Ce 4e dimanche de Pâques, avec l’Évangile du Bon Pasteur, est la traditionnelle journée de prière pour les vocations et spécifiquement pour ceux qui auront été choisis par l’Église pour devenir prêtres. Prier pour les vocations presbytérales est une bonne chose, nous avons besoin de prêtres qui ressemblent au Christ, bon pasteur, de prêtres qui rassemblent en Son nom la Communauté. Toutefois, il ne peut y avoir de prêtres, sans communauté active, ouverte et accueillante. Il n’existe pas de semis ou de plants de prêtre. Il nous faut donc prier pour que nous vivions la dimension missionnaire de notre baptême. C’est l’appel que nous fait le Christ dans l’Évangile de ce dimanche : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise ». Notre appel à la sainteté baptismale nous invite à coopérer de toutes nos forces, par toute notre vie, et malgré nos faiblesses et fragilités, à la mission du Christ.
Cet appel est commun à la diversité des vocations dans la grâce particulière de chacune. Pour coopérer à la mission reçue du Christ, la bonne volonté, même si elle est indispensable, ne suffit pas. Il nous faut prendre le temps d’entendre, dans le bruit de ce monde, la voix du Christ pasteur qui nous appelle chacun et chacune par notre nom. Sa bienveillance et sa miséricorde demeurent pour que nous puissions nous aussi nous lever à l’appel de notre nom et dire « me voici Seigneur je viens faire ta volonté » comme le jeune Samuel dans le premier testament.
Faire la volonté du Christ c’est d’abord le confesser, c’est-à-dire reconnaître avec foi, avec confiance – c’est le même mot – qu’Il est pour nous cette pierre d’angle du psaume 117 que nous propose la liturgie de ce jour. Reconnaître que le Christ est la pierre de fondation de notre vie entraîne un changement d’orientation. Ainsi nous choisissons d’essayer de tout mettre en œuvre pour faire de notre vie une résonance à l’Évangile, une Bonne Nouvelle pour nos frères et sœurs et pour notre monde. Ce n’est pas aisé, c’est un défi de tous les jours, une recherche qui ne finit jamais.
C’est cela le Salut qu’est venu nous apporter le Christ : marcher à sa suite pour être heureux. Il ne s’agit pas d’une joie passagère, mais d’une conviction intérieure que nous sommes sur la Bonne Route. Être heureux avec le Christ c’est accepter d’être insatisfait de ce monde. C’est reconnaître qu’il a besoin d’être davantage ajusté à la justice du Christ. C’est nous y impliquer de toutes nos forces pour que la vie de Dieu, qui nous conduit souvent à contre-courant de ce monde, prenne le pas sur les égoïsmes et autres petits calculs mesquins. Être heureux c’est se reconnaître comme des envoyés, des missionnaires de l’Amour de Dieu, dans l’infini respect de la différence de l’autre. Être heureux c’est avoir la certitude que l’Amour de Dieu est premier dans notre vie afin qu’à notre tour nous mettions l’Amour en premier dans notre vie. Il s’agit d’accepter de se donner aux autres librement, joyeusement et saintement.
Prier pour les vocations c’est donc prier pour que chacun et chacune se découvre jour après jour heureux.se au cœur de sa vie, au cœur du monde, dans la singularité de son appel. Prions donc pour que l’Église nous aide à nous découvrir heureux.se. Qu’elle nous donne de découvrir sur notre chemin des hommes et des femmes heureux.ses de leur vocation, rayonnant de la joie de Dieu, ministres de Sa Paix pour à notre tour le devenir chaque jour davantage.