Le parlement a voté la semaine dernière la loi ouvrant le mariage aux personnes du même sexe. Il reste, certes, encore quelques étapes avant qu’elle soit promulguée mais elle le sera de toute manière. Que nous soyons d’accord, pas d’accord ou que cela demeure une interrogation cette loi devra s’appliquer, comme toutes les autres. La démocratie c’est aussi cela : accepter que ceux qui nous représentent fassent des choix en notre nom, au nom du mandat que nous leur avons confié par notre bulletin de vote. Maintenant que cette loi est votée, peut-être que les voix qui se sont élevées de toutes parts, ces manifestations grandiloquentes, ces vedettes haranguant la foule, tels des camelots, pourraient rester sur leur lancée pour dénoncer les injustices sociales, les conditions de vie des personnes roms dans notre pays, les licenciements injustes… Bref, tout ce qui bafoue la dignité de l’être humain !Mercredi 24 avril, l’INSEE publiait sa dernière étude sur les revenus et le patrimoine des ménages de 2010 avant que le surlendemain soient annoncés les chiffres catastrophiques du chômage. Rien de bien rassurant : la pauvreté s’installe dans notre pays. Nous sommes encore bien loin de l’Espagne, de l’Italie ou de Chypre mais les conditions de vie des plus fragiles ne vont pas en s’améliorant. Ce qui est encore pire que cette croissance de la pauvreté, c’est la croissance des revenus des personnes les plus riches. Certes, peu nombreux mais suffisant pour entendre comme en creux la célèbre citation de Louis de Funès dans La Folie des grandeurs :
les riches s’est fait pour être TRÈS riches, et les pauvres pour être TRÈS pauvres
L’éclat de rire passé, l’inquiétude demeure. D’ailleurs, l’INSEE dans ce rapport mentionne que c’est « la première fois que la crise accentue autant les inégalités ». Bien évidemment, les plus touchés sont les « inactifs » au premier rang duquel nous trouvons les enfants et les retraités…. Est-ce admissible, dans un pays qui érige la fraternité et l’égalité au rang de ses valeurs fondatrices, que tant de personnes continuent de vivre dans des conditions déplorables ?
A qui la faute ?
Nous pouvons bien sûr fustiger le gouvernement Ayrault et la mollesse – apparente – du Président de la République mais ce serait oublier les gouvernements précédents qui n’ont rien fait. Nos politiques sont-ils à tel point les otages de la finance, le grand ennemi de François Hollande, que son amour pour les gens passe aux oubliettes ? Nous sommes en droit de nous interroger sur les mesures concrètes que le gouvernement actuel compte mettre en œuvre afin de venir en aider aux plus fragiles. Il y a, certes, cet accord national pour l’emploi signé par 3 organisations syndicales, qui le sécurise et favorise la formation professionnelle. Mais pour ceux qui n’ont pas ou plus d’emploi, quelles mesures vont être prises, quel soutien concret l’État compte-t-il leur apporter ?
Un tissu associatif au premier rang
Aujourd’hui ce sont les acteurs associatifs qui tiennent le tissu social et l’empêchent de se déchirer. Ils agissent, pour beaucoup grâce à de l’argent public, au plus près de ceux qui sont fragilisés, méprisés, bafoués. Est-ce vraiment leur rôle d’être ces premiers de cordées ? N’ont-ils pas plutôt vocation à être des relais de l’action publique ? Beaucoup de questions se posent et malheureusement peu de réponses y sont apportées.
Une Église, servante de la fragilité
Dans ces enjeux sociétaux, l’Église n’est pas en retrait. Elle est active par bien de ses réseaux, mouvement ou diocèse spécifique où la question de la fragilité est la porte d’entrée de leurs actions et de leurs réflexions. Ces lieux sont un peu les levains dans la pâte pour agir au plus près avec ceux qui sont concernés en premier lieu, car ils les vivent, par ces situations de pauvreté et de fragilité. En cela, le démarche et le rassemblement Diaconia 2013 dont le thème « servons la fraternité » raisonne comme un appel, pour les chrétiens, à continuer de se vêtir de la tenue de service est une Bonne Nouvelle. Gardons en nos cœurs et demandons à Celui qui en est le gardien de nous souvenir que la mission du Chrétien est d’établir avec ses frères et sœurs en humanité des relations ajustées et fraternelles. Tout le reste est second…
La citation de Louis de Funès est en fait dans la bouche de don Salluste dans la Folie des Grandeurs…
http://www.youtube.com/watch?v=3_DvThM81fo
Fort juste. Merci, je corrige.
attention aussi à ne pas devenir une simple ong comme le rappelle notre Pape…
[…] injustes… Bref, tout ce qui bafoue la dignité de l’être humain ! » Ces quelques mots, sous la plume de Pierre-Baptiste Cordier, résument assez bien l'un des arguments-phares de ceux qui, catholiques ou non, trouvent que […]
Excellente citation, en tous cas !
Rêvons un peu : un aussi vaste mouvement qui monterait de toutes les paroisses de France pour que soit rigoureusement appliquée la loi SRU, celle qui voudrait que partout on trouve ni plus ni moins que 25 % de logements sociaux. Un pareil mouvement changerait le visage de la France en 5 ans;
On peut rêver…
[…] pas, non plus, que le cœur du Christ se dit aussi dans le lavement des pieds. Soyons tout de même vigilants à ne pas nous perdre dans l’activisme. Le cœur de notre […]