute espérance » (Rm 4,18) et continuer à avancer sur le chemin de Dieu à la recherche de la véritable joie.
Découvrir la joie de Dieu
Cette joie est celle qui nous mène à l’émerveillement devant l’Amour de Dieu. La joie que Dieu exprime à son Fils le jour de son baptême par Jean doit aussi nous habiter et nous inciter à témoigner aux carrefours du monde. Garder cette joie pour nous-mêmes risquerait de mener à la stérilité. Si nous voulons que l’Amour de Dieu transforme le monde, il est donc crucial que notre joie rayonne. Toutefois, nous devons bien comprendre cette joie et cette espérance qui nous enracinent dans l’Amour de Dieu. Elles relèvent véritablement de la foi, de cette conviction intime et profonde qui découle d’une relation personnelle avec Dieu. Sinon, nous risquons de tomber dans une logique de paroles magiques, de méthodes de développement personnel, plutôt que dans une véritable foi.
Nourrir notre expérience de Dieu
C’est dans une relation personnelle avec Dieu que nous pouvons croître dans l’amour et l’espérance. Cette relation se nourrit de la prière, de cette conversation intime entre Dieu et nous, mais aussi de notre rencontre avec les femmes et les hommes de ce temps. Dans cette prière continuelle, nous nous offrons à Dieu pour mieux nous recevoir de lui. C’est ainsi que notre vie devient véritablement féconde.
Prions les uns avec les autres pour entrer davantage dans l’intimité de Dieu. Que la fréquentation de sa Parole, la célébration des sacrements et le partage fraternel déploient en nous l’abondance des fruits semés lors de la célébration de notre baptême.