Ce soir, nous célébrons la venue en notre monde de l’enfant Jésus. Le Fils de Dieu vient naître en notre chair, il vient à notre rencontre comme sacrement de l’amour du Père pour chacun d’entre nous. Dieu vient se révéler dans la fragilité d’un nouveau-né. Nous sommes, une fois de plus, devant le paradoxe de notre foi. Paradoxe qui nous invite à convertir notre manière de considérer Dieu. Le Dieu de Jésus-Christ, celui dans lequel nous avons mis notre foi, n’est pas un Dieu inaccessible et lointain. Il est ce Dieu qui aime tellement passionnément sa création, les femmes et les hommes qu’il choisit pour en témoigner de nous offrir son Fils. A Noël nous ne sommes pas invités à nous souvenir d’un souvenir sensible et sympathique. Nous sommes invités à prendre conscience que Dieu vient partager pleinement notre humanité pour que nous puissions devenir pleinement participants à sa divinité.
Lumière
Chaque dimanche du temps de l’Avent, nous avons été invités à allumer une bougie. Cette lumière qui prenait plus d’ampleur dimanche après dimanche se voulait la préfiguration de la vraie lumière qui vient éclairer le monde aujourd’hui. Cette lumière est un nouveau-né qui naît dans une mangeoire. Un enfant qui se donne en nourriture à chacun pour qu’il vive en plénitude, pour qu’il soit à son tour lumière pour le monde. Éclairer le monde à la suite du Fils de Dieu voilà la vocation de tout être humain. Il s’agit d’être attentif à ce qui germe dans le monde comme puissance de vie, à être témoin de ce Dieu qui se fait fragile pour nous faire saisir que sa puissance se déploie dans le dépouillement et dans la faiblesse. Qu’est-ce qu’il y a dans ce monde de plus fragile et en même temps de plus attachant qu’un nouveau-né ? Et pourtant, ce Dieu que nous aimons tant à dire « tout puissant » choisit ce signe pour nous dire sa proximité.
Pouvoir
Voilà le pouvoir dont nous parle le prophète Isaïe dans la première lecture. Le pouvoir de Dieu se dit dans un enfant qui naît à l’écart, dans une étable accompagné seulement de ses parents. Quel beau signe pour notre société d’aujourd’hui qui cherche son sens dans le fracas, la violence et les ors. Quel décalage par rapport à nos considérations sur Dieu. Mais, quel joie de pouvoir se reconnaître disciple d’un Dieu qui se dépouille pour nous faire sentir l’importance de l’Amour. Cet Amour, dont nous essayons de faire l’expérience dans nos familles et nos lieux de vie, qui nous appelle à l’humilité, à la patience mais aussi et surtout à l’émerveillement. S’émerveiller d’être aimé, comme nous sommes, dans nos imperfections voilà le message de Noël que nous apporte la naissance du Fils de Dieu.
Salut
Cette naissance qui vient nous sauver, qui vient nous appeler à entrer dans la confiance que l’Amour nous conduit plus loin que nos propres considérations. Cet Amour, qui nous dépasse, nous surprend là où nous sommes. Comme ces bergers que l’Ange vient rencontrer pour leur annoncer une grande joie ; la naissance du Fils de Dieu. Cet annonce est, une fois encore précédée du « ne craignez pas », comme les annonces à Joseph et à Marie. Ce préalable nous est aussi adressé aujourd’hui à chacun et chacune de nous. Non seulement ne craignons pas d’être appelés par Dieu à aimer comme il nous aime mais surtout ne craignons pas qu’il vienne dépasser nos conceptions en venant à notre rencontre.
Présence
Dans cette joie de Noël, dans l’inouï dans la rencontre de Dieu avec notre humanité regardons tout ce qui naît dans notre vie. Sachons faire mémoire et contempler avec paix et sérénité tous ces lieux que le Seigneur vient bercer de la douce lumière de sa joie. Nous serons sans doute surpris de cette humble présence qui nous appelle à prendre la route avec lui pour entourer de sa lumière et de sa joie nos frères et sœurs en humanité.
Alors réjouissons-nous en rendant grâce à Dieu pour sa simplicité et chantons à pleine voix, tels les anges de l’Evangile : « Gloire à Dieu au plus des cieux, et paix sur la terre aux Hommes qu’il aime ».