« Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles porteurs de ses ordres ! » tels sont les derniers versets du psaume que nous avons entendu ce dimanche. « Bénir » c’est dire du bien, ce bien qui nous vient de Dieu, cet amour inconditionnel et incommensurable qui nous appelle à dépasser les dimensions de notre propre cœur. Bénir c’est entrer dans la dynamique du cœur de Dieu, pour continuer de bâtir la cité céleste, son Royaume déjà là et qui pour autant reste à bâtir. Ce verset nous invite à dire du bien de Dieu, à le reconnaître comme Celui qui, pour nous envoyer, pour devenir ses messagers, nous donne d’être habité de son amour pour demeurer davantage en communion avec le Christ et son Père par et dans l’Unité de l’Esprit.Bénir ou maudire ?
Nous sommes plus souvent habitués à médire, à critiquer tel ou tel. C’est parfois à raison, et la critique peut être constructive mais ce peut être aussi par plaisir, par ennui, vengeance etc. Dans ces cas-là nous ne bâtissons pas le Corps du Christ, nous le détruisons petit à petit et l’abîmons. Ces sentiments qui habitent notre cœur font la part belle à l’ennemi de la nature humaine ; celui qui attend toutes « bonnes » occasion pour diviser, pour conduire à la perdition. Ne lui laissons pas ce plaisir, ne nous laissons pas aller à nos « penchants mauvais » mais enracinons-nous davantage dans l’Amour du Christ. Il saura, si nous lui faisons confiance, nous conduire à la plénitude de sa paix, qui nous comblera alors de sa joie qui ne faiblit pas.
Témoins
Connaître la joie de Dieu au cœur de nos vies, c’est faire l’expérience de la proximité de Dieu. Ce Dieu qui ne cesse de nous appeler à prendre part à son ministère, à participer, avec notre charisme particulier, à son service pour et dans ce monde. C’est un appel qui doit habiter toute notre vie. C’est une invitation à élargir l’espace de notre tente, à se laisser rejoindre par des femmes, des hommes qui suivent aussi le Christ et sont témoins, au cœur de leur vie, de la résurrection du Christ. Cette joie doit aussi nous conduire à discerner de quelles manières nous pouvons nous aider, les uns et les autres, à vivre de l’amour de Dieu.
Rencontrer
De quelles manières nous pouvons contribuer à bâtir des communautés chrétiennes chaleureuses et aimantes, habitées du souci de témoigner. Notre témoignage ne pourra être crédible que nous si nous cherchons à dire que c’est l’Amour de Dieu qui nous réunit et que cela compte pour nous. Même si les activités pastorales sont importantes nous ne sommes pas là pour faire tourner une entreprise mais pour aider à rencontrer le Christ. Nos eucharisties doivent nous aider à percevoir que c’est bien Lui que nous venons rencontrer afin que nous puissions vivre et demeurer en Lui dans nos vies. Ne cherchons pas autre chose qu’à demeurer en Lui, individuellement mais aussi communautairement. Laissons de la place dans nos journées surchargées à l’initiative de Dieu. Sachons faire silence, faire cesser notre cinéma intérieur qui est constamment en route. Alors, nous pourrons découvrir l’immensité du mystère de Dieu qui nous appelle à la rencontrer dans ce monde pour témoigner que la seule vérité qui compte c’est l’amour, c’est le Christ.
Dans cette semaine qui nous sépare de la Pentecôte, cherchons, aidés de la grâce, de quelles manières nous pouvons aimer davantage et nous enraciner dans l’amour du Père pour le Fils, et comment cet amour peut nous aider à vivre de la joie de Dieu, dans notre vie, dans notre monde.