Allez et suivez le Christ dans sa passion


Méditations au coeur du monde / vendredi, avril 11th, 2025
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Dernière modification 1 jour by Chrétien en ce temps

Nous voici au début de la semaine sainte avec cette célébration des Rameaux. Bientôt, nous arriverons à Pâques, mais il nous faut, encore, suivre Jésus jusque dans sa passion et sa mort pour vivre de sa Résurrection. Nous sommes là, comme les disciples, à ses côtés, attentifs à ses enseignements pour mieux le suivre et le servir. Aujourd’hui, Jésus nous dit, « Allez ».

Allez

.Jésus nous envoie dans le monde pour le servir et ainsi contribuer à construire le Royaume de Dieu. En fait, suivre le Christ de plus près, c’est se sentir appelé à être et devenir « serviteur de la mission du Christ ». « Allez » à ma vigne, « Allez » vers les femmes et les hommes de ce temps pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu. Voilà ce qu’il nous dit chaque jour.

Allez et suivez le Christ

Servir la mission du Christ est une activité à risque, c’est une mission qui compte et engage. Parfois, nous serons remerciés, accueillis favorablement. Parfois, nous serons ignorés, mis dehors, confrontés à l’incompréhension, la malveillance. Mais, dans tous ces cas, n’oublions pas que c’est la mission du Christ que nous servons. C’est le Christ qui nous dit « Allez » en son nom.

Dieu a besoin de nous

Comme l’âne que les disciples détachent dans l’Évangile lu au début de la célébration, le Seigneur a besoin de nous. C’est étonnant de considérer que Dieu peut avoir besoin de nous. Les représentations que nous nous faisons de Lui sont souvent faussées par des parallèles que nous faisons avec ceux qui nous dirigent. Certes, il est la toute-puissance, mais elle se puise dans la fragilité de l’Amour et de la confiance. C’est là la source de l’incarnation.

Comprendre le mystère de l’incarnation

Dieu vient pour nous prouver que son amour dépasse nos petitesses, toutes ces occasions ratées de manifester son Amour aux femmes et aux hommes de ce temps. Mais cette incarnation réclame de notre part un engagement. Son Amour nous entraîne sur notre route à toujours continuer le chemin, à chercher la manière la plus juste de témoigner concrètement d’une gloire toujours plus grande de Dieu.

Entrer dans la louange

C’est ce que fait la foule des disciples d’une manière bruyante en ce jour des Rameaux. Elle proclame les merveilles de Dieu et qu’il ne cesse de faire toute chose nouvelle. Cette louange qui habite les disciples conduit à reconnaître l’action de Dieu au cœur du temps. Certes, ce sont les miracles qui sont reconnus et loués. Mais ils sont réalisés par le Roi, le messie, l’envoyé du Père. Celui-là, qui est l’égal du Père, le Fils unique de Dieu. Ainsi, ce sont bien les œuvres de Dieu même que la foule des disciples acclame.

Ne pas se taire

C’est une action de grâce qui monte de leurs lèvres pour affirmer que Jésus est bien ce roi, ce messie de Dieu. Assurément, l’âne, animal messianique par essence, confirme cette idée. Et c’est bien ce qui ennuie les pharisiens. Ils reconnaissent à Jésus une autorité, mais pas celle qui le fait l’égal de Dieu. Il faut donc que les disciples se taisent, car, pour les pharisiens, ils blasphèment. Mais peut-on se taire lorsque nous portons la Bonne Nouvelle ? Bien sûr que non !

« Allez et portez du fruit »

Ainsi, si nous, les disciples de Jésus qui mettent notre foi, notre confiance en Lui, ne vivons pas dans l’action de grâce, qui pourra le faire ? Sans nul doute alors, l’univers lui-même exultera : telles les pierres citées par Jésus dans l’Évangile des Rameaux que nous lisons ce dimanche. Donc, pour éviter que le monde « inerte » proclame la Gloire de Dieu, tâchons de faire que nos vies témoignent de cette louange, par nos paroles et nos actes.

Dans les pas de Dieu

Ce qui importe, c’est de cultiver notre intimité avec lui, de le laisser nous libérer de nos peurs et de nos préjugés en laissant son amour nous rejoindre au creux de notre vie. Si nous mettons nos pas dans ceux de Jésus et de ses disciples, nous l’entendrons nous dire : « Allez ! Avance ! Jette tes filets et fais-moi confiance. »

Devenir témoin de la Parole

Ainsi, nous pourrons parler au monde avec le langage du disciple dont nous parle Ésaïe dans la première lecture. Il est ce fils/cette fille de Dieu qui cherche, en plein monde, à être témoin de la Parole de Dieu. Entendre et écouter cet appel, c’est chercher à correspondre le plus justement à l’exigence de fraternité, de sororité que le Seigneur réclame de nous. C’est, simplement, savoir être là avec nos contemporains et les aider à traverser, par une présence emplie de l’Amour de Dieu, leurs doutes, leurs peines, leurs inquiétudes.

Demander cette grâce de communier aux sentiments du Christ

Ainsi, nous pourrons être ces témoins qui sont tels « Jésus-Christ conversant avec les hommes », comme le dit Pierre de Clorivière. C’est, en fait, essayer d’avoir en nos vies, en nos cœurs les mêmes sentiments que le Christ lui-même. Dans les textes des liturgies de ces prochains jours, nous pouvons vraiment demander cette grâce de communier aux sentiments du Christ. L’Esprit pourra sans nul doute nous donner de mieux comprendre comment Jésus a vécu cette alliance, parfois malmenée, entre nous et Dieu.

Allez dans l’espérance

Lors des jours saints, nous serons invités à vivre une plus grande proximité avec le Christ souffrant. Il donne sa vie en nourriture pour que nous vivions en plénitude de l’Amour de Dieu. Mais cet amour, nous pouvons en vivre aussi aujourd’hui. Il est toujours temps de vivre cet « Allez ».

Pèlerins d’espérance

Le Chrétien est une personne en mouvement, capable de remettre en cause ses certitudes, d’interroger ses manières de vivre et d’aimer. Nous sommes en itinérance constante où nous sommes appelés à discerner les pas de Dieu, les visages de Dieu qui se révèlent sur notre chemin. Aujourd’hui encore, Dieu se donne à nous pour que nous allions sur les routes des femmes et des hommes de ce temps comme pèlerins d’espérance.

Marcher vers la lumière

Cette espérance, nous y communierons pleinement à Pâques, où nous quitterons la nuit du vendredi saint et les ténèbres du samedi saint. Voilà une raison supplémentaire pour entrer avec joie dans cette semaine sainte. Accompagnons le Seigneur jusqu’au bout et laissons-le nous rejoindre et traverser nos vies. Apprenons à vivre en enfants de lumière, dignes enfants d’un même Père qui nous fait devenir tous frères et sœurs. C’est alors que nous pourrons répondre à cette invitation du Seigneur qui nous dit sans cesse : « Allez ! ».