L’Évangile de ce dimanche nous demande d’être accueillant comme le Christ, lui-même l’est. Il s’agit, une nouvelle fois, d’un appel à contempler son agir, pour devenir sa ressemblance et annoncer aux hommes et aux femmes de ce temps la Bonne Nouvelle de Sa Paix, de son Amour. Accueillir c’est accepter de faire une place à l’autre dans sa vie, dans son cœur. C’est toujours laisser une place vide pour que le Christ vienne y faire germer l’élan de sa mission. C’est donc une invitation à l’humilité, à se reconnaître disciple, appelé à se mettre au service d’un autre. Le Christ dans cet appel à l’accueil vient nous dire l’urgence de nous déposséder de nous même ; de mettre notre orgueil et nos suffisances au pied de la croix.
Confesser
Dimanche dernier, nous méditions sur la confession de Césarée. Le Christ nous posait la question : « Pour vous, qui suis-je » ? Le reconnaître comme Celui qui est envoyé par Dieu, celui qui donne du sens à nos vies et nous invite à nous faire le serviteur de nos frères et sœurs et une étape essentielle – mais non suffisante de la foi. Il nous faut mettre réellement cette confession en pratique. Il est indispensable que nous puissions nous mettre en route pour que nos vies resplendissent du sourire du Ressuscité. Une première chose pour aller vraiment à la rencontre de l’autre c’est de nous reconnaître injuste, jaloux, envieux. Confesser que l’Amour que nous voulons porter à l’autre, donc à Dieu est entravé par tout ce que dénonce Paul dans la seconde lecture. En même temps, nous devons demander à Dieu, dans une humble prière, la grâce de communier à sa sagesse.
Sagesse
Une sagesse qui n’est pas une pratique humaine pour être plus zen mais une sagesse qui nous donne de communier à Celui qui est la sagesse par définition. Cette sagesse qui nous invite à vivre de la vie de Dieu pour faire une place à l’autre dans la nôtre. Une sagesse qui nous incite à reconnaître que l’autre a une parole, une attitude qui peut nous conduire à une conversion. La sagesse à laquelle nous sommes appelés à communier, à ressembler est celle qui nous fait reconnaître en l’autre le visage du Ressuscité, du Fils de Dieu venu nous sauver
Salut
Même si le Salut, par la croix et la résurrection du Christ, nous est offert gratuitement, sans avoir à être jugé sur nos mérites, il demande notre reconnaissance et surtout nous invite à le proclamer dans et par toute notre vie. Cette proclamation doit nous conduire à avoir pour souci constant la recherche de la justice et de la justesse. Il s’agit bien sûr de s’engager et les demandes des associations ne manquent pas mais surtout d’être habité constamment par ce souci d’être les témoins de la justesse, de la justice de Dieu. Il ne s’agit pas d’un tribunal où nous serions jugés sur nos bonnes et mauvaises actions, pensées etc – notre cœur et notre esprit s’en chargent largement – mais d’être toujours prêt à rendre compte de l’espérance du Christ. Notre attitude, nos paroles, nos actions doivent être toujours plus promptes à relever, à encourager, consoler. Nous devons absolument faire taire toutes nos tentations, nos velléités de prendre le pouvoir sur l’autre pour le plaisir de nous sentir supérieur. Si jamais la tentation jaillit de notre cœur, portons-nous, par le biais de notre imagination au pied de la croix.
En contemplant le Christ Ressuscité nous pourrons apprendre le chemin de l’humilité, de l’abandon du pouvoir pour entrer dans le règne de l’Autorité. Une Autorité qui nous invite à écouter une parole de consolation, de miséricorde, une parole qui nous envoie au cœur du monde témoigner de la tendresse de Dieu.