Avancer dans la lumière, la joie et l’amour de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, mars 8th, 2024
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Nous voici au 4e dimanche de Carême, le dimanche du Laetare, de la joie de la lumière qui vient. Nous le savons, le Christ est notre lumière, il vient éclairer de sa bonté, de son amour, ce monde plongé — souvent — dans les ténèbres de l’égoïsme.

De l’injustice à la joie

La première lecture de ce dimanche du Laetare donne le ton. Ceux qui commettent des iniquités ce sont les « chefs des prêtres ». Ceux qui commettent abominations et injustices sont ceux qui doivent montrer le chemin de Dieu. Ils cachent la lumière de Dieu et mettent en doute son amour. Les croyants, et ceux dont la mission est de permettre de cheminer vers Dieu, ne sont pas toujours exemplaires. C’est à la fois rassurant, mais aussi inquiétant.

L’impératif de conversion

Comment être témoins du Christ si nous ne sommes pas ou plus convertis ? C’est le mystère du cœur de l’homme malade et compliqué (Jr 17, 9-10). À ce mystère, répond celui de l’Amour de Dieu. Son projet de salut, de conduite des hommes dans la plénitude de son amour, demeure. Il fait se lever des femmes, des hommes — parfois hors de la communauté des croyants — pour accomplir son projet. C’est pourquoi, il nous faut toujours être attentifs aux surprises de Dieu. Il n’agit pas comme nous, car ce qui le meut c’est l’amour, pas la Gloire.

Du désir de Dieu à la joie de l’homme

C’est ce désir qui l’habite pour que nous entrions joyeux et libres dans sa maison, qui est son cœur. C’est le lieu où demeure la joie de Dieu qui n’est autre que son Fils : Jésus. Il nous conduit vers la lumière de l’assurance que rien ne peut nous séparer de son Amour. Grâce à cette certitude, à sa douce miséricorde, nous percevons chaque jour davantage que « la joie de Dieu est notre rempart ». Elle est ce qui nous donne d’espérer contre toute espérance.

L’assurance de l’Amour de Dieu

S’enraciner dans la certitude de l’Amour de Dieu est ce qui peut nous conduire davantage à la conversion. Nous avons donc vraiment à nous réjouir d’être aimés avec autant de passion par Dieu. Même les iniquités, même la mise à mort de son Fils n’achèvent pas son amour pour nous. Dieu est toujours dans le don. Don de son souffle, don de son amour, don de son Fils. Dieu donne sans cesse, continuellement, sans rien attendre en retour. En revanche, puisque notre baptême nous configure au Christ, Fils de Dieu, notre devoir est de marcher à sa suite, dans sa lumière. C’est ainsi que nous serons témoins de la joie de Dieu.

La joie de la relecture

Même si nous pouvons avoir l’impression que les ténèbres nous écrasent (psaume 138), ayons le réflexe de faire un exercice de relecture. Usons de notre mémoire affective pour nous souvenir de la présence de la joie de Dieu au cœur de notre vie. Il y a des lieux, des personnes, des paroles qui nous conduisent vers la lumière et vers la joie. Ce sont des signes de la proximité de Dieu, de sa présence au cœur de notre vie qui attestent de sa tendresse pour nous. Ils sont le souvenir de la joie de Dieu qui nous met en route pour construire son Royaume ici et maintenant. Ces souvenirs nous donnent d’entrer dans l’Espérance, dans l’assurance que Dieu nous veut du bien et veut que nous le portions au monde.

Dans l’espérance de la joie et de la lumière de Dieu

Paul, dans la seconde lecture, nous place lui aussi dans l’espérance de la lumière de Dieu. Il nous invite à prendre part à la joie de Dieu qui nous sauve gratuitement. La liste de nos manquements serait longue à faire, tellement nous sommes imparfaits et versatiles. Mais, l’amour de Dieu prend le pas sur ces faiblesses et fragilités. Il ne vient pas nous demander de les gommer, mais de les amender en vue d’être plus prompts à faire le bien.

Installer le Royaume de Dieu en ce monde

Notre mission est vraiment de contribuer à installer le Royaume de Dieu en plein monde. Là est notre vocation baptismale, que nous renouvellerons à Pâques. Cette lumière, cette joie de la proximité de Dieu doivent nous aider à devenir témoins et acteurs de la réconciliation.

Passer de la guerre à la paix

Beaucoup de pays sont en proie aux feux des armes, à la haine, à la manipulation des dirigeants. Notre prière les rejoint et cherchons, chacun à notre mesure, à faire cesser ces conflits. Mais, regardons aussi notre propre vie, nos propres comportements. Cette autocritique n’est pas là pour nous humilier, mais pour comprendre davantage comment passer de la guerre à la paix au cœur de nos vies.

Vers la lumière de Dieu

L’Évangile de ce dimanche nous place bien dans cette dynamique de la lumière de Dieu même si nous avons vous la propension à la cacher, à la gâcher. C’est un peu comme si les êtres humains se refusaient au bonheur, préféraient le conflit à la concorde. C’est assez terrible quand on y pense. Pourquoi se refuser d’entrer dans le bonheur, dans la lumière de la joie de Dieu ? Est-ce cela le péché originel que nous traînons depuis la naissance du monde et dont Dieu vient chercher à nous délivrer ? Nous avons vraiment besoin d’un électrochoc de la grâce pour avancer en pleine confiance dans l’Amour de Dieu.

L’occasion favorable du carême

Ce temps de cheminement vers le renouvellement de l’alliance que nous offre le carême est un temps favorable à cet exercice de dépouillement. Nous sommes invités à faire la vérité sur notre relation avec Dieu et avec nos frères et sœurs en humanité. Non pas que nous soyons dans le mensonge, mais nous avons toujours à chercher un chemin de réconciliation, de communion.

Rechercher la cohérence avec la joie

Reconnaissons humblement que notre cœur n’est pas toujours en cohérence avec la joie et la lumière que Dieu nous apporte. La grâce de Dieu peut nous aider, mais nous pouvons aussi l’aider par une attention régulière et bienveillante aux mouvements de notre cœur. Il est la jauge de notre bonne santé spirituelle.

Accueillir avec joie la lumière de Dieu

Laissons donc la lumière et la joie de Dieu pénétrer notre cœur et notre vue. Regardons comment nous pouvons nous amender et avancer avec une assurance plus ferme vers la lumière de Pâques. Nous pouvons, pour avancer en ce sens, reprendre les mots de la prière après la communion que nous propose la liturgie de ce dimanche du Laetare.

Que le Seigneur « illumine nos cœurs par la splendeur de sa grâce : que nos pensées soient toujours dignes de Lui, et accordées à sa grandeur, et qu’ainsi nous puissions l’aimer sincèrement ». Ainsi, nous serons en communion les uns avec les autres et pourrons, par la prière, avancer dans la lumière, la joie et l’amour de Dieu.