Dernière modification 4 jours by Chrétien en ce temps
Quelle joie d’entendre proclamer l’Exultet et l’acclamation de l’Alléluia dans cette nuit très sainte de Pâques ! Oui ! Ils sont finis les jours de la Passion, le carême est terminé. Nous entrons maintenant dans la resplendissante fête de Pâques.
Goûter à la joie de Pâques
Le Christ, ce soir, est sorti de la tombe et nous avec lui. Il nous entraîne vers l’espérance d’un avenir où les ténèbres ne nous retiennent plus captifs, où la lumière jaillit dans nos petitesses. La joie de Pâques dilate aussi nos cœurs blessés par notre difficulté à y accueillir la joie de Dieu.
Le feu et l’eau, signes de l’amour de Dieu
Le feu allumé au début de cette nuit sainte vient briller dans nos vies et les conduire dans la joie de Dieu. De même que cette eau, qui nous rappelle notre baptême, cette plongée dans l’Amour de Dieu, dans Sa joie, nous accueille dans la communauté de ses enfants.
Marcher à la suite du Christ
Durant ce temps de carême, qui se clôt aujourd’hui, nous avons cherché davantage à marcher à la suite de Jésus, à le suivre de plus près, pour le reconnaître en plein monde. Mais cette quête continue aujourd’hui encore. Elle n’est pas pour autant le mythe de Sisyphe, mais une invitation à toujours se laisser renouveler par la présence de Dieu qui se dit au cœur du monde.
Comme les disciples
Même les plus proches disciples, même ses intimes, ont rencontré des difficultés à reconnaître le Ressuscité. Alors, gardons confiance dans nos cheminements intérieurs et nos pérégrinations sur le chemin de ce monde : Dieu continue de se dire dans l’inouï de nos vies.
Joie de Pâques, joie de toute la terre
Laissons-nous rejoindre ce soir par cette dynamique de Dieu qui vient remplir la Terre de la joie pascale. Elle est d’abord spirituelle, c’est-à-dire de l’ordre du souffle qui nous donne d’aller toujours plus loin. Ce commencement d’une fin de silence que nous avons cherché à discerner tout au long de notre carême est cette vie de Dieu qui nous relève.
Marcher vers l’espérance
Ce soir, il entraîne nos cœurs du côté de la vie, de cette Espérance qui ne déçoit pas, car elle est plongée dans le fol amour de Dieu. Le souffle de Dieu est au cœur de ce monde, de ce temps, pour déplacer toutes ces certitudes qui nous rendent stériles.
À Pâques, renaître avec Dieu
Aujourd’hui, Dieu veut que nous renaissions avec Lui. Il vient transformer nos chemins lourds, difficiles, fatigants. Il vient nous dire de ne pas craindre de mettre notre confiance en Lui. C’est vraiment oser prendre Jésus pour maître et pour ami et le laisser nous conduire jour après jour sur des eaux tranquilles (psaume 23).
Repartir du Christ
Pour autant, cette compagnie de Jésus n’est pas l’assurance de jours tranquilles. Elle ne fait pas de nous des « chrétiens de canapés », comme l’a dit le pape François. Mais, c’est oser repartir de son amour, se laisser déplacer par le vent de l’Esprit et partir sans cesse sur les routes de notre humanité malgré fatigue et contradiction.
Vivre de la promesse de Dieu
La joie de Pâques, c’est l’ouverture d’une vie pleine de promesses, pleine d’inconnus pour découvrir combien l’Amour de Dieu peut transformer et féconder nos vies. Cet Amour nous est révélé par la Parole de Dieu et le pain partagés au cours de chaque Eucharistie, mais aussi aux carrefours du monde, dans le partage et l’échange quotidiens ordinaires.
Contempler les jardiniers de Dieu
C’est le jardinier du matin de Pâques à qui l’on demande où est Jésus. À nous d’être attentifs à tous ces jardiniers qui jalonnent nos rencontres, tous ces visages lumineux qui nous indiquent où est le Ressuscité dans nos vies. Ainsi, si nous sommes vigilants aux textes lus dans la célébration de cette sainte nuit pascale, nous comprenons que Dieu se dit dans l’histoire des hommes. Du jardin de la Genèse au jardin de la Résurrection, c’est une suite d’hommes et de femmes qui ont permis que son message soit proclamé jusqu’aux confins de la Terre. C’est bien cette lueur qui brille au cœur des nuits de notre monde et qui apporte la chaleur du fol amour de Dieu.
Dans la suite de Pâques, vivre en ressuscités
Prenons vraiment le temps de contempler les lueurs de Pâques. Dieu se dit dans ces aubes qui naissent, dans ce scintillement d’un amour qu’apporte la fraîche brise du matin. Cette joie de nous savoir aimés doit nous inviter à oser vivre en ressuscités. C’est d’abord prendre au sérieux la densité de notre existence, nos joies, nos peines, nos souffrances, et ensuite les relire à la lumière de la résurrection. Il s’agit de comprendre que la force de Dieu aura le dernier mot. Non comme une gomme qui vient effacer un croquis, mais plutôt comme l’accomplissement de notre désir de faire le bien au nom de Dieu.
Vivre dans le nom de Dieu
C’est dans ce même nom que nous avons reçu le baptême. Il nous donne la force et la grâce de dépasser toutes nos infidélités à ce même nom, au don que Dieu ne cesse de nous faire jour après jour. Il s’agit de se découvrir enfant de Dieu, héritier et dispensateur du Royaume de Dieu et de sa justice.
Du baptême à la mission
C’est pour cela que, lors de cette célébration de la nuit de Pâques, nous renouvelons les promesses de notre baptême. Nous entrons ainsi davantage dans la reconnaissance que Dieu nous accompagne au fil du temps en nous confiant la force d’aimer, d’aller encore plus loin dans notre mission, dans notre vocation de compagnon de Jésus.
Notre identité de disciples
Cette identité, nous la découvrons jour après jour joyeusement dans la prière, l’action de grâce et la proximité des femmes et des hommes de ce temps avec lesquels nous cheminons. Avec eux et pour eux, notre cœur doit resplendir de la joie pascale.
À Pâques, découvrir la tendresse de Dieu
Nous sommes invités à les conduire vers Dieu. C’est les prendre avec nous dans notre prière, dans cette fraternité qui se révèle au long du chemin pour tâcher de leur faire goûter la tendresse de Dieu. Elle est une puissance de transformation, lente, mais sereine et certaine. Les premiers apôtres et disciples de Jésus en ont fait l’expérience, sauf le pauvre Judas qui a refusé de se laisser aimer dans ses pauvretés.
Aller aux carrefours du monde
Aujourd’hui, en cette nuit sainte où la splendeur du Ressuscité rayonne, laissons-nous entraîner plus loin que la raison. Demandons au Seigneur de nous conduire et de nous placer davantage sur les routes des femmes et des hommes de ce temps, témoins de la joie de la Résurrection. C’est cette force, cette puissance de vie, d’amour, de générosité qui transformera le monde. À nous d’y croire et de nous en saisir. Dieu, ce soir, nous la livre en partage !
Bonne et sainte fête de Pâques. Le Christ est Ressuscité, Alléluia, Alléluia ! Le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia !