La liturgie de ce 5e dimanche du temps ordinaire nous propose de méditer et de contempler la sagesse de Dieu. Cette qualité nous en avons tous besoin et particulièrement en ce monde et en ce temps. Mais, la sagesse de Dieu n’est pas la sagesse des hommes. Et c’est bien celle de Dieu que nous avons à découvrir jour après jour pour davantage servir l’humanité souffrante. Notre foi nous assure que Dieu est à l’œuvre en cet âge. Pour autant, la folie, l’orgueil, le nombrilisme des femmes et des hommes de ce temps sont un obstacle à l’installation du Royaume de Dieu ici et maintenant.
Découvrir la sagesse de Dieu
La sagesse de Dieu c’est cette vivante offrande à la louange de Sa Gloire que le Christ est venu accomplir. Cet accomplissement demeure, même si son sacrifice sur la croix fut une fois pour toutes. Notre baptême nous plonge dans cet accomplissement qu’il nous revient d’incarner dans et par toute notre vie. Nous portons la lumière de Dieu pour que ce que nous faisons apporte le bien aux femmes et aux hommes de ce temps. Jésus passait en faisant le bien ; ayons donc la même ambition. Cette lumière allumée au cierge pascal lors de notre baptême éclaire notre route. Nous sommes des porteurs de flambeaux de la lumière de Dieu.
S’appuyer sur l’aube pascale
Lorsque l’obscurité nous saisit, lorsque le doute nous prend, gardons l’espérance qui jaillit de l’aube pascale. Le Christ nous prend avec lui comme disciples-missionnaires pour répandre dans ce monde l’espérance de sa miséricorde. C’est l’appel que nous fait le prophète Èsaïe dans la première lecture. Cette espérance nous conduit à une proximité avec l’humanité souffrante, à devenir davantage généreux et disponibles les uns pour les autres. Cette ouverture, cette disponibilité quotidienne sont des témoins de la lumière que Dieu fait jaillir dans le monde. Voilà la sagesse à laquelle nous sommes appelés.
La sagesse de faire place à l’essentiel
Nos agendas, nos vies débordent d’activités mais sachons faire place à l’essentiel. Souvenons-nous de ce que l’évangéliste Marc (8,36) nous dit : « Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ? » Ce n’est pas la lumière de Dieu que nous portons au monde dans ce cas. C’est notre propre souci de nous sentir occupés, peut-être davantage préoccupés de nous que des autres. Se soucier de l’essentiel est important, mais pas au prix d’un enfermement. Notre vie avec Dieu nous appelle à être en communion les uns avec les autres. L’Évangile de ce dimanche nous appelle à devenir sagesse de Dieu pour le monde. Cette sagesse est le sel de terre, ce qui nous donne le goût des autres. Ne l’oublions pas.
Bâtir la fraternité
Notre baptême nous appelle à bâtir la fraternité dans nos communautés mais aussi au cœur du monde. C’est d’ailleurs ce que le pape François a redit le mercredi 01 février 2022 à l’aéroport de Ndolo (République Démocratique du Congo) : « Frères et sœurs, nous sommes appelés à être des missionnaires de paix, et cela nous donnera la paix. C’est un choix : c’est faire de la place dans nos cœurs pour tous, c’est croire que les différences ethniques, régionales, sociales, religieuses et culturelles viennent après et ne sont pas des obstacles ; croire que les autres sont des frères et des sœurs, membres de la même communauté humaine ; croire que tous sont destinataires de la paix apportée dans le monde par Jésus. » Cette paix nous vient du Seigneur ressuscité. Elle est le sel, la sagesse, la lumière du monde que nous portons, tels des vases d’argile, dans nos vies.
Notre foi, qui nous fait prendre la suite du Christ, nous invite à ne pas avoir peur de témoigner de cette source d’eau vive qui nous habite. Dieu a mis en nous son esprit d’audace pour que nous parcourions le monde en toute sagesse. Nous connaissons les difficultés du quotidien, nous portons, par la prière et la communion, les souffrances des uns des autres. Mais, ces croix que nous portons trouvent leur espérance dans l’Amour de Dieu pour chacun et chacune d’entre nous.
La puissance de Dieu
Approchons-nous avec audace du cœur du Christ. Il nous révèle la tendresse de Dieu pour ce monde. Il renouvelle notre baptême pour que nous portions sa lumière et sa sagesse en plein monde. Elles sont la puissance de Dieu dont Paul parle dans la seconde lecture. Nous savons que Dieu n’agit pas à la façon des puissants de ce monde. Son « armée céleste », ses « légions d’anges » ne sont pas une force punitive ou martiale. Sa puissance réside dans son fils crucifié et ressuscité par amour pour nous. Elle est la faiblesse d’un Dieu qui ne cesse de se donner, pour qu’à notre tour nous donnions les uns aux autres. Là est le cœur de notre foi qui nous donne de recevoir chaque jour davantage la sagesse de Dieu.
Le don dans l’Eucharistie
D’ailleurs ce don nous le recevons à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. Certes, Dieu se donne à nous mais nous aussi nous nous donnons à Lui. Sur l’autel, il transforme nos vies en « vivante offrande à la louange de sa gloire ». Cette gloire n’est autre que l’accueil, la consécration de ce que nous sommes pour être envoyés vers nos frères et sœurs. Par notre communion, nous recevons une vie augmentée. Ainsi, nous recevons la force de partir aux carrefours du monde pour témoigner de la joie de connaître le Christ. La force de l’Eucharistie nous donne donc d’être davantage lumière de Dieu pour le monde, sel et sagesse pour et avec nos frères et sœurs en humanité. Sachons accueillir cette mission avec joie, responsabilité et humilité.
Dépositaires de la sagesse de Dieu
Nous sommes dépositaires de la force des fragiles, de l’appel à témoigner de l’espérance de Dieu à l’humanité souffrante. C’est notre mission de baptisés que nous n’avons jamais fini d’accomplir. Nous en sommes dépositaires et nous en recevons la force par le don de l’Esprit que le Seigneur nous fait. Laissons aussi la lumière de Dieu guider nos pas sur nos routes humaines. Elle saura inévitablement nous montrer les lieux où nous serons les plus utiles pour servir avec la sagesse que le Seigneur nous donne.
Prions-le donc tout au long de cette semaine pour que nous soyons davantage réceptifs aux signes de ce temps. Ainsi nous pourrons élargir l’espace de notre tente et donner des raisons d’espérer à ceux que nous rencontrerons.
[…] dernier, nous méditions sur la sagesse du Christ. Ce dimanche, 6e du temps ordinaire, nous méditons sur la fidélité à la loi de Dieu. Il garde […]