Depuis lundi nous sommes de retour dans le temps liturgique dit « ordinaire » ; c’est le temps où nous vivons des grâces offertes tout au long des temps de Carême et de Pâques puis de la force de la Pentecôte. Pour autant, ce dimanche il y a encore un goût de fête particulière dans nos églises. l’Église nous donne de fêter la sainte Trinité. Cette trinité nous dit que Dieu est relation. Relation entre les trois personnes mais aussi relation avec sa création et d’une manière toute particulière avec toutes les femmes et tous les hommes. Tous nous sommes appelés à devenir chaque jour davantage sa ressemblance. Nous avons donc une responsabilité dans notre monde comme chrétiens. Nous sommes appelés à y porter Dieu.

Discerner

Toute notre vie, nos activités doivent avoir pour préoccupation l’annonce de la Bonne Nouvelle de ce Dieu qui est venu nous rencontrer pour que nous le rencontrions au quotidien. Cela demande bien sûr de l’audace, du courage et de l’humilité mais surtout l’art du discernement. Il nous faut, en premier lieu, discerner que c’est bien le Dieu, Père-Fils-Esprit Saint que nous annonçons et non nous-mêmes qui prendrions alors les allures de Dieu. Là est une des stratégies de l’ennemi de la nature humaine : nous faire croire que nous sommes auto-suffisant, que nous sommes la vérité et surtout que le monde tourne autour de nous. L’égocentrisme et l’égoïsme sont des manières de procéder qui ne viennent pas de Dieu, elles nous en éloignent catégoriquement. Elles nuisent à la capacité et à la qualité des relations, qui sont l’essence même de ce Dieu trinité que nous fêtons aujourd’hui.

Alliance

Garder à l’Esprit cette essence, ce Dieu qui veut le bonheur de l’Homme sans contrepartie, sans renvoi d’ascenseur peut nous apparaître étrange. Nous sommes si habitués aux petits arrangements, au donnant/donnant. Dieu ne fait pas de marché avec nous, il est dans le don le plus total car ne souhaite qu’une seule chose : que nous ayons la vie en abondance. Pour nous aider sur ce chemin, il a d’abord accompagné le plus insigne d’entre les peuples, pour faire alliance, puis l’a poursuivi par le don de son Fils jusqu’à la croix, mort abjecte, vile et humiliante qui nous a redit l’alliance. La résurrection et le don de Dieu viennent parachever cette alliance et la sceller définitivement. Tout étant accompli, Dieu aurait pu choisir de se retirer, nous laissant vivre de cette alliance dans une sorte de souvenir lointain.. Dieu choisit autre chose ou plutôt Dieu nous choisit.

Libre

Chacun de nous est ainsi appelé à prendre au sérieux cette alliance : elle est l’expression de la liberté de Dieu. Cette liberté dont nous parle aujourd’hui Matthieu est l’autorité du Christ. Elle consiste à nous confier, à la suite des apôtres, les clés du Royaume. Avec elles, ouvrons grandes ses portes à tous ceux et toutes celles qui habitent notre terre et surtout ne les fermons pas. N’ayons pas peur des courants d’air, le feu de l’Esprit demeure pour apaiser nos doutes, et l’Eucharistie, ce pain de la route, qui nous fait devenir corps du Christ, nous aident à demeurer dans l’Amour du Père. Habités du zèle apostolique, aidés de la prière des femmes et des hommes d’aujourd’hui et de celles et ceux qui nous ont précédés ; n’ayons pas peur de notre foi, n’ayons pas peur de la rencontre bienveillante. Nous sommes la maison de Dieu, maison de prière, maison de rencontre, maison de partage. Une maison aux portes ouvertes.