Dans toutes nos relations, il ne faut pas oublier la primauté de l’humain. Nous avons tous à accomplir une tâche précise, une mission concrète. Cependant, celle-ci ne doit pas prendre le pas sur la qualité de la relation humaine que nous tissons..
Comme chrétien, nous sommes appelés à une vigilance extrême, à une chasteté dans nos comportements. Il est important de nous souvenir que nous ne devons pas mettre la main sur l’autre, le manipuler. L’autre n’est pas un jouet mais un alter-ego. Cette conviction, cette manière d’être se fonde non seulement sur le respect que nous devons manifester à l’égard de tous mais surtout sur le message que le Christ est venu nous apporter.
Contempler l’autre
En cette période de Noël, c’est la course, la bousculade organisé et nous avons encore moins le temps de contempler ce qui nous entoure. Pourtant, ce devrait être l’époque idéale. Ne serait-ce que par la beauté de nos rues, qui devrait nous pousser à nous arrêter et à regarder. Comme les mages qui scrutaient le ciel pour découvrir l’endroit où le Christ naîtrait, regardons-nous les uns et autres pour apprendre à découvrir comment le Christ naît en chacun de nous. Cette conviction doit-nous inviter à changer notre regard et notre manière d’agir envers l’autre. Il ne faut pas s’en tenir aux bonnes résolutions comme nous y poussent souvent les traditions de début d’année. Enracinons-nous dans le concret et osons faire le pas vers l’autre. Ce sont des petits gestes qui peuvent changer l’état de nos relations humaines. Peut-être passer d’un signe de la tête à une parole, de l’habitude de s’envoyer des mails à prendre contact de vive voix. Nous ne sommes pas des robots, mais des êtres faits de cœur et de chair. Notre vocation humaine est par essence tournée vers la rencontre et celle du chrétien consiste à aller vers l’inconnu.
L’ignorance est le pire des maux
Les personnes qui mendient dans le métro ou dans la rue sont souvent en rupture de lien. Ils n’ont pas d’endroit où trouver un face à face, un vis-à-vis qui leur donne de reconnaître qu’ils existent, qu’ils sont dignes d’affection et d’intérêt. J’imagine que si chaque passant, sans forcément leur donner de l’argent, offre un bonjour en les regardant, cela leur sera tout aussi bénéfique que la pièce ou le billet jeté dans la sébile par bonne conscience. Souvenons-nous des conditions où le Christ est né ; dans une mangeoire, au fond d’une étable, rejeté par tous. Seulement entouré de l’affection de ses parents. Il était pauvre mais pas seul, ni ignoré.
Jamais et tout particulièrement à Noël, personne ne devrait être ignoré ou seul. Cette fête est spécifiquement celle de la rencontre, du partage, de la joie. Puissions-nous mettre tout en œuvre pour vivre dans notre quotidien, cette urgence de la rencontre au travers une relation empreinte de respect et de bienveillance. Osons aller vers l’autre, c’est essentiel pour vivre debout.
Pour une éthique de relation
Libres propos / mardi, novembre 30th, 2010
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