Marcher à la suite du Christ malgré tout


Méditations au coeur du monde / samedi, février 22nd, 2025
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Dernière modification 2 semaines by Chrétien en ce temps

Ce 7ᵉ dimanche ordinaire nous présente l’absolu de celui qui désire marcher à la suite du Christ. Il s’agit de servir à l’image de la prière scoute. Elle nous demande de chercher seulement ce qui conduit à faire la volonté du Père. Nous retrouvons cette dynamique dans le « Principe et Fondement » des Exercices Spirituels. Il nous propose de chercher uniquement ce qui permet de louer, servir et respecter Dieu. Ces trois verbes devraient conduire notre vie chrétienne sans que nous nous pensions supérieurs les uns aux autres. C’est donc dans une attitude de respect mutuel, d’humilité et de discernement constant que nous place la Parole de Dieu. Ainsi, les paroles de Jésus dans l’Évangile de ce 7ᵉ dimanche ordinaire nous apparaissent évidentes. Pourtant, entre ces mots et notre pratique, il faut bien avouer qu’il y a une sorte de mur, de fossé qui nous semble, souvent, infranchissable.

Marcher à la suite du Christ humblement

Nous avons tous et toutes besoin de reconnaissance, de savoir que nous sommes utiles. Ce qu’il faut bien saisir, c’est que nous dépendons les uns des autres. Nous sommes des serviteurs ordinaires appelés à annoncer le Royaume et sa justice en plein monde. Mais comment vivons-nous de cet appel, de cette vocation issue de notre baptême ?

Porter notre regard sur le Christ

Nous nous situons souvent en concurrence les uns avec les autres, nous avons du mal à vivre de cette charité, de cette miséricorde qui coule du cœur du Christ. Peut-être qu’il nous faut alors repartir de ce dernier. Il est la source et la boussole de notre mission. Nous pouvons, pour avancer avec un cœur plus large et une générosité plus grande, porter notre regard sur le Christ.

Marcher et méditer avec le Christ

Prenons donc le temps de marcher à la suite du Christ en méditant sur sa vie telle que nous la présentent les Évangiles. Soyons attentifs à l’attitude du Christ avec ceux qu’Il rencontre au fil de sa vie publique. Regardons avec les yeux du cœur, aidés de la grâce de Dieu, comment il aime, envoie, guérit… À chaque fois, ce n’est pas pour Lui, pour être aimé, apprécié qu’il agit. Jésus n’est pas un homme politique, sans cesse en campagne électorale. Sa présence, son regard, ses paroles parfois vives n’ont qu’un seul but : montrer par sa vie qu’Il est la voie qui conduit vers le Père.

Amis dans le Seigneur

Ainsi, marcher à la suite du Christ, c’est chercher ce qui peut nous conduire davantage à devenir et demeurer des amis dans le Seigneur, frères/sœurs du Christ, enfants d’un même Père. Cette proximité, cette filiation avec Dieu existe au cœur même de notre diversité. Certes, le Peuple de Dieu est un, mais il n’est pas uniforme. Pour autant, il est important de garder au cœur l’essentiel, qui est de marcher à la suite du Christ humble et pauvre pour être des serviteurs de sa mission.

Annoncer le Christ

Donc, souvenons-nous que ce n’est pas nous que nous annonçons. C’est celui avec lequel nous choisissons de prendre la route, même si parfois nous nous égarons. Cette marche à la suite du Christ n’est pas une question de volonté, mais de désir. C’est-à-dire que nous avons à accepter l’invitation du Christ à entrer dans notre vie. Consentir à vivre et marcher avec le Christ, ce n’est pas être parfait, certain de ne pas nous égarer sur notre chemin d’humanité. Au contraire, c’est accepter et reconnaître qu’Il est le but de la route, mais que cette dernière n’est pas forcément sans aspérités. D’ailleurs, c’est peut-être dans ces dernières que nous pouvons (re)trouver le chemin de Dieu. Comme saint Paul, nous savons que la force de Dieu se déploie dans nos faiblesses (2 Co 12, 9). Nos fragilités ne sont pas à accueillir comme une sorte de défaut de conception pour que brille le créateur, mais plutôt comme une sorte de bienheureuse usure du cours de la vie.

Ainsi, replongeons-nous dans l’Amour créateur du Dieu et Père de Jésus-Christ. Nous serons alors renouvelés par son Souffle de vie qui nous donne de tenir dans l’espérance et de nous relever pour continuer à marcher à la suite du Christ.

Mettre une garde sur notre cœur

Mais même s’il nous faut compter sur la grâce et l’amour de Dieu, nous pouvons – nous devons même – être le gardien de notre cœur. Tant de fois nous nous laissons aller à la facilité de la médisance, du mépris.

Marcher avec le Christ entre frères

Les relations humaines sont difficiles et, même si le Christ nous appelle à la fraternité universelle, nous nous sentons plus proches de certains que d’autres. Même si cela est naturel, nous pouvons essayer de regarder ce qui peut être sauvé – à nos yeux – chez ces autres pour lesquels notre fraternité est la moins évidente.

5 % de bon

Souvenons-nous de ce que disait le fondateur du scoutisme, Baden-Powell : « Dans chaque être, vous pouvez trouver au moins 5 % de bon. » Alors, nous pouvons, nous qui cherchons à marcher à la suite du Christ, chercher ces 5 % de bon en chacun. Ainsi, nous pourrons peut-être découvrir qu’il y en a bien davantage. C’est une question de regard et de cœur, mais aussi de courage et de respect.

L’exemple de David et Saül

En cela, l’exemple que la première lecture nous offre peut nous aider. Il y a une rivalité entre David et Saül. David pourrait tuer aisément son rival, mais se refuse à cette fatalité. Le refus de David est justifié par la légitimité de Saül : il est celui que Dieu a choisi.

Nos mots peuvent tuer

Souvenons-nous que, parfois, nos mots, nos attitudes, nos silences même, sont plus mortels que la lance. Là, prenons conscience que, depuis l’avènement du Christ, nous sommes tous choisis par et pour son Amour. Alors, nous qui cherchons cette lumière et cette paix en marchant à la suite du Christ, laissons-nous rejoindre par le choix de David.

Dieu aime chacun et chacune avec passion

Toute personne est une histoire sacrée, œuvre de la volonté de Dieu et aimée follement par lui. Si nous permettons à la haine et au mépris de dominer notre cœur, quel témoignage crédible du Christ pourrons-nous offrir aux femmes et aux hommes de notre époque ?

Reconnaissant le malheureux élan de notre cœur qui nous échappe parfois, portons cette épreuve, cette épine dans notre chair, devant le Père. Lui qui est miséricorde, il saura nous conduire vers plus d’amour et de paix, tel que nous le présente le psaume 102 (103).