Ce dimanche nous entendons dans l’Évangile le récit de la multiplication des pains et des poissons. Ce récit bien connu nous révèle la dimension oblative de la foi. La foule que Jésus va nourrir le suit car il accomplit des signes à propos des maladies. Elle est attirée par ses pouvoirs de guérison, par sa capacité à servir à quelque chose pour les autres. C’est une démarche qui peut paraître égoïste ou du moins intéressée. Mais, ne nous précipitions pas pour juger. L’essentiel réside dans le fait que chacun puisse aller vers Jésus, d’une manière ou d’une autre. Cette proximité avec le maître de la vie portera inévitablement des fruits et le désir de le fréquenter se purifiera au fil du temps.
Temps
Souvenons-nous que le temps de Dieu n’est pas le temps des Hommes. S’approcher de Jésus nous conduit ce dimanche à le regarder servir au sens propre. Il réalise un miracle qui permet de nourrir une grande foule. Mais ce miracle n’aurait pas été possible sans la coopération du jeune garçon et de ses 5 pains d’orge et 2 poissons. Nous pouvons ainsi comprendre que Dieu n’agit pas sans nous. Il a la capacité de créer ex nihilo, mais il choisit de nous venir en aide à partir de ce que nous sommes, de ce que nous avons, peu ou beaucoup ; cela Lui importe peu. Dieu ne capitalise ni nos actions, ni nos pêchés ; il est pleinement dans le don. Il nous invite à entrer dans cette dynamique du don car il nous décentre et nous permet de déployer ce qui nous est donné de vivre.
Offrande
Ce don qui se déploie est ce que nous sommes invités à vivre à et dans chaque Eucharistie. Dieu vient se donner à nous sous les espèces du pain et du vin que nous apportons. Ce pain et ce vin qui deviendront corps et sang du Christ pour la vie du monde. Devant ces dons si modestes nous sommes tentés de dire, comme André, dans l’Évangile de ce dimanche : « Qu’est-ce que cela pour tant de monde ! ». Ces humbles aliments quotidiens de tant de gens deviennent pourtant force de vie, force de résurrection, puissance d’amour. Ils le deviennent car ils sont la vie du monde et cette vie a du prix aux yeux de Dieu. Puisque nos vies ont du prix aux yeux de Dieu il est indispensable de les lui apporter dans cette célébration de l’Eucharistie. Soignons donc la prière universelle et la procession des offrandes. Elles disent ce que nous vivons, ce que nous sommes et sont aussi transformées, consacrés comme le pain et le vin, devenant corps et sang du Christ, en vivante offrande à la louange de sa gloire.
Responsabilité
Il n’est rien d’insignifiant pour Dieu. Au contraire, ce qui peut nous paraître le plus insignifiant, le plus ordinaire, le plus infime est ce qui nous révèle et ce qui importe aux yeux de Dieu. Il nous revient donc la grande responsabilité de prendre soin, les uns des autres, car nous sommes appelés – et avons été appelés depuis notre baptême – à devenir la consécration de Dieu pour nos contemporains en ce monde et en ce temps et en même temps celle de ce monde pour Dieu. Cette responsabilité est notre vocation comme nous le rappelle Paul dans la seconde lecture.
Demandons la grâce de rester pleinement unis à Dieu par le don de l’Espérance. Puissions-nous malgré les vicissitudes de notre vie, les fatigues et contradictions continuer de compter sur Dieu. Sa miséricorde nous conduira sur la route de son plus grand service, de son plus grand amour et d’une unité, dans la diversité, avec son Peuple rassemblé et envoyé en son nom.